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Critiques de Bertrand Lorquin (5)
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Séraphine de Senlis

Une immense gratitude au collectionneur-visionnaire, Wilhelm Uhde, qui découvrit le talent unique de Séraphine, cette anonyme parmi les plus humbles et déshérités… la fit connaître, l’aida à tous points de vue…ainsi que ma reconnaissance personnelle pour le texte précieux de Françoise Cloarec, qui la fit connaître plus largement… Ensuite le très beau film de Martin Provost qu’il lui consacrera, avec le talent de l’actrice, Yolande moreau…interprétant Séraphine...



Bertrand Lorquin nous explique toutefois que les tableaux de Séraphine [provenant de la donation Wilhelm Uhde] ont été décrochés des murs du Centre Pompidou. « Peut-être les considère-t-on comme trop naïfs. Ils sont généreusement confiés au merveilleux musée d’art et d’archéologie de Senlis pour ne pas avoir à les montrer dans un accrochage censé expliquer au public l’histoire de la peinture moderne. Seul le Douanier Rousseau reste « artistiquement correct » et présent dans les collections permanentes. « (p. 13).



Parcourant le département « Beaux-Arts » de ma médiathèque, je suis « tombée » sur le catalogue de l’exposition de la Fondation Dina Vierny [ Musée Maillol] , en 2008, qui fut consacrée à « Séraphine de Senlis » [ 1er octobre 2008- 5 janvier 2009 ]…



Ce catalogue, en plus des œuvres prêtées par des particuliers, ainsi que par les musées de Senlis et de Grenoble, offre un très beau texte de Uhde sur Séraphine et l’incroyable de leur rencontre , ainsi qu’un portrait des plus éclairants [par Bertrand Lorquin ] de la personnalité extraordinaire du collectionneur, bienveillant et visionnaire sur des artistes négligés comme ces artistes dits « naïfs », ou pire, qualifiés de « peintres du dimanche » !!...



« Séraphine Louis dite "de Senlis" par Bertrand Lorquin

(...) Les figures sont aujourd'hui indissociables: le collectionneur passionné obligé de faire un peu de négoce et la femme de ménage qui ne rêvait que de peinture. (...)

La culture de Uhde est grande et son regard, visionnaire. (...) Pour Uhde, la peinture du Douanier rousseau est une des avancées majeures de l'art moderne, au même titre que celle de Picasso, de Braque, ou de Robert Delaunay. (...)

Uhde se lance à corps perdu dans la promotion de ces peintres méconnus ["Peintres naïfs" ] . C'est à cette époque qu'il décide avec sa soeur Anne-Marie (elle sera présente auprès de lui sa vie entière ) de louer un petit appartement à Senlis. Le frère et la soeur sont conquis par cette ville qui semble baigner dans le même climat depuis le haut Moyen Age.

Commence alors un véritable conte, digne de Grimm ou d'Andersen, celui de la rencontre du collectionneur et de la servante appelée à devenir un grand peintre. « (p.9-10)



Que de mystère contiennent le talent et la création artistique ? Séraphine en est un exemple à nul autre pareil…



Toujours attirée par son « Arbre du paradis » (vers 1929), et « L’arbre de Vie » (vers1928)… dans ce catalogue, j’ai également apprécié « Les Cassis » et « Les chardons » (vers 1920), tableaux prodigues en luminosité et couleurs !

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Pierre Bonnard

Qu'on ne me demande pas de parler de Bonnard en une heure de temps : la vie et l'oeuvre de Bonnard couvrent une période trop riche pour la résumer en quelques phrases. Aussi je me contenterai d'en parler un peu autour de Marthe, mais juste un mot alors.



On voit dans ce catalogue d'expo qui montre une centaine d'oeuvres de l'artiste Pierre Bonnard, le grand Pierre Bonnard, l'intello de la bande, une dizaine de nus de Marthe sortant du bain. le corps de Marthe n'a plus de secret pour nous. Et pourtant dieu sait si la femme au bain ou à sa toilette comporte bien des mystères, des jalousies et des convoitises pour les petits hommes que nous sommes, les plus coquins d'entre nous aimeraient bien regarder par le trou de la serrure pour mater la belle Marthe, mais est-ce bien utile quand ce cher Pierre nous déballe tout des secrets intimes de celle qui deviendra sa femme, qu'il nous montre derrière ses verres, en long et en large dans le plus simple appareil, même faisant sa toilette dans une bassine (tub) pour nous montrer un peu plus de ses charmes, à moins qu'il veuille nous faire envie. Quoiqu'il en soit ce joli bout de femme lui a fait son bonheur jusqu'au sortir de la guerre environ : ces grands nus allongés dans la baignoire font partie des plus belles toiles du maître qui courent dans le monde entier.



Et pourtant la belle Marthe conservera bien des secrets à Pierre sur sa véritable identité, jusqu'à leur mariage. Sa muse s'éteindra quelques années avant lui et le laissera inconsolable, il avait alors 74 ans. Il avait aussi de grands amis peintres qui l'ont accompagné dans son aventure d'artiste et qui partent dans ces années là. le monde s'écroule pour Pierre Bonnard. Marthe était au coeur de sa vie, le plus simplement du monde et aussi simplement il voulait nous montrer combien il trouvait belle celle qui partageait sa vie, c'était ses moments de bonheur qu'il voulait nous faire partager. Il fut d'ailleurs qualifié de "peintre du bonheur". Il arrêtait ainsi le temps comme le jeune homme qu'il était resté et peut-être ne montrait-il ostensiblement de l'amour et de la passion qui traversaient sa vie qu'une vue de pureté, de beauté et de couleur, cachant sans doute bien des vicissitudes du quotidien que le curieux n'avait pas à savoir. Une distance se fera jour entre Marthe et lui, à cause de problèmes de santé de cette dernière, elle était devenue insociable. Mais jusqu'à sa mort Pierre Bonnard prendra soin d'elle.



Pour moi Bonnard est le peintre de Marthe dans sa nudité énigmatique, il a dû la peintre une centaine de fois et la dessiner mille fois. mais c'est aussi le peintre du plus beau jaune mimosa sur une toile. Sa palette n'en finira pas de s'enrichir tant il a travaillé pour cela, il aura reçu les conseils des plus grands peintres de l'époque qu'il côtoyait, il s'est lui-même inscrit dans tous les courants de son époque qu'il niait évidemment avec une farouche indépendance d'esprit qu'il tenait de sa grand-mère maternelle . Quand Marthe ne sera plus, il restera dans la bulle de son atelier à peindre, à peindre, fort de toute la puissance acquise de son art, mais il ne faudra pas lui demander s'il était heureux alors.



Et oui, on en arrive toujours à la même conclusion, qu'il y a un homme derrière l'artiste, même si certains esprits légers la réfutent, et il ne serait pas inconvenant que j'entende dire d'un éventuel marchand qu'après 1942, ce n'est plus tout à fait le même Bonnard, qu'il y aurait une décote en quelque sorte ! C'est là que je serais presque tenté de me faire mien l'aphorisme de Thomas Mann qui dit que : "L'art ne constitue pas une puissance, il n'est qu'une consolation".



J'ai lu quelque part que Bonnard avait demandé à son neveu Charles de reprendre pour lui le vert de premier plan de l'Amandier en fleur. par du jaune, car il était trop faible pour tenir le pinceau. C'était un an avant sa mort. Je ne sais pas, j'ai comme un doute sur la beauté de ce tableau, pour lequel certains ont crié au génie ? J'ai eu l'occasion de voir l'Atelier au mimosa, commencé en 1939, terminé en 1946. Ce jaune éclabousse la toile, et on ne voit pas en bas à gauche la tête d'une dame qui était peut-être Marthe. Marthe était là en 1939, elle ne l'était plus en 1946, des retouches ont eu lieu sur ce tableau en particulier sur le jaune. On sait que Bonnard avait du mal à terminer ses toiles, accessoirement il allait chez le client pour les parachever...



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Maillol

Maillol dans tous ses états.... de grâce!

Aristide Maillol, artiste complet, à la fois dessinateur, peintre nabi, graveur, zincographe, décorateur de théâtre et sculpteur a été l'un des instigateurs (au moment de l'époque charnière fin XIX°-début XX° siècle) du passage du classicisme et de l'académisme vers l'abstraction et le modernisme.

Voilà l'idée principale qui ressort de ce superbe livre d'art (complet et fort bien illustré).

Mes coups de coeur: L'enfant couronné (huile sur toile 1890) dont le paysage de fond simplifié exacerbe la luminosité du visage.

La source(bois 1898) l'un de ses premiers nus inspiré par sa femme Clothilde Narcisse.

La Méditerranée(1902-1905 bronze) de par sa construction géométrique du corps qui illustre le célèbre vers de Baudelaire "Je suis belle ô mortels comme un rêve de pierre".

L'action enchainée (bronze 1905) qui signe son engagement

Le désir ( bronze 1904) dont "la représentation du corps embrasse sa vision du monde".

La douleur(bronze 1921) "vision intime et éternelle de la femme.

L'harmonie (bronze 1940) qui "représente toute la pensée de l'artiste": "Ai-je fait des progrés?"

Une telle maitrise liée à une telle humilité on ne peut qu'admirer!

A signaler (hors livre) pour les amoureux de Maillol à la notoriété mondiale), son village de Banuyls est peuplé de filles nues en marche qui donnent un attrait supplémentaire à ce lieu des plus pittoresques!
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Séraphine de Senlis

Restons dans son sillage. A la fois soumise et madrée, toujours émerveillée. Merci aussi à Yolande Moreau.
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Maillol peintre

Aristide Maillol, né le 8 décembre 1861 à Banyuls-sur-Mer (Pyrénées-Orientales), où il est mort le 27 septembre 1944, est un peintre, graveur et sculpteur français.

Considéré comme l'un des plus grands sculpteurs du XXe siècle, il fut un des créateurs de la sculpture moderne. Moins connu pour sa première carrière de peintre, Maillol rejoint le mouvement des Nabis en 1893.

Bien qu'il soit surtout connu comme sculpteur, Maillol n’a jamais cessé de peindre. Son œuvre, véritable célébration de la féminité, révèle une esthétique où l’équilibre des formes rivalise avec la pureté des traits, ceux de ses modèles Clotilde Narcisse et Dina Vierny.
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