Biographie :
Né à Lyon dans une famille où, sans surprise, se trouvaient tableaux et dessins de son grand-oncle, mais aussi par voie maternelle des peintures dites de « l’école lyonnaise » (Berjon, Saint-Jean…), Bertrand Puvis de Chavannes fut très tôt éveillé à la peinture.
Cela ne l’empêcha pas de débuter son cursus universitaire à la faculté de Droit de Lyon et de le poursuivre en langues orientales (section hindi) à l’université Paris-Dauphine.
Directeur de la création dans une agence de publicité lyonnaise une courte année, il répondit alors à l’appel du large en allant approfondir, lors de longs séjours indiens, sa connaissance d’une culture dont, bien qu’il eût conscience qu’elle lui resterait toujours étrangère, il approcha, avec des bonheurs divers, les formes de l’expression artistique.
Cette dernière formation le conduisit vers le commerce de l’art à l’occasion de ses nombreux séjours en Inde ; il y fréquenta avec assiduité musées et antiquaires du Nord. S’y trouvaient encore, dans les années 1980, à des prix très accessibles, ce à quoi sa culture européenne l’avait le mieux préparé : les aquarelles anglaises « indianistes » laissées par le RAJ britannique, que Bertrand Puvis de Chavannes revendait sans trop de difficultés à Londres.
En même temps, à partir de 1985, il revenait vers ce qui avait formé son œil en portant une attention nouvelle à l’œuvre de Puvis de Chavannes. Il y trouva une singularité et une modernité qui avaient échappé à son regard adolescent.
___________________________
Le Comité Pierre Puvis de Chavannes : une exigence de rigueur et une légitimité
Ce fut le début d’un travail communiqua ses découvertes. Mais, il fit alors le constat qu’il fallait donner une assise scientifique et une légitimité aux travaux sur l’œuvre de son grand- oncle...
Depuis 2005, la documentation du Comité s’est encore enrichie. Elle est, aujourd’hui, essentiellement composée de la bibliothèque de tous les ouvrages et mémoires consacrés à l’artiste, des lettres de Puvis de Chavannes à sa famille, ses amis, aux administrations et marchands, d’un fonds photographique (du XIXème siècle), d’œuvres de chevalet, de décorations in situ, de portraits de l’artiste, de coupures de presse, d’un recueil de la critique de 1872 à aujourd’hui (photocopies et originaux), de la correspondance de l’expert aux critiques, conservateurs, marchands et experts, de la reproduction de tout l’œuvre peint et des reproductions, datations, notices de quelque deux mille des
+ Voir plusNé à Lyon dans une famille où, sans surprise, se trouvaient tableaux et dessins de son grand-oncle, mais aussi par voie maternelle des peintures dites de « l’école lyonnaise » (Berjon, Saint-Jean…), Bertrand Puvis de Chavannes fut très tôt éveillé à la peinture.
Cela ne l’empêcha pas de débuter son cursus universitaire à la faculté de Droit de Lyon et de le poursuivre en langues orientales (section hindi) à l’université Paris-Dauphine.
Directeur de la création dans une agence de publicité lyonnaise une courte année, il répondit alors à l’appel du large en allant approfondir, lors de longs séjours indiens, sa connaissance d’une culture dont, bien qu’il eût conscience qu’elle lui resterait toujours étrangère, il approcha, avec des bonheurs divers, les formes de l’expression artistique.
Cette dernière formation le conduisit vers le commerce de l’art à l’occasion de ses nombreux séjours en Inde ; il y fréquenta avec assiduité musées et antiquaires du Nord. S’y trouvaient encore, dans les années 1980, à des prix très accessibles, ce à quoi sa culture européenne l’avait le mieux préparé : les aquarelles anglaises « indianistes » laissées par le RAJ britannique, que Bertrand Puvis de Chavannes revendait sans trop de difficultés à Londres.
En même temps, à partir de 1985, il revenait vers ce qui avait formé son œil en portant une attention nouvelle à l’œuvre de Puvis de Chavannes. Il y trouva une singularité et une modernité qui avaient échappé à son regard adolescent.
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Le Comité Pierre Puvis de Chavannes : une exigence de rigueur et une légitimité
Ce fut le début d’un travail communiqua ses découvertes. Mais, il fit alors le constat qu’il fallait donner une assise scientifique et une légitimité aux travaux sur l’œuvre de son grand- oncle...
Depuis 2005, la documentation du Comité s’est encore enrichie. Elle est, aujourd’hui, essentiellement composée de la bibliothèque de tous les ouvrages et mémoires consacrés à l’artiste, des lettres de Puvis de Chavannes à sa famille, ses amis, aux administrations et marchands, d’un fonds photographique (du XIXème siècle), d’œuvres de chevalet, de décorations in situ, de portraits de l’artiste, de coupures de presse, d’un recueil de la critique de 1872 à aujourd’hui (photocopies et originaux), de la correspondance de l’expert aux critiques, conservateurs, marchands et experts, de la reproduction de tout l’œuvre peint et des reproductions, datations, notices de quelque deux mille des
Source : toutpondi.com
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Pierre Puvis de Chavannes, 20 octobre 1867
Pierre Puvis de Chavannes, 20 octobre 1867
Retour aux sources ( par Bertrand Puvis de Chavannes)
(...)
L'exposition de Cuiseaux dédiée exclusivement à ces lavis et aquarelles a donc l'ambition de combler une lacune, et d'approcher un Puvis plus intime en revenant à l'une ses sources de son art.La présentation des œuvres est scindée en deux volets: " Les Paysages ", qu'ils soient d'imagination ou études d'après nature, et les "Figures ", réunissant des travaux préparatoires réalisés par l'artiste lors de l'élaboration de projets pour l'une ou l'autre de ses peintures de chevalet ou grandes décorations.
Pas d'avantage que ses courts voyages en Allemagne et en Angleterre, les deux séjours que fit Puvis en Italie à la fin des années 1840 ne semblent avoir laissé d'autres traces que quelques copies à l'huile.Si la peinture du Quattrocento devait s'avérer pour lui un incontournable révélateur, la campagne italienne aura probablement été l'une des sources de son goût pour l'aridité de certains paysages.
(...)
L'exposition de Cuiseaux dédiée exclusivement à ces lavis et aquarelles a donc l'ambition de combler une lacune, et d'approcher un Puvis plus intime en revenant à l'une ses sources de son art.La présentation des œuvres est scindée en deux volets: " Les Paysages ", qu'ils soient d'imagination ou études d'après nature, et les "Figures ", réunissant des travaux préparatoires réalisés par l'artiste lors de l'élaboration de projets pour l'une ou l'autre de ses peintures de chevalet ou grandes décorations.
Pas d'avantage que ses courts voyages en Allemagne et en Angleterre, les deux séjours que fit Puvis en Italie à la fin des années 1840 ne semblent avoir laissé d'autres traces que quelques copies à l'huile.Si la peinture du Quattrocento devait s'avérer pour lui un incontournable révélateur, la campagne italienne aura probablement été l'une des sources de son goût pour l'aridité de certains paysages.
Genèses par Bertrand Puvis de Chavannes
De tous les auteurs de l'Antiquité c'est à Virgile qu'il fut manifestement le plus attaché. Comme Puvis, le poète, qui se montrait particulièrement sensible à la nature, n'en restait pas moins à l'écoute des questionnements de son époque, ouvert aux idées comme à la condition humaine. (..)
Jusqu'à la fin de sa vie, Puvis témoigna de sa dette envers son cher poète : avec sa " Poésie des champs' réalisée en 1895 pour la Bibliothèque de Boston, il célèbre le Virgile attaché à l'apiculture et à l'organisation sociale des abeilles.(...)
Est-ce à dire que Puvis peignit l'Antiquité ? Naturellement non.Rien ne date sa peinture, les figures sont le support intemporel de sa modernité.
De tous les auteurs de l'Antiquité c'est à Virgile qu'il fut manifestement le plus attaché. Comme Puvis, le poète, qui se montrait particulièrement sensible à la nature, n'en restait pas moins à l'écoute des questionnements de son époque, ouvert aux idées comme à la condition humaine. (..)
Jusqu'à la fin de sa vie, Puvis témoigna de sa dette envers son cher poète : avec sa " Poésie des champs' réalisée en 1895 pour la Bibliothèque de Boston, il célèbre le Virgile attaché à l'apiculture et à l'organisation sociale des abeilles.(...)
Est-ce à dire que Puvis peignit l'Antiquité ? Naturellement non.Rien ne date sa peinture, les figures sont le support intemporel de sa modernité.
La Fée aux grèves, ou La folle au bord de la mer
" La Fée aux grèves ", une composition à l'état d'esquisse dans un large format horizontal, non signée, représente une jeune fille marchant d'un pas hagard, en haut d'une falaise donnant sur la mer.Le sujet a visiblement retenu Puvis de Chavannes (...)
Le thème de l'horizon a souvent retenu l'artiste comme le montre aussi l'une de ses célèbres compositions, " La Famille des pêcheurs ", qui a tant marqué Picasso.Le peintre était très mélomane et ami de nombreux musiciens. Bertrand Puvis de Chavannes suggère que le titre de cette esquisse, sinon son sujet lui-même, pourrait être mis en rapport avec une pièce pour piano d'un compositeur célèbre de l'époque et pianiste virtuose, Alkan (...) , intitulée " La chanson de la folle au bord de la mer", composée vers 1844 et au même ton heurté et crépusculaire.
S.L (*Serge Lemoine)
" La Fée aux grèves ", une composition à l'état d'esquisse dans un large format horizontal, non signée, représente une jeune fille marchant d'un pas hagard, en haut d'une falaise donnant sur la mer.Le sujet a visiblement retenu Puvis de Chavannes (...)
Le thème de l'horizon a souvent retenu l'artiste comme le montre aussi l'une de ses célèbres compositions, " La Famille des pêcheurs ", qui a tant marqué Picasso.Le peintre était très mélomane et ami de nombreux musiciens. Bertrand Puvis de Chavannes suggère que le titre de cette esquisse, sinon son sujet lui-même, pourrait être mis en rapport avec une pièce pour piano d'un compositeur célèbre de l'époque et pianiste virtuose, Alkan (...) , intitulée " La chanson de la folle au bord de la mer", composée vers 1844 et au même ton heurté et crépusculaire.
S.L (*Serge Lemoine)
Étude pour l'astronomie
Vers 1895-96
Ce travail préliminaire pour "L'Astronomie" présente deux figures masculines nues tournant la tête vers le ciel étoilé et un troisième personnage allongé sous une tente regardant également dans la même direction. C'est au travers de la représentation de ces bergers chaldéens observant la marche des planètes que Puvis de Chavannes aborde le thème de l'astronomie.Ces bergers de l'ancienne Mésopotamie étaient réputés pour être de grands astronomes et observateurs des étoiles. Cette thématique rencontre au XIXe siècle un grand succès.
Laetitia Emery-Le Quoy
( p.74)
Vers 1895-96
Ce travail préliminaire pour "L'Astronomie" présente deux figures masculines nues tournant la tête vers le ciel étoilé et un troisième personnage allongé sous une tente regardant également dans la même direction. C'est au travers de la représentation de ces bergers chaldéens observant la marche des planètes que Puvis de Chavannes aborde le thème de l'astronomie.Ces bergers de l'ancienne Mésopotamie étaient réputés pour être de grands astronomes et observateurs des étoiles. Cette thématique rencontre au XIXe siècle un grand succès.
Laetitia Emery-Le Quoy
( p.74)
Retour aux sources ( par Bertrand Puvis de Chavannes)
(...)
A l'inverse de la production des peintres d'histoire ou de genre en vogue au dix- neuvième siècle, le plus grand nombre de ces - Paysages- et - Figures- ont en commun de dévoiler l'intemporalité qui flotte dans la majeure partie de l'oeuvre de Puvis de Chavannes, appréhension du monde dont Bonnard se fera plus tard l'écho : " L'art, c'est le temps arrêté ". Les paysages, à l'exception de présences humaines évoquées dans " Le Havre vu de Honfleur", sont ceux de terres inhabitées seulement à l'écoute de la lumière et du rythme des saisons.(...)0
(...)
A l'inverse de la production des peintres d'histoire ou de genre en vogue au dix- neuvième siècle, le plus grand nombre de ces - Paysages- et - Figures- ont en commun de dévoiler l'intemporalité qui flotte dans la majeure partie de l'oeuvre de Puvis de Chavannes, appréhension du monde dont Bonnard se fera plus tard l'écho : " L'art, c'est le temps arrêté ". Les paysages, à l'exception de présences humaines évoquées dans " Le Havre vu de Honfleur", sont ceux de terres inhabitées seulement à l'écoute de la lumière et du rythme des saisons.(...)0
Femme mangeant une pomme
Crayon noir sur papier
Marque de la succession ( Lugt 2104) en bas à gauche
Exposition
Paris, Ottawa, 1976-1977, n°129
Puvis de Chavannes est l'un des grands maîtres du dessin comme l'assure cette feuille située dans les années 1870 montrant simplement une tête de femme mangeant une pomme: sujet magistralement mis en page, quelques traits décisifs pour marquer des contours, un modelé fait de haches parallèles rapidement exécuté et sans hésitation, aucun détail superflu, une représentation synthétique (...)
Serge Lemoine
( p.98)
Crayon noir sur papier
Marque de la succession ( Lugt 2104) en bas à gauche
Exposition
Paris, Ottawa, 1976-1977, n°129
Puvis de Chavannes est l'un des grands maîtres du dessin comme l'assure cette feuille située dans les années 1870 montrant simplement une tête de femme mangeant une pomme: sujet magistralement mis en page, quelques traits décisifs pour marquer des contours, un modelé fait de haches parallèles rapidement exécuté et sans hésitation, aucun détail superflu, une représentation synthétique (...)
Serge Lemoine
( p.98)
Femme de profil
Vers 1854 ?
Huile sur panneau
Puvis de Chavannes s'est formé auprès de plusieurs maîtres, dont il a souvent minimisé l'importance, presque en rapport inverse de leur influence réelle dans son apprentissage et dans la mise au point de son style personnel- du moins si l'on excepte Théodore Chassériau, que Puvis a toujours reconnu comme un modèle important, mais dont il ne fut jamais l'élève au sens propre.Le premier d'entre ces maîtres, Henry Scheffer, lui inculquant les bases de son métier ; le second, Eugène Delacroix, fut un exemple très marquant pour le jeune Puvis, mais certainement un professeur très peu présent, et il ferma rapidement son atelier. Le dernier, Thomas Couture, fut de loin le plus marquant, bien que Puvis ait souvent dit le contraire.
(...)Tout comme Thomas Couture, Puvis de Chavannes admirait profondément les maîtres vénitiens, notamment Titien, dont il copia plusieurs œuvres, et Véronèse, qui utilisait lui aussi fréquemment le procédé du profil perdu.(...)
François Blanchetière
( p.94)
Vers 1854 ?
Huile sur panneau
Puvis de Chavannes s'est formé auprès de plusieurs maîtres, dont il a souvent minimisé l'importance, presque en rapport inverse de leur influence réelle dans son apprentissage et dans la mise au point de son style personnel- du moins si l'on excepte Théodore Chassériau, que Puvis a toujours reconnu comme un modèle important, mais dont il ne fut jamais l'élève au sens propre.Le premier d'entre ces maîtres, Henry Scheffer, lui inculquant les bases de son métier ; le second, Eugène Delacroix, fut un exemple très marquant pour le jeune Puvis, mais certainement un professeur très peu présent, et il ferma rapidement son atelier. Le dernier, Thomas Couture, fut de loin le plus marquant, bien que Puvis ait souvent dit le contraire.
(...)Tout comme Thomas Couture, Puvis de Chavannes admirait profondément les maîtres vénitiens, notamment Titien, dont il copia plusieurs œuvres, et Véronèse, qui utilisait lui aussi fréquemment le procédé du profil perdu.(...)
François Blanchetière
( p.94)
Femme en buste
Huile sur toile
Exposition Paris, Durand-Ruel, 1899
Dans l'oeuvre entier de Puvis de Chavannes, les torses féminins aux formes généreuses sont nombreux et toujours mis en valeur, de " L ' Été au bois sacré cher aux Arts et aux Muses", en passant par " Doux pays", le tableau" Femme à sa toilette" du Musée d'Orsay représentant l'une de ses plus belles et de ses émouvantes illustrations. (...)
L'influence directe exercée par l'art de Puvis de Chavannes sur Picasso à toutes ses époques est aujourd'hui largement reconnue. Avec ce tableau à mettre directement en rapport avec les " Grandes baigneuses" des années 1920 dites " néoclassiques " du peintre espagnol, on en a ici une parfaite illustration.
Serge Lemoine
( p.104)
Huile sur toile
Exposition Paris, Durand-Ruel, 1899
Dans l'oeuvre entier de Puvis de Chavannes, les torses féminins aux formes généreuses sont nombreux et toujours mis en valeur, de " L ' Été au bois sacré cher aux Arts et aux Muses", en passant par " Doux pays", le tableau" Femme à sa toilette" du Musée d'Orsay représentant l'une de ses plus belles et de ses émouvantes illustrations. (...)
L'influence directe exercée par l'art de Puvis de Chavannes sur Picasso à toutes ses époques est aujourd'hui largement reconnue. Avec ce tableau à mettre directement en rapport avec les " Grandes baigneuses" des années 1920 dites " néoclassiques " du peintre espagnol, on en a ici une parfaite illustration.
Serge Lemoine
( p.104)
En exergue
Je suis persuadé que sans toute la préparation littéraire, la création artistique ne peut pas être une œuvre d'art totale.
Pierre Puvis de Chavannes, Entretiens
Le temps nouveau, Saint- Pétersbourg, 15-27 octobre 1898
Je suis persuadé que sans toute la préparation littéraire, la création artistique ne peut pas être une œuvre d'art totale.
Pierre Puvis de Chavannes, Entretiens
Le temps nouveau, Saint- Pétersbourg, 15-27 octobre 1898
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