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Citations de Austin Ratner (24)


La vague du cœur ne s'élèverait pas, l'écume si belle, pour devenir esprit,
Si le vieux rocher muet - le destin - ne lui faisait obstacle.
Des Herzens Woge schäumte nicht so schön empor und würde Geist,
Wenn nicht der alte stumme Fels - das Schicksal - ihr entgegenstände.

F. HÖLDERLIN Hypérion ou l'Ermite en Grèce, noté dans l'exemplaire de La vie de Beethoven de Halsmann

Deuxième partie L'affaire
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Malgré toute l'eau qui dégringolait partout sur cette terre verdoyante en ruisselets et en torrents bondissants, c'était le calme qui dominait. Face au grand silence des montagnes, la voix humaine n'était plus rien, et l'Eiswelt, le monde des glaces, régnait sur les hauteurs telle une cohorte de dieux. Vous étiez en quelque sorte trop petit pour parler devant l'immensité, comme dans un temple ou une église.

Première partie Le Parricide
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Un souvenir, c'est comme une chose tombée. Ou comme la vue de quelque chose de tombé qu'on ne peut rattraper.

Quatrième partie Le saut
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" Une anecdote célèbre : un cambriolage a eu lieu. Est condamné pour en être l'auteur un homme trouvé en possession d'un passé-partout. Après la proclamation du jugement, on lui demande s'il a des remarques à faire, il réclame à être puni également pour adultère, ayant aussi sur lui l'instrument du délit. "
Sigmund Freud L'expertise de la Faculté au procès Halsmann

Deuxième partie L'affaire
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Il en avait fait l’expérience dans la montagne. Parce qu’on croit qu’on maîtrise la situation, mais on ne maîtrise rien. On croit qu’on maîtrise la situation jusqu’à ce qu’on tombe et, alors, la montagne vous apprend que c’est elle qui est aux commandes et que vous ne maîtrisez rien du tout. Votre esprit peut vous leurrer et vous faire croire que vous êtes aux commandes, mais les os ne se trompent pas. La montagne administre une bonne leçon à vos os. Et là vous apprenez jusqu’à quel point vous devez rester sage. Il faut être agile en montagne et il faut courir comme un chien.
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– C’est ça, je suis affreux ! cria Isidore. C’est vrai, je suis horrible ! C’est moi le monstre ! Et c’est le troll qui vit sous le pont qui le dit !
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« Il est plutôt moche, hein, ce sandwich ? » Et le garçon qui l’avait pris en premier répondit : « Non, il est super ! » Isidore porta le sandwich à ses lèvres comme s’il allait le manger mais au lieu de mordre dedans il l’envoya à la figure du petit con.
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Le crocodile sur le mur avait fabriqué et vendu des tonneaux. C’était le lit de ce tonnelier, père de onze enfants, que l’officier russe avait réquisitionné, cet homme que l’officier russe avait jeté à la cave avec sa femme et ses onze gosses, et qu’il avait menacé d’une balle dans la tête quand celui-ci avait osé se manifester par la porte de la cave pour demander de l’eau pendant que les soldats jouaient aux cartes.
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Sur tout le trajet de retour, marchant derrière leur père qui par moments cessait de pousser son vélo, le temps de se retourner pour leur dire de se grouiller, Isidore n’arrêta pas de penser à la femme à la canne. Il l’oubliait, puis elle surgissait de nouveau dans ses pensées comme elle l’avait fait dans son dessin à la craie. Il aurait dû avoir l’idée de s’écarter de son chemin. Mais il n’avait pas su saisir le bon moment. La femme était ailleurs à présent et il ne la reverrait plus.
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Si j’étais vieux, moi aussi je serais en colère. Parce que tu as la figure qui est toute plissée et les yeux qui te sortent des trous et ton cerveau qui te sort par les yeux et on t’enferme dans une pyramide. Et puis tu as aussi les cheveux qui tombent et puis t’es chauve. Et tu n’as rien à boire.
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Leur père colportait certains mensonges aussi naturellement qu’il transportait, entre ses multiples besognes dans Cleveland Heights, sa monstrueuse besace en toile perchée sur son dos et sa boîte à outils géante ficelée à son vélo par une sangle en tissu à trois crochets. Il pédalait sur sa bicyclette lentement et résolument sans jamais prendre de l’élan comme pour ne pas tricher, et il poussait et poussait sur les pédales, grimpant vertueusement le long du trottoir, passant d’un pavé gris à l’autre, d’un mensonge à l’autre, sans s’occuper du temps qui filait, sans savoir qu’il mentait. Son prénom était une imposture : Ezer. Il rappelait celui de l’un des sept nains, mais Ezer ne sifflait pas, sauf par le trou-de-balle. Son nom de famille était une imposture, encore que celle-là n’était peut-être pas de son fait : Auberon, un gag des services de l’immigration d’Ellis Island à partir d’un nom du genre Abramowicz ou autre, qui était sans doute une blague polonaise sur ce qu’il y avait avant, peut-être rien. Une autre des inventions bidon d’Ezer était la « soupe au corned-beef », rien d’autre qu’une eau grasse dans laquelle avait mijoté un bloc de corned-beef, servie dans trois bols aussi dépareillés et bancals que les frères qui étaient assis devant : Burt, l’aîné, Isidore (que son père appelait Isser) et Dennis, le benjamin. Ezer disait qu’il détestait le football – encore un mensonge. « Un jeu de brutes, ils s’entre-tuent », affirmait-il. Mais quand il rentrait à la maison à 6 heures du soir et venait s’asseoir à table tel un sphinx avec de la sciure collée sur son visage et sa chemise, c’était lui qui avait l’air d’une brute. Quand Burt tendait la main vers la confiture, Ezer gueulait sans prévenir : « Ça suffit, la confiture ! La confiture, c’est pour le petit déjeuner ! » Et là, il lui attrapait le poignet et penchait vers lui un visage livide comme celui d’un croque-mitaine, et il ne lâchait prise que quand la main du gamin avait viré à la couleur de la cire. Puis l’homme se levait et allait s’allonger sur son lit, la sciure toujours plaquée sur son visage en sueur. Burt tenait le pot d’une main cramoisie parcourue de fourmillements, et sa mère le laissait tremper un doigt engourdi et douloureux dans la confiture froide.
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« Des cendres du père renaît, dit-on, un jeune phénix, destiné à vivre le même nombre de siècles. Avec l’âge, il devient plus fort, capable de porter un fardeau, il diminue le poids de son nid, et pieusement il l’emporte, et fait de ce nid un berceau et une tombe de son père ; et une fois arrivé, à travers les airs légers, dans la ville d’Hypérion, il le dépose devant les portes sacrées, au temple d’Hypérion. »
Ovide, Les Métamorphoses,
Livre XV.
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Elle n’avait que vingt ans. N’ayant pratiquement rien connu, elle faisait partie de ces gens qui croient que tout dans la vie se passe comme prévu, qui s’imaginent que la mort n’arrive qu’aux autres.
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L’innocent lutte pour son honneur. Ceux qui se suicident… ce sont les coupables.
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Mais il fallait qu’il la regarde à cause de sa beauté, qui n’était pas seulement la beauté d’un corps mais aussi celle de son esprit. Cela se voyait à la douceur discrète avec laquelle elle se mouvait, de toute évidence elle ne se rendait pas compte de l’effet qu’elle produisait sur les garçons, ou elle s’en fichait, et elle n’en faisait pas étalage, parce qu’elle savait qu’elle possédait des atouts encore plus grands dans son esprit.
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Certaines personnes parlent de « se trouver »... Mais la plupart des gens ne savent pas ce que cela veut dire. Ils s’imaginent être un mystère qu’il faut déchiffrer. Mais personne n’est un mystère. Chacun est ce qu’il a toujours été. Ce qui est courageux, c’est d’être celui qu’on est depuis toujours et de trouver dans le monde les gens et les lieux qui sont comme vous !
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On doit se sentir très seul, parfois, quand on prend des photographies. Comme quand on écrit. C’est une activité solitaire.
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Les temps changent. L’Europe se prépare à connaître des jours difficiles. L’heure n’est pas propice à l’amour.
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Les on-dit qui circulent, ça s’appelle des rumeurs.
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Quand une épreuve se termine, la vie et l’évolution psychiques reprennent comme avant, alors qu’après un traumatisme la conscience du désir est menacée.
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