Pourtant, notre espèce est menacée, et nous sommes de plus en plus nombreux à aspirer à un autre monde, basé sur des valeurs plus humaines, respectueuses du vivant. Nous serions environ 35 % de créatifs culturels en Europe de l’Ouest, aux États-Unis et au Japon5 à vouloir une autre manière de vivre.
Les enjeux sont tels que nous ne pouvons plus nous contenter de présenter un nouveau modèle, c’est de vision du monde qu’il faut changer, de dimension, de matrice, de manière d’appréhender les choses pour entrevoir de nouvelles pistes de solutions disruptives. [...]
Ce livre part donc du postulat que, face au danger d’extinction de l’humanité, modifier notre économie est une obligation car elle a largement sa part de responsabilité dans les crises actuelles. [...]
Donc, au-delà du système qu’il faut changer, nous verrons que c’est la discipline même qu’il faut repenser. [...] Et, pour la repenser en profondeur, il nous faut revenir à des questions simples, essentielles. Qu’est-ce que l’économie, finalement ? À quoi sert-elle ? Doit-elle se contenter d’observer, constater, comme une « vraie » science le fait ? Produire toujours plus, pourquoi ? Créer de la richesse mais pour qui ? Et quelle richesse ? Matérielle uniquement ? Nous ne pouvons plus cautionner une organisation qui finit par être néfaste à l’humanité. L’économie ne doit-elle pas être au service de l’homme ? Ne souhaitons-nous pas inventer une autre manière de fonctionner, un autre modèle d’organisation plus porteur de sens ? Pouvons-nous le faire ?
Ce n’est, en effet, qu’en prenant du recul et en adoptant une approche globale, transversale, transdisciplinaire, multidimensionnelle que nous voyons les choses apparaître autrement, que nous constatons que les changements technologiques, scientifiques et sociétaux que nous vivons font à la fois émerger un nouveau modèle économique mais nous font également adopter une nouvelle vision du monde, nous permettant de repenser l’économie… L’espoir est donc là.