Les cordes vibrent dans le soir, et le soir se recueille, et dans le soir le sol gémit, le sol où le sang pleure, le sang triste d'Orphée dont la bouche palpite : regret des rythmes de jadis, douleur des strophes enfuies, quand, au linceul des nuits fleuries d'étoiles, le corps de l'Aède fut jeté par les vierges furieuses, Lysiennes délirantes et soumises au Dieu porteur de thyrse, Bacchant suprême, mitré d'or.
Bernard Lazare, Le Miroir des légendes, "La lyre"