Aurore Gourier

Le couple partit en direction de l'université, le bras du roumain autour des épaules de sa descendante. Helena et Mathieu attendaient
leur amie dans la cour, contrairement à leur habitude. La blonde eut une petite moue de dépit qui passa en un instant puis elle enlaça Claire
et la fit tournoyer légèrement afin de mieux l'observer.
— Tu es superbe comme ça, ma belle. Je suis heureuse de voir que tu as décidé de te mettre en valeur. Je suppose que c'est le bel
homme qui t'accompagne qui est à l'origine de ce changement.
— Helena, Mathieu, je vous présente Vlad. Mon amour, voici mes deux amis, déclara-t-elle avec un sourire lorsque le vampire
tressaillit au surnom affectueux.
— Je suis enchanté de vous rencontrer, Claire m'a tellement parlé de vous que j'ai l'impression de vous connaître. Ma chérie, allons
nous asseoir, ce sera plus confortable pour toi.
Il l'entraîna sous un chêne un peu plus loin et s'assit sur l'herbe avant d'installer sa prétendue compagne contre lui. Helena et Mathieu les
suivirent et prirent place à leurs côtés. Le quatuor discuta un moment jusqu'à ce que la cloche de début des cours retentisse.
Ils se dirigèrent vers la salle de classe et Dracula s'éclipsa, non sans avoir pris les lèvres de sa descendante dans un long baiser qui laissa
la jeune femme à bout de souffle. Elle retint le fou rire qui montait dans sa gorge quand elle vit l’air abasourdi des autres élèves. Le vampire
était un excellent acteur et la passion qu'il avait mise dans ce baiser avait trompé tout le monde.
Claire s'aperçut que les yeux de Thomas brillaient de colère et elle sourit de plus belle. Il était temps que cet idiot comprenne qu'il n'avait
aucune chance avec elle.
— Je n'arrive pas à croire que tu as pu me trahir devant tous nos camarades. Surtout avec quelqu'un d'aussi commun que cet homme
alors que tu m'avais, moi, et que je suis largement plus beau que quiconque ici.
— Premièrement, sache que je ne t'ai pas trahi, comme tu le dis, puisque nous n'avons jamais été et ne serons jamais ensemble. La
seule idée de devoir t'embrasser me donne envie de me jeter du haut d'un pont. Quant à ta comparaison avec Vlad, elle est parfaitement
ridicule. Aucun homme ne peut rivaliser avec sa beauté, son charme, son charisme. Sans compter qu'il embrasse divinement bien et ce n'est
d'ailleurs pas la seule chose dans laquelle il excelle, sache-le.
Elle leva la tête et lui jeta un regard narquois. Sa dernière phrase avait provoqué des rougeurs sur les joues de tous les élèves et elle
pouffa intérieurement en se doutant du sujet auquel ils pensaient. Thomas ouvrit la bouche comme pour parler mais aucun son ne sortit. Ce
fut le moment que choisit leur professeur pour arriver et ils s'engouffrèrent dans la salle.