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Citation de ladesiderienne


La militante socialiste et théoricienne marxiste Rosa Luxemburg (1871-1919), enfin, qui , de sa prison, écrivait des lettres bouleversantes d'amour et de pitié envers les animaux. Un jour, elle voit de la fenêtre de sa prison arriver une voiture traînée par des buffles. "Le chargement était si lourd et il y avait tant de sacs empilés que les buffles n'arrivaient pas à franchir le seuil du porche. Le soldat qui les accompagnait, un type brutal, se mit à les frapper violemment du manche de son fouet. Enfin les bêtes donnèrent un coup de collier et réussirent à franchir l'obstacle, mais l'une d'elles saignait (...). Chez le buffle l'épaisseur du cuir est devenu proverbiale, et pourtant la peau avait éclaté. Pendant qu'on déchargeait la voiture, les bêtes restaient immobiles, totalement épuisées, et l'un des buffles, celui qui saignait, regardait droit devant lui avec, sur son visage sombre et ses yeux noirs et doux, un air d'enfant en pleurs. C'était exactement l'expression d'un enfant qu'on vient de punir durement et qui ne sait pour quel motif et pourquoi, qui ne sait comment échapper à la souffrance et à cette force brutale... J'étais devant lui, l'animal me regardait, les larmes coulaient de mes yeux, c'étaient ses larmes. Oh mon pauvre buffle, mon pauvre frère bien-aimé, nous sommes là tous deux aussi impuissants, aussi hébétés l'un que l'autre, et notre peine, notre impuissance, notre nostalgie font de nous un seul être."
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