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Citation de BVIALLET


Il lance un regard circulaire sur l’ensemble de la pièce. C’est bien sa piaule familière. Il y passe quasiment toutes ses journées entre le lit d’une place, le bureau d’écolier et surtout l’ordinateur relié à Internet qui lui permet de surfer et de guerroyer non stop. Actuellement, il fait équipe avec un japonais qui a pris «Yakusaï» pour pseudo. Il ne l’a jamais rencontré et il ne le verra sans doute jamais. Il le pourrait, bien sûr, avec une webcam, mais ça ne l’intéresse pas, seule la partie compte. Les adversaires sont innombrables et cachés dans tous les recoins possibles et imaginables du jeu. Il sait qu’il y a un australien, un italien et un colombien qui sont particulièrement dangereux et acharnés contre eux, mais c’est tout.
Pierre se lève. Il est grand, plutôt mince. Le teint de sa peau surprend. Il n’est pas blanc, il est blafard. Il porte un caleçon et un simple tee-shirt gris. Il y a chez lui quelque chose de négligé, d’à peine propre. La pièce sent le bouc, le renfermé. Les persiennes sont closes en permanence. Il y a de gros rideaux en velours marron tirés pour masquer toute lumière. Le jeune homme vit comme une sorte de hibou, complètement hors du temps, de la vie...
Et voilà justement sa mère qui frappe délicatement à la porte. A croire qu’elle a des antennes ! Elle entre.
- Tu as bien dormi, mon chéri ? Lui demande-t-elle gentiment.
Grognement.
- Qu’est-ce que tu veux pour ton petit déjeuner ? Du café et des croissants, comme d’habitude... ?
Grognement.
Mme Sanson s’empresse de ressortir de l’antre en se demandant ce que ferait Pierre si elle n’était pas là pour veiller à tout. «Il ne mangerait même pas. Il ne se laverait pas. Il se laisserait complètement aller, quoi... Si c’est pas une misère... »
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