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Critiques de Barbara Culliford (1)
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David Roberts - Carnets de voyages - Egypte..

En août 1838, quand David Roberts, peintre écossais de renom, entame son voyage en Egypte et au Levant (Israël, Jordanie et Liban actuels), seuls quelques uns parmi ses contemporains l'ont fait avant lui. Burckhardt (1812), un théologien américain du nom d'Edward Robinson et le graveur français Linant (1826), s'y sont risqués. L'aventure égyptienne de Bonaparte est cependant dans toutes les têtes, relayée par les écrits de Dominique Vivant Denon : « Voyage dans la Basse et la Haute-Egypte » (publié en 1802), suivi de la « Description de l'Egypte » (publié en 1809). L'égyptomanie est alors à son comble et les premières fouilles (Giovanni Battista Belzoni) commencent bientôt – dans tous les sens – hélas. Ceci, pour le contexte général.



Ce journal de voyage, de onze mois, dont l'édition française de 1989 reprend la totalité sous coffret protecteur, contrairement à d'autres formes plus abrégées, a la particularité de s'illustrer des très nombreuses lithographies publiées de 1842 à 1849 lors de la parution de : « Egypt, Syria and the Holy Land », et réalisées à partir des 272 dessins et des trois carnets complets de croquis, pris sur le vif par le peintre pendant son périple.



Roberts (1796-1864), peintre en bâtiment à l'origine et devenu peintre décorateur, s'est rendu célèbre à Londres pour ses décors de théâtre. C'est un peintre à succès, en Ecosse et en Angleterre, qui a trouvé son créneau, dirait-on aujourd'hui, en peignant paysages et architectures ou scènes orientalisantes, dans le goût de son époque ; huiles, aquarelles ou dessins. Son Orient à lui, composé essentiellement de visions imaginaires, s'est enrichi au contact de Grenade et de Cordoue lors d'un précédent voyage en Espagne, en 1832, d'où il a fait une petite incursion au Maroc. Le voyage en Egypte et en Terre Sainte va enrichir considérablement sa production.



Pour le lecteur d'aujourd'hui, les « Carnets de voyages » de Roberts restent une authentique « curiosité ». C'est un document artistique, d'abord, et qui fournit, ensuite, une mine d'informations archéologiques, autant que documentaires et historiques, puisque quatre millénaires d'architecture égyptienne défilent sous les yeux, au gré des étapes, et dans l'état quasi originel à celui où l'ont vu les premiers explorateurs. David Roberts ne se limite pas à dessiner ces sites encore inconnus ou peu connus des Européens, mais, inspiré par la vie caravanière, il réalise en même temps des spectacles plutôt vivants, où prennent place les gens du désert. Et en l'absence de photographie, la lithographie fait ici des merveilles. Mais c'est peut-être le pittoresque du compte rendu écrit de cette expédition, placée sous la haute protection du Pacha Mehemet Ali – qui domine alors l'Egypte, la Palestine et la Syrie – et de ses immanquables péripéties, restituées au jour le jour, qui plaisent avant tout. Autant que les très belles images lithographiées qui s'y exposent en vis à vis, dans un rendu précis et quasiment topographique, nimbé de la lumière dorée du désert, dans une atmosphère on ne peut plus sableuse. Cette éloquence du dessin pourrait cependant aussi bien apparaître factice à un œil un peu exercé, devinant dans la splendeur et la monumentalité de ruines si bien inscrites dans le paysage, la virtuosité complaisante d'une mise en scène faite pour séduire une clientèle avide d'exotisme. Représentations somme toute quelque peu « idéalisée », à des fins commerciales. C'est la limite de l'exercice, mais qui ne peut en aucune manière occulter l'intrépidité physique d'un tel voyage.



Car, après avoir traversé la France, Roberts s'est embarqué à Marseille sur un « vapeur » chargé de pèlerins pour La Mecque, à destination d'Alexandrie (via Gibraltar, Malte et la Crète). De là, il a rejoint Le Caire où il a loué les services d'un équipage pour remonter le Nil en bateau, jusqu'en Nubie : mille cinq cents kilomètres environ qui l'ont mené en trois mois des pyramides de Giseh jusqu'au temple d'Abou Simbel, et retour au Caire. Là, après avoir complèté et peaufiné ses dessins, le peintre repart, à dos de dromadaire, cette fois, en direction du Sinaï, d'Akaba et de Petra, récemment redécouverte ; la caravane met ensuite le cap sur la Mer Morte et la Palestine – Hébron, Gaza, Ascalon, Jaffa, Jérusalem, Jéricho, Bethléem, la vallée du Jourdain, Naplouse, Nazareth, Tibériade – (où les pérégrinations prennent une orientation un tantinet biblique) ; pousse jusqu'à Saint-Jean d'Acre, Tyr, Sidon et Baalbeck, son terminus. A Beyrouth, embarquement et retour au Caire. Il rentre à Londres le 21 juillet 1839. Sacré bourlingueur. Très beaux carnets.
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