Aurélie Verdier

...artiste du mouvement Fluxus, Dick Higgins, au sujet de Dada : "Parvenir à l’ineptie en s'engageant totalement dans son présent, c'est le résultats d'une extrême concentration."

"Si Dada n'est pas à l'origine de nouvelles techniques (reprenant pour partie les innovations cubiste et futuristes), il produit une esthétique singulière. Sur le plan des idées, Dada modifie considérablement l'appréhension de la notion d’œuvre d'art comme celle de l'artiste. Indifféremment, les Dadas exaltent l'actualité la plus brûlante ou s'emparent au contraire des nouvelles les plus triviales. Dada réfute l'idée d'une hiérarchie au sein des sujets de l'art et bannit l'anecdote pour lui préférer la mise en œuvre des moyens plastiques et poétiques : photomontage, assemblage, danse ou poésie simultanée. L’œuvre n'offre plus le prétexte à une narration et le langage se délivre de ses référents familiers. Dada insiste en retour sur ce qu'il nomme le "matériau élémentaire", voulant revenir aux sources d'une certaine conception de l'art, débarrassé de la logique ou du Beau. "

vers 1940, un changement se produit dans l'œuvre de Matisse. Il hausse le ton. Chaque détail des intérieurs et des portraits est poussé au maximum de la puissance - de la "stridente". Les couleurs deviennent agressives, les surfaces se couvrent de zébrages, de carrelages impérieux, presque pop. "Dans une composition, chaque élément doit être élevé à son maximum de rayonnement, de densité", écrira-t-il en 1952. On croirait que l'artiste ne déchaîne ce chaos, ce dissonances que pour mieux se prouver son pouvoir de contrôle. (...) L'œuvre devient une tension surmontée, elle atteint une sérénité supérieure.

Un tableau fauve est un blanc lumineux formé par l'accord de plusieurs couleurs, formant un espace possible pour l'esprit (dans le genre, à mon sens, de celui d'un accord musical). l'espace créé peut être vide comme une pièce d'appartement mais l'espace est tout de même créé. Suis-je clair ? je le crois.

Qui peint doit à chaque instant décider. Peut-on en vouloir au peintre si une telle décision a souvent lieu de façon violente ?

Jamais œuvre n'a connu de génération spontanée. Elle est faite de travail, de travail artistique en vue de l'apparence.