AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de ange77


Avide de connaître cette nature si loquace, Miassa s'agenouilla et enfonça ses mains, toujours écartées, dans le sable.
Sous la clarté de la lune, Maxime vit les traits de la jeune femme se transformer, passer d'une expression à une autre en un claquement de doigts.

Dans un premier temps, un sourire ému exprima son émerveillement devant la richesse naturelle de la Terre. Miassa reçut sa diversité biologique comme une vague rafraîchissante et émouvante, percevant tant la complexité des chaînes alimentaires que les divers flux et reflux, océaniques, géologiques, migratoires ou calorifiques qui la définissent.

Une inspiration plus tard et cette béatitude se mua en un froncement de sourcils et une grimace de désespoir. La sentinelle reçut en pleine figure la souffrance de cette planète et la destruction de son écosystème global. On creusait sa chair pour prélever ses richesses, toujours plus en profondeur. On la vidait d'une force vitale qu'elle avait mis si longtemps à produire. Ses poumons rétrécissaient à vue d'oeil et ne suffisaient plus à absorber un poison gazeux devenu trop dense. Sa flore si pure était manipulée jusque dans sa structure génétique, perturbant les autres espèces qui dépendaient d'elle et stérilisait ses sols. Sa faune si variée disparaissait à une vitesse effrayante ou souffrait des mauvais traitements d'un élevage intensif. Les espèces sauvages perdaient leurs repères, perturbées par des produits chimiques ou des ondes incontrôlables qui envahissait l'atmosphère, entravés, étouffés et empoisonnés par la multitude de déchets qui innondait la surface.

(...)
Elle leva des yeux dévastés vers le représentant de l'espèce responsable de ce massacre et bégaya :
- Pou... Pourquoi ? Qu'avez-vous fait ?
En même temps qu'elle prononçait ces mots, et comme Maxime la touchait, elle lui transmit mentalement cette vision globale et cette sensation qu'elle ne pouvait plus contenir.
Maxime perçut la souffrance indicible de sa propre planète. Ses jambes cédèrent et il se retrouva assis dans le sable encore chaud. Ses larmes communièrent avec celle de l'érenite.
Tous ses efforts en faveur de l'environnement paraissaient si dérisoires. Il éprouvait un profond dégoût pour son espèce et regrettait d'appartenir à cette Humanité ratée.
- Je suis désolé... fut la seule chose qu'il trouva à répondre à Miassa.
Commenter  J’apprécie          100





Ont apprécié cette citation (9)voir plus




{* *}