Bertrand Pinçon

Qohélet, ça ne vous dit rien ? Mais oui, « Vanité des vanités, tout est vanité", c’est de lui ! Certes, ce livre est très peu lu dans la liturgie. C’est pourtant là qu’il est dit que l’on est poussière et que l’on retournera à la poussière. On peut l’associer au pessimisme le plus noir, ce que j’avoue faire régulièrement lorsque l’on rencontre ce livre, surtout à l’office des vigiles. Mais son auteur croit bien au bonheur pour chacun, malgré et avec les aléas de la vie. Mais il est vrai que l’auteur de Qohélet nous la fait découvrir par son aspect le plus rude. C’est d’ailleurs là que l’on a les paroles les plus pessimistes de la Bible. Mais c’est un réaliste qui nous invite à prendre la vie telle qu’elle est. Il est hanté par la finitude et la mort. Du coup, la question qui se pose est comment bien vivre aujourd’hui ?

Alors que de nos jours, on a tendance à nier la finitude et rêver d’un homme surpuissant, il nous rappelle que nous sommes dans un temps donné et un espace donné. Notre vie ne sera pas éternelle. Elle est là mais ne durera pas. C’est bien le sens du mot vanité. Mais vanité ce n’est pas ce qui n’a pas de sens, c’est ce qui est fugace.

Voici donc un livre qui passe en revue tout ce court livre biblique (douze chapitres). Il est tout à fait accessible et nous permet d'entrer dans cette littérature sapientielle qui a tant à nous apprendre!

Bizarre que ce livre ait traversé les siècles comme une comète littéraire portée aux nues par de nombreux lecteurs.. c’est complètement dépassé.

Voici un très bon ouvrage pour nous faire entrer dans ce livre très particulier qu'est le livre de job. Jamais pédant ou abscon, l'auteur nous montre en quoi ce livre est en rupture avec une certaine théologie de la rétribution. Oui on peut souffrir et souffrir le martyre sans pourtant a voit commis de faute. La souffrance ne vient pas de Dieu mais elle peut conduire à une authentique expérience spirituelle. Il dit aussi toute la difficulté de se situer face à elle, aussi bien en tant que "spectateur"impuissant que comme souffrant. Que dire et que faire face à elle? Finalement être soi, se reconnaître comme simple créature devant son créateur.