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4/5 (sur 9 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Bruno Odile est né au bord du Rhône et a grandi entre le chant des cigales et le cerceau des fruitiers en fleurs, au cœur d’une colline coiffée d’étoiles et de pins d’Alep.

Adolescent, il a pleuré la mort de Marcel Pagnol; devenu adulte, il a ensuite croisé le fer avec la réalité sociale et culturelle d’un environnement campagnard où le pain et le muscat traînaient sur toutes les bonnes tables de la région.

Son existence fut troublée par le suicide d’une de ses deux sœurs et quelques années plus tard par un terrible accident de la route qui le laissa démuni d’une partie de ses fonctions d’autonomie...

blog de l'auteur:
http://brunoodile.canalblog.com/


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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Dans la nuit paresseuse, j’ouvre le livre du noir pour y chercher l’étincelle. La mèche est courte et la volonté moribonde. La morale accourt dans ses habits de cendre. J’ai un cheveu sur la langue et des mots coiffés d’abstinence. Il faut être fort, disait l’angélus. Tu dois garder la tête haute et le menton posé sur le soleil. Mais je n’ai pas la force de tenir debout sur la chute. Je resquille à l’absence la fleur de mon être et je veux la semer aux quatre vents. Le chant de mon squelette s’évapore en ondes muettes. J’ai conservé la clé des ombres dans la poche des rumeurs tonitruantes. Je rumine des onces de labours anciens. Ma charrue n’a plus de soc, mes mains sont vides et je danse avec l’orage qui me dilue.
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L’image conservée par mes yeux apprivoise le temps. Elle s’éternise comme une brume recouvrant le jour. L’illusion d’être ce que j’ai été prolonge le refuge de tendresse que tu incarnes. L’intemporel s’accomplit d’un amour sublimé. Hier est à l’abandon dans les débris de notre histoire. Face à moi, l’orgie de lumière balaie la mémoire pure. J’ai les yeux qui piquent et le cœur décroché de toute tentation. Je m’abstiens du vide, il n’est pas plus profond que l’absence de sens. La blessure grondante n’est pas à l’abri du pire. Sans toi, l’air divague et les mots emportent les silences cachés.

L’impasse du désespoir laisse entrevoir quelques lucioles dans le silence des nuits solitaires. L’amour balance de la passion à l’évidence sans jamais toucher terre. J’ai appris la durée avec l’heure qui sonne avant de trébucher dans l’infini miroir du monde. J’ai vu l’oiseau cueillir le ciel dès l’aube naissante. J’entends l’arbre instruire ses racines du souffle nourrissant de la lumière. L'aurore n’a rien d’autre à dire que la faim qui la trésaille. Un instant, hier n’est plus qu’un infime soubresaut. La présence à la vie est entière et plénière. La connivence de l’absolu ne connaît que l’absolu. Mais en même temps sa souveraineté est une fin du monde. Je remarque que les cigales mettent jusqu’à sept ans pour sortir de terre et ne vivent que trois semaines. Choisir l’excès est une excellence, c’est une courte échelle à l’éphémère. L’existence au bonheur impossible ne manque pourtant pas de truculence. Il y a ce qui nourri et ce qui lacère. Entre les deux, le désir se confronte à la volonté. Je te vois comme je t’ai vu. Une amarre est restée sur le port, un parfum iodé colle encore le cordon ombilical. Tu dors et te réveilles dans l’abécédaire de ma chair.
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Accepter l'imperfection ne veut pas dire qu’il s’agisse de renoncer à guérir de soi ou en soi. Je suis le brouillard qui sort de l’attente, je cède à l’espoir de me fondre à la blancheur disponible. Je suis ouvert au vent qui passe, aux feuilles automnales qui frissonnent mieux dans le ciel que sous mes pieds. Je rivalise avec les colères du temps impétueux et les fantaisies des rires joyeux. Je m’ajuste à la croissance des nœuds du silence par lesquels coulissent l’indurée de mes fougues et de mes fantasmes. Je croque le maintenant-tout-de-suite sans déserter les confidences du roulis des jours accablants. Tout est là, dans l’infini proche de la connaissance, dans le terrible lointain prêt à éclore à la lisière des froissements omniprésents de l’air. Tout se fait et se défait dans la cadence de l’autre côté du temps.
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QUARTZ
D’autres générations suivront et elles porteront l’insigne de nos insignifiances comme nous l’auront fait nous-mêmes. Des amours gagnées et perdues, des passions et une certitude chevillée à la peau : tout résonne âprement contre la terre. Le bruit de sabot d’une chevauchée sauvage heurte le sol et une immense poussière s’élève dans un nuage de crème blanche. Il n’y a pas de mémoire parfaite, la nature joue aussi avec le hasard. Transmission de la vie, des passerelles sont oubliées, des ponts sont sautés, des berges sont minées. Tout n’est pas redit dans l’exactitude, tout fluctue. L’opération de la reproduction se réfère à un protocole aléatoire : les arbres demeurent des arbres, l’eau reste liquide, l’Homme s’affirme dans la solidité de sa transe, rééditant la course folle qui l’émancipe du chaos parfait.
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Dans cet espace impossible de joie, ma vie, cette émeute du manque et de la conquête, n’a appris qu’à dépasser et à surmonter. Ma voix décollée des lèvres mine l’extérieur qui se heurte à une harmonie perdue. L’émotion muette fabrique des boucles de feu et je sommeille comme un faucon gerfaut givré à l’intérieur d’un iceberg à la dérive. Avant, mes jambes se croisaient. Avant, l’heure était dite par deux aiguilles inséparables. Dans la parole pleine, je est subjectif. Dans mon sommeil, j’agis encore avec des gestes anciens. J’ai encore le goût d’une aube rigide en fond de gorge. Les mots que je repère me servent d’ancre sur une chaussée verglacée. De mémoire, je redessine sans cesse la neige tambourinante et l’avalanche qui donne une autre parure à la montagne.
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La tromperie s’inscrit dans le regard que l’on se porte. L’attente ne peut jamais être satisfaite, elle est seulement le couloir de nos ombres. Dans les coursives de l’imaginaire, j’ai filé droit devant, sans pour autant trouver l’émeute de mes désirs. Dans ce long chenal qui n’en finit pas, je suis prisonnier dans la marge et l’intense trafic convertit mes foulées vers la gaieté en de simples fugues vives. Pour éviter de perdre la raison, je sais qu’il ne faut pas se laisser aller à la folie qui n’est pas sienne. Je sais que choisir est notre seule puissance au royaume de la détermination. La souffrance n'en continue pas moins de s'accumuler dans la nuit forclose de l'intimité, où elle cherche à tâtons, avec obstination, un moyen de s'écouler.
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Souvent, les événements de l’existence nous affaiblissent de telle manière qu’il devient impérieux de se surpasser. Et je viens vers vous, regards de l’autre monde, avec l’intention d’ouvrir les portes et les fenêtres de la confidence.
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Mes sens sont des fenêtres. Je ne te vois plus, je te sens et t’écoute. Ton parfum pénètre l’onde que je reçois. Une écume d’être se dépose sur le jour qui m’ensevelit. Quelque chose monte et descend dans la respiration sans que l’air ne soit un support. Le silence est sans limite comme l’unisson qui nous transporte par-delà les frontières de l’image. Je suis debout sur la pierre du panorama existentiel, une harmonie surprenante décèle le paradoxe des couleurs où s’enchevêtre la lumière qui nous transperce. Sous la lampe transcendante, la dictée sensuelle retrouve l’urgence fragile d’une présence éternelle.
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Quoi de toi, quoi de moi ? Qui connait le chemin où se déroulent nos corps ? Le temps nous déplace, nous tourne et nous berne. Nos voix immobiles s’animent d’angoisses tendres et nos mains se resserrent comme un fil de cuir après la pluie. Une voie faite de deux, puis un rêve, un exode, un exil, et le déchirement de se taire pour ne pas recouvrir l’intime sensation faisant vibrer notre sang. La mémoire écharpée, un flot de communes différences dément nos tissus emmêlés. Les bruits sont partout. Une drôle de résonnance bleue s’engouffre sous nos peaux. Le ciel nous mange et l’azur nous confond.
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Il faut se méfier de ce qui sommeille en nous. Songes léthargiques cessez donc de saupoudrer sous les aisselles du désespoir ! Frondes des eaux premières, saisissez-vous des vagues de mousses blanches et laissez-vous emporter par le défi du mouvement perpétuel. Toutes les sources intarissables sont des rivières vouées à sortir de leur lit à un moment ou à un autre. Le jour où nous sommes convaincus d’être heureux, il nous faudrait oublier qu’un bonheur plus grand nous est possible.
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