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Citation de AuroraeLibri


C’est durant ce mois d’avril qu’il accepte de rencontrer un enfant dont on lui a dit merveille, un prodige, un virtuose, nommé Franz Liszt. Il a onze ans et donne déjà des concerts où ses dons d’improvisateur impressionnent. Il ne rêve que de rencontrer Beethoven. Il prie même Schindler d’intercéder auprès du maître pour qu’il lui donne un thème, scellé dans une enveloppe, qu’il ouvrira au prochain concert pour en tirer une improvisation. Beethoven ne va pas au concert – qu’y entendrait-il ? Mais quelques jours plus tard, le jeune Liszt frappe à sa porte, accompagné de son maître, Czerny. Un demi-siècle plus tard, Liszt a laissé le témoignage de cette rencontre, peut-être enjolivé par les années :

Il nous regarda un moment d’un air sombre, échangea quelques paroles rapides avec Czerny, puis resta silencieux, lorsque mon bon maître me fit signe de me mettre au piano. Je jouai d’abord un petit morceau de Ries. Lorsque j’eus fini, Beethoven me demanda si je pourrais jouer une fugue de Bach. Je choisis la fugue en ut mineur du Clavecin bien tempéré. « Pourrais-tu aussi la transposer dans un autre ton ? » me demanda Beethoven. Par bonheur, je pus le faire. Après le dernier accord, je le regardai. Perçant, le regard ardent et sombre du grand maître se posa sur moi. Mais soudain un bon sourire adoucit ses traits ; Beethoven s’approcha tout près, se pencha vers moi, posa sa main sur ma tête, et me caressant plusieurs fois les cheveux, il murmura : « Diable de gamin ! Voilà un drôle ! […] Va ! Tu es un heureux et tu rendras heureux d’autres hommes. Il n’y a rien de mieux, de plus beau. »

La neuvième symphonie
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