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Citation de fabien2830


L’horloge digitale du tableau de bord indiquait 3 h 45 quand il entra
dans la ville thermale plongée dans le sommeil, tel un chat blotti près d’un
poêle. Ses façades qui, autrefois, par une nuit aussi clémente, auraient gardé
leurs fenêtres grandes ouvertes, étaient cadenassées comme un coffre de
banque suisse.
Il traversa la ville sans s’arrêter en direction de la montagne sombre qui
fermait la vallée dans le fond.
En cette heure douteuse, elle semblait aussi morte que s’il avait
débarqué sur une planète sans vie. Au sortir d’un virage, il faillit louper
l’embranchement. Sur le bas-côté, la flèche « ABBAYE DES
HAUTSFROIDS » était presque entièrement dissimulée par le feuillage
d’un noisetier. Il freina, effectua une rapide marche arrière sur la route
déserte et vira à droite pour engager la Volvo dans la forêt. Il gravit la
colline au milieu des arbres aux troncs serrés et des tapis de fougères qui
creusaient un tunnel végétal, et bascula de l’autre côté, découvrit par une
grande trouée les bâtiments du monastère en contrebas, au creux d’un val
boisé : l’abbatiale du XIIe siècle, typiquement cistercienne avec sa tour et
son plan en croix latine, le cloître ceint d’arcades, les bâtiments des moines
– réfectoire, dortoirs – dont l’architecture massive semblait avoir été conçue
pour résister aux rigueurs de l’hiver et pour dissuader le curieux. Le tout,
caverneux, hostile, monumental. Il y avait des pelouses le long de la rivière,
dans le fond plat du vallon éclairé par la lune, mais les flancs des
montagnes qui entouraient le monastère étaient intégralement boisés.
Marianne… C’était de ces bois qu’elle avait appelé…
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