Pour tromper mon attente, j'écoute distraitement la radio. Une gouine très parisienne parle d'une voix affectée des dangers de l'avortement. En tout autre temps, j'aurais trouvé ça drôle, mais je n'ai pas le cœur à rire. Si l'on n'y prend pas garde, on verra bientôt les truands rédiger les textes de lois, les souteneurs catéchiser les enfants de Marie, les putains discourir en Sorbonne sur l'état de grâce et - pourquoi pas ? - les femmes adultères se grouper en syndicat pour défendre leurs droits contre leurs maris.
Tout m'écœure, tout. A commencer par moi-même.