Si elle en croit ce qu'elle lit sur lui, son frère est une espèce de monstre : un poète d'une admirable pureté, un écrivain rare, exemplaire, à l'oeuvre mince gagnée pied à pied sur le territoire du doute, arrachée in extremis aux dangereuses zones de silence qui toujours menacent. Un homme, surtout, qui a consenti à une invraisemblable solitude pour se vouer corps et âme aux plus hautes exigences du langage. Un reclus.
A ce mot de solitude, Madeleine pouffe un peu et pense : merci pour moi.
pp. 157-158