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2.21/5 (sur 7 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Badroudine Saïd Abdallah, dit Badrou, est un jeune de banlieue, habitant de La Courneuve, d'origine comorienne.
En 2007, Mehdi Meklat et Badroudine Said Abdallah, aussi appelés les Kids, écrivent leurs premiers reportages à quatre mains pour le Bondy Blog. Ils sont encore lycéens. Repérés par Pascale Clark, ils créent une chronique à deux voix, stylée et engagée, durant cinq saisons, pour la matinale de France Inter. En 2015, ils suivent Pascale Clark dans sa nouvelle émission, A'Live. Ils réalisent également Quand il a fallu partir pour Arte, un documentaire sur la démolition de la barre Balzac à La Courneuve et toujours pour Arte, Vie rapide, une web-série quotidienne, à partir de leurs rencontres : artistes, anonymes, amis... Ils signent des reportages pour le magazine Elle. Libération et Les Inrocks, entre autres, leur ont consacré des portraits élogieux.
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Source : Amazon
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Bibliographie de Badroudine Saïd Abdallah   (2)Voir plus

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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Badroudine  Saïd  Abdallah
Un studio de radio est un monde dans un autre. Une bulle de temps, où chaque seconde est primordiale, où rien n'est à jeter. Parler à la radio, c'est une façon d'être un autre soi. Ou d'être soi, en mieux. C'est aussi une façon de s'adresser à quelqu'un, à un amour proche ou lointain, à un coeur seul, et à d'autres. Tu imagines ce qu'ils sont en train de faire, la nuit, quand ils t'écoutent, tu imagines un trajet, la destination où tu les accompagnes, tu imagines ces moments d'intimité où tu continues à parler, et eux qui marchent ou qui volent.
La radio, c'est une routine, le rouge qui s'allume, chaque nuit à la même heure, même seconde. Et l'inconnu. Je ne sais jamais ce qui peut m'arriver. Une antenne libre, c'est l'amour du vide. D'un saut sans élastique. Alors, je m'installe, mon micro s'allume, derrière la vitre, il y a deux techniciens et une assistante qui reçoivent les appels, et j'attends. Je dis, allô, comme je dirais adieu. Premier appel, cette nuit-là. Une dame, en détresse. Son mari a disparu, un peu trop vite. Sa fille, évadée. Elle, seule, sans chaleur. Au téléphone, sa voix est au niveau trois. Le niveau quatre équivaut à une désespérance mitigée. L'échelle compte six échelons. L'échelon six étant l'alerte rouge, le suicide à redouter. J'ai commencé à compter en échelons quand j'ai entendu la mort dans la voix des gens pour la première fois.
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Badroudine  Saïd  Abdallah
Depuis que je suis ministre, c'est toujours vrai, ça marche. Ça se confirme à chaque déplacement. Le jeu. Le même putain de jeu. Le dos un peu courbé. Le petit mot sur le café d'a côté ou sur le boucher du coin. Je demande à un conseilller de me faire une fiche: nom de la boucherie, nom du patron, spécialité, origine de la viande. Et voilà. Par exemple, lorsque je me rends dans une agence Pôle emploi de province, pour signer des contrats d'avenir, je réitère. Je fais semblant de m'intéresser à eux, à leur quotidien ou à leurs soucis, et je glisse un petit mot sur la boucherie voisine, et là, ils ont tout oublié, je les sèche. Les fonctionnaires me prennent en photo, comme une vedette de cinéma. Les caméras sont en transe, ils se battent pour avoir l'image du ministre qui parle avec le peuple. La plèbe. Je reprends mon air sérieux lorsque j'écoute un chômeur. J'efface mon sourire. Je resserre ma cravate bien fort, presque jusqu'à m'étrangler. C'est un geste de maîtrise. C'est censé rassurer, m'a dit ma directrice de cabinet. Je lui fais un petite tape sur l'épaule, genre bon-courage-mon-gars. Et je continue mon chemin.
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Badroudine  Saïd  Abdallah
Tu n'aimes pas tes enfants, tu les renies presque. Les enfants de tes banlieues sont illégitimes, tout comme ceux des campagnes, loin des centre et loin de ton cœur. Tu montres un peu de compassion, à chaque élection. Les candidats présidentiels défilent sous nos fenêtres, nos daronnes adorent serrer la main des messieurs qu'elles ont vus à la télévision, puis ils s'en vont comme ils étaient venus, les mains dans les poches.
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Tu n'aimes pas tes enfants, tu les renies presque. Les enfants de tes banlieues sont illégitimes, tout comme ceux des campagnes, loin des centre et loin de ton cœur. Tu montres un peu de compassion, à chaque élection. Les candidats présidentiels défilent sous nos fenêtres, nos daronnes adorent serrer la main des messieurs qu'elles ont vus à la télévision, puis ils s'en vont comme ils étaient venus, les mains dans les poches.
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Badroudine  Saïd  Abdallah
J'aurai voulu lui faire l'amour, caresser les moindres parcelles de son corps chaud, immiscer ma main entre ses petits bourrelets, enfoncer mon doigt là où il aurait pu s’enfoncer, dans sa bouche comme dans sa chatte, respirer l'air humide, brûlant, de l'intérieur de son sexe, la faire jouir réellement et ainsi voir son vrai visage.
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J'aurai voulu lui faire l'amour, caresser les moindres parcelles de son corps chaud, immiscer ma main entre ses petits bourrelets, enfoncer mon doigt là où il aurait pu s’enfoncer, dans sa bouche comme dans sa chatte, respirer l'air humide, brûlant, de l'intérieur de son sexe, la faire jouir réellement et ainsi voir son vrai visage.
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Badroudine  Saïd  Abdallah
Quand le corps en décide, écoutons-le et mourons. Arrêtons les chirurgies, les ablations, les thérapies infinies, les examens sanguins. La médecine est faite pour prolonger notre temps de vie, mais nos vies ne méritent pas toutes d'être prolongées.
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Quand le corps en décide, écoutons-le et mourons. Arrêtons les chirurgies, les ablations, les thérapies infinies, les examens sanguins. La médecine est faite pour prolonger notre temps de vie, mais nos vies ne méritent pas toutes d'être prolongées.
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Les fleurs qui n'ont pas bu depuis trop longtemps. Leurs tiges, lentement, se courbent et finalement on m'a appris que ma voisine était morte et desséchée, il y a plusieurs jours, dans l'indifférence générale de la copropriété.
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Dans mes vies, réelles ou fictives, j'avais accumulé de la vaisselle, des bijoux, des meubles en bois, de petits objets que je rapportais du monde entier et qui mouraient dans des tiroirs trop pleins.
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