Le wagon-citerne DOT-111, désigné ainsi d'après la norme du département des Transports des États-Unis (et également appelé TC-111 au Canada) est considéré comme la Ford Pinto des wagons-citernes: c'est une "canette sur roues", selon Eric de Place, chercheur au Sightline Institute. Ce wagon-citerne a été conçu pour transporter des produits tels que l'huile de maïs. Ses parois sont minces, et il ne comporte aucun bouclier à ses extrémités pour éviter la perforation en cas de déraillement.
Transports Canada s'est également abstenu de donner suite aux avertissements du Bureau de la sécurité des transports au début des années 1990 selon lesquels les wagons-citernes DOT-111 ne sont pas sécuritaires pour le transport de marchandises dangereuses.
L'argent, en effet, régit les régimes de réglementation du Canada, et pas seulement dans les trajectoires de carrières. Les ressources mises à la dispostion des lobbyistes de l'industrie - qu'il s'agisse des chemins de fer, du pétrole, des produits pharmaceutiques ou d'autres secteurs- surpassent grandement celles des groupes d'intérêt public, des municipalités et d'autres organismes.
Le journaliste scientifique de La Presse Philippe Gauthier commentait le 18 mai 2015 que la puissance de feu de ce train bloc transportant 7,7 millions de litres de pétrole de schiste était comparable à l'explosion de quatre bombes atomiques comme celle d'Hiroshima.
La découverte de pétrole près de Leduc, en Alberta, à la fin des années 1950 marque un tournant dans l'histoire de cette province - et du Canada. Le pétrole devient l'axe économique et politique de la province.
Avec 47 morts, 6 millions de litres de pétrole déversés et un centre-ville carbonisé, il s'agit de la plus grande catastrophe en sol canadien depuis l'explosion d'Halifax en 1917.