Pour excessive qu’elle soit, la terreur de Blanchette nous transporte au cœur du problème auquel nous autres romanciers sommes universellement confrontés dans l’exercice de ce métier : nous pouvons inventer les histoires les plus tordus, les plus morbides, les plus nauséabondes, les plus échevelées, les plus déjantées, l’immense majorité de ceux qui nous connaissent, ne serait-ce qu’un peu, seront persuadés, malgré toutes nos dénégations, que ce que nous avons raconté, c’est notre histoire, notre histoire et rien d’autre.