Benoît Séverac

Arthur l'observa. Il la trouvait changée. Elle passait voir Nooda Karsmalli tous les jours pour lui apporter des petits plats ou bavarder quelques instants avec elle.C'était comme si, à force de la fréquenter, elle s'était faite plus ferme. Elle avait toujours été une femme indépendante, mais elle ne parlait plus à son mari sur le même ton ; elle se tenait même différemment... Plus droite, peut-être. On aurait dit qu'elle avait pris un peu du courage de la mère d'Adnan.
Au fur et à mesure que les jours passaient, l'intérêt et la compassion qu'elle avait d'abord montré pour les deux réfugiés s'étaient transformés en affection, puis en réelle amitié.