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4/5 (sur 3 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Lyon , le 19/06/1952
Biographie :

Né à Lyon, le 19 juin 1952, vit et travaille à Besançon.

Publications dans différentes revues littéraires comme Phréatique, Vagabondages, Le Croquant, Parterre Verbal, Décharge, Verso, Comme ça et Autrement, L’Ouvrir, Le Nouveau Recueil...
Membre du comité de lecture de la revue Le Croquant.

Il a publié : L’Ombre portée du marcheur (Le Dé bleu, 1998) – Prix Max-Pol Fouchet ; Comme on coupe un silence (Le Dé bleu, 2000) – Prix de la Ville d’Angers et Leurs mains (Cheyne Éditeur, 2005).


Source : www.cipmarseille.com
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Citations et extraits (10) Ajouter une citation
Grandir
éloigner la terre de ses mains

ne plus porter à la rivière
un rire de dix ans
des cailloux écorchés

Marcher plus vite désormais
la terre entière qui écrit les semelles

Et puis défaire le chemin le soir
toujours il faut reprendre
à plus tard on remet la lumière
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V. Efface…


Le pare-brise embué
c’est pas comme un regard
ne trouvant plus ses mots
ce n’est qu’humidité novembrière
un masque blanc qui vous efface
les ombres

Pour savoir où mener la voiture
il faut ouvrir la cage au vent
tourner bouton d’un cran ou deux
livrer la glace au sirocco

On aimerait pareillement
toutes les fois qu’on ne voit pas très bien
où la vie nous emmène
éclaircir en soufflant le chemin
passer le grand balai sur l’horizon

Ne riez pas ‒ lorsque mon tout petit
souffle vers les oiseaux je les vois
beaucoup mieux

p.88
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II. L'endroit du décor (1)


Il faudrait une terre comme le ciel — qui se
sèche d’un coup, éponge les restes de pluie
avec le dernier nuage.  Au lieu  de quoi ça
vous  colle  des  jours  et des  jours  aux
semelles,  et les  enfants  peignés dès  le
matin  par le ciel bleu trébuchent  dans la
glaise.  Ils guettent la  pelleteuse,  le bull-
dozer, ou seulement le terrassier en maillot
de corps qui répondra sans un sourire  et
pioche  en l’air   Jusqu’en Chine, les gars,
voilà jusqu’où on va creuser.

p.42
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IV. L'endroit du décor (2)


Extrait 2

Très  peu d’années  plus tard je le revois
dans sa maison des Alpes et je comprends
c’est maintenant son tour de perdre les
pédales, je lance des bouées des paroles ne
vais pas me baisser lui faire ses lacets mais
tout comme l’aide à nouer  les souvenirs
entre eux on parle du Mont Blanc des Drus
de l’aiguille Verte et de la guerre,
‒ Évadé d’Allemagne je le sais enfui jus-
qu’en Savoie y retrouver sa belle (quatre-
vingts ans dans quelques jours) il fut entre
autres marchandises dans un train du char-
bon jusqu’aux yeux mais  aussi bien plus
tard rescapé d’avalanche décidément la vie
risquée en noir et blanc ‒
Dans le couloir d’entrée Marthe m’a chu-
choté  surtout pas me  formaliser des
salades qui m’attendent,
Il remue mélange les quartiers de sa vie
est-ce que c’était avant pendant après la
visite des Boches emmêle les sommets
gravis à  ceux qu’il  aurait bien voulu ‒
Où est passé le corps de cuivre qui courait
les sentiers ?

p.74-75
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I. Mère (s)


Le rémouleur est un brave homme, c’est
mère qui l’a dit.
Il repasse d’une saison l’autre sonne la porte
entrebâille et aussitôt Bonjour Madame vos
couteaux ciseaux hachoirs je les aiguise à
neuf et vous verrez ils couperont comme
sortis d’usine.
Dix petits tours de meule, la lame crie sous
les étoiles.
L’homme bavarde un peu, sa femme morte
d’un cancer lui-même une santé fragile et
croyez-moi c’est dur au jour le jour marcher
de porte en porte allez il faut bien vivre.
Quelques pièces glissées dans la main, eh
bien au revoir Monsieur et surtout tenez bon
courage ‒ Un bout de phrase descend les
escaliers.
Rendez-vous compte les enfants quelle
misère tout le monde n’a pas la chance ‒ Et
que Dieu les bénisse, la veste en toile bleue,
les paumes noires, et les cheveux si pâles
qui s’en vont dériver dans l’automne.
Mais vite la cuisine reprend la mère en
main la lame tranche à vif deux trois
oignons qui pleurent, ça fait de la buée
quand on regarde, un début d’auréole autour
de son visage.

p.11
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IV. L'endroit du décor (2)


Aujourd’hui samedi : vérifier chéneau,
déboucher tuyau de descente sans doute
encombré de feuilles pourries pommes de
pin brindilles et autres saletés, autrement
dit soulever dalle (ça pue), curer arrivée
conduit à l’aide d’une truelle un fil de fer
ou je ne sais quoi.
Soudain grêle averse brutale, allons bon,
retourner à l’ordinateur, revoir et corriger
poème d’hier soir (supprimer premier
vers, trop abstrait, remplacer dans dernier
vers monde par terre…)
Timide retour du soleil, très bien très bien,
laisser poème en plan reprendre débou-
chage mettre des gants pour plonger dans
cette merde ensuite remettre dalle visser
tuyau ranger tous les outils grand dieu
c’est pas fini. À propos penser écrire
poème sur égouts tuyauteries comme qui
dirait symbole partie inconsciente de la
maison psychanalyse et tout le tralala.
Déjà écrit avant moi sans doute ‒ allons
bon ‒ la truelle, où j’ai foutu la truelle ?

p.82
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IV. L'endroit du décor (2)


Extrait 1

Du bout de la  semelle tu fouilles  un coin
d’allée, de mémoire, ça te distrait chercher
dans le gravier  la date le jour précis où tu
pour la dernière fois posas ta joue contre la
sienne,
Et même si  l’idée folle  fulgurante  te tra-
verse tu ne vas pas toucher cogner briser le
bois verni qui t’enlève  à la vue son visage.

Il a sur ton épaule posé la main d’une voix
claire nettoyée de larmes inutiles à propos
de ton père qu’on était occupé à mettre au
fond d’un trou,
et la chaleur de ses paroles sur ta poitrine ‒
t’aurais pu aussi bien lui  plonger dans les
bras
‒ à quatre-vingts ans mon oncle était une
force de la nature,

p.74
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I. Mère (s)


Ce qu'il faut rapiécer pour l'école enferme
son visage dans le chas d'une aiguille.
Sinon, c'est une corde à linge qui l'attache
aux enfants, ou encore la laine, pour
enjamber l'hiver.

‒ Alors que le glacier soudain éblouit le
détour de la route, qu'à force de lumière la
montagne bleuit, elle consulte sa montre,
son visage froncé déjà s'apprête au repas
de ce soir ‒

À présent que nous avons rendu l'espace à
la maison, il reste devant elle le creuse-
ment de l'air, un jour très long qui ne pèse
plus rien ‒ ce temps qu'elle croirait voler
encore, si par hasard il lui venait de s'ac-
couder sur les rebords du soir.

p.25
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I. Mère (s)


Les premiers temps j’ai dû comprendre les
sables de la fontaine, quand revenait en fin
de table, avec le grain des pommes encore
dans nos bouches, ce récit d’un agneau qui
se désaltérait.
La mère creusait la voix profond sa route
inexorable dans l’histoire qu’elle roulait
comme ses yeux quand on aurait voulu
d’un cri arrêter les crocs les mots arrêter
tout.

p.13
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Tout arrive de justesse…


Tout arrive de justesse

Finalement
on vient au monde
avec du sang sur les mains

Après avoir déchiré
la mère
comme pour se laver on passe
les années à bafouiller dans le ruisseau
claquant des dents quand le soleil
pourrait nous racheter

sur le chemin d'en face

p.7
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