Frida et Diego : expo Frida Kahlo Diego Rivera
Exposition Diego RIVERA Frida KAHLO au
muséeMaillol à Paris. Interview de
Bertrand LORQUIN, conservateur du
musée.
Séraphine par Wilhelm Uhde
Aux environs de 1912, je louai à Senlis, pour quinze francs par mois,un petit logement composé de deux pièces composé de deux pièces et d'un vestibule. (...) C'était là le repos après les luttes homériques qu'il fallait soutenir pour la peinture moderne dans le Paris d'alors. (...)
"Monsieur est de retour?" me dit-elle modestement. Elle ajoute: "Monsieur a acheté mes tableaux à l'hôtel de ville. Je ne vais plus en journée chez les autres. Je fais de la peinture, mais c'est terriblement difficile, je suis vieille et une débutante qui ne s'y connaît guère. "
Séraphine pose un doigt sur ses lèvres et tend l'oreille vers la porte. On entend des pas, puis on frappe. Comme il n'y a pas de réponse, les pas s'éloignent. Je la regarde d'un air interrogateur. "Ce sont de méchantes femmes qui viennent tous les jours m'insulter. Elles disent que ce n'est pas convenable de ma part, et que c'est de l'effronterie de faire de la peinture quand on n'est qu'une servante sans instruction" (p. 17)
Séraphine Louis dite "de Senlis" par Bertrand Lorquin
(...) Les figures sont aujourd'hui indissociables: le collectionneur passionné obligé de faire un peu de négoce et la femme de ménage qui ne rêvait que de peinture. (...)
La culture de Uhde est grande et son regard, visionnaire. (...) Pour Uhde, la peinture du Douanier rousseau est une des avancées majeures de l'art moderne, au même titre que celle de Picasso, de Braque, ou de Robert Delaunay. (...)
Uhde se lance à corps perdu dans la promotion de ces peintres méconnus ["Peintres naïfs" ] . C'est à cette époque qu'il décide avec sa soeur Anne-Marie (elle sera présente auprès de lui sa vie entière ) de louer un petit appartement à Senlis. Le frère et la soeur sont conquis par cette ville qui semble baigner dans le même climat depuis le haut Moyen Age.
Commence alors un véritable conte, digne de Grimm ou d'Andersen, celui de la rencontre du collectionneur et de la servante appelée à devenir un grand peintre. (p.9-10)
Si je ne suis pas devenu peintre, la peinture m'a beaucoup appris... J'avais toujours dans ma poche un carnet que j'emplis de croquis : j'ai appris mon art dans la rue... Les Anciens étaient vrais et grands parce qu'ils copiaient la Nature : nous, nous étions trop éloignés d'elle, emprisonnés dans nos ateliers, nous l'avons complètement perdue de vue.
Maillol était devenu artiste par amour de la peinture et cet amour brillait encore de mille feux. Je découvris que jamais il n'avait cessé de peindre et ô combien la peinture demeurait chez lui non seulement sa vocation première, mais une préoccupation constante.
(Dina Vierny)
Les grands thèmes de son oeuvre réapparaissent des nombreux tableaux qu'il peignit à partir de moi. Le thème de la femme assise a nourri son imagination et lui a permit de bâtir toute son oeuvre à partir d'une simple idée.
Ce que je veux, c'est que la jeune fille de qui je modèle la statue représente toutes les jeunes filles, que la femme et ses promesses de maternité figure toutes les femmes.
Cette ingénuité de la posture est comparable au gauchissement voulu chez Puvis de Chavanne, Monet,Renoir, Degas en réaction à la décadence académique du Second Empire.
Le "grand nu jaune" de 1943 porte aussi le titre "Hommage à Gauguin", tant l'allusion au maître des Nabis est constante dans cette oeuvre et dans sa pensée.
Je n'ai jamais ressenti de choc. Le goût de l'art était inné en moi. Toutefois, s'il y eut choc, il fut protégé par un caïman vert (..)
Vous dites que les filles ne marchent pas nues. Et c'est juste! Je les déshabille alors.Et tous les mois je remplis un carnet.