Fenêtres de février
Un nom
Un nom de terre, bois et buissons en semailles, un nom
intouché, l’origine de chacun. Dans l’œil tatoué du lieu
s’inscrit l’intime. Témoin de l’ailleurs, le marcheur va
cherchant le lieu. Dans un retour à hier, images sauves
du réel, il rejoint sa promise.
Matin d’herbes hautes…
Matin d’herbes hautes, l’humide s’y presse. Des brins, liés,
déliés, du jour par le vent. Des brins, tels des bras, lavés
d’ombre. Buée forte, l’herbe transpire ; la crue du jour aux
bouches intimes. Brumes verjus, ivre matin, l’herbe s’y presse.
…
Herbe folle
Herbe des fols, le vert est au cœur, tel un désespoir, un songe
ancien, berceau de nous-mêmes. À rebours, il est un autre
chemin où aujourd’hui est ailleurs où hier conduit à demain.
Herbe folle, ton cœur est ce vers pris au chemin.
L’aube s’épanche…
L’aube s’épanche et goutte à goutte emplit le ciel.
L’eau du jour court sur les feuilles. Le lavis des brumes
s’estompe bu au vert des branches. Le jour crépite,
voix de braise éclatant aux feuillages. Flamme sur bois,
du front de l’arbre, s’élève l’envol.
…
Moins de chair…
Moins de chair sur l’écorce, plus de silence dans les
branches et dans l’apaisement du tumulte demain
renouvelé.
…