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Citation de Odlag


— Non, vraiment ? Tu es tombé amoureux de la maîtresse du roi ?
— Il n’était pas roi, à l’époque. Et elle n’était pas sa maîtresse. Ou si elle l’était, tout le monde l’ignorait, répondit Damen.
Une fois que les mots eurent commencé à sortir, il ne parvint plus à les arrêter.
— Elle était intelligente, cultivée, belle. Elle était tout ce que je rêvais de trouver chez une femme. Mais c’était une intrigante. Elle briguait le pouvoir. Elle a dû penser que sa seule manière d’accéder au trône était de séduire Kastor.
— Mon honorable barbare… Ce n’est pas ainsi que je m’imaginais ton type.
— Mon type ?
— Un joli visage, un esprit déviant et une âme impitoyable.
— Non. Ce n’est pas… J’ignorais qu’elle était… J’ignorais ce qu’elle était.
— En es-tu certain ? insista Laurent.
— Peut-être que je… Je savais qu’elle était gouvernée par son esprit, et non par son cœur. Je savais qu’elle était ambitieuse, et qu’elle pouvait parfois se montrer impitoyable, en effet. J’avoue que cela… m’attirait. Mais je n’aurais jamais deviné qu’elle me trahirait au profit de Kastor. Cela, je l’ai compris trop tard.
— Auguste était comme toi, dit Laurent. Il ne possédait pas le moindre penchant pour la tromperie. Cela le rendait incapable de la déceler chez les autres.
— Et vous ? demanda Damen après avoir pris une profonde inspiration.
— J’ai un penchant très développé pour la tromperie.
— Non, je voulais dire…
— Je sais ce que tu voulais dire.
[...]
— Je vais te dire pourquoi Jokaste a choisi Kastor, dit Laurent.
Damen contempla le foyer. Il observa la bûche à demi consumée, les flammes lui léchant les flancs, les braises à sa base.
— Il était prince, dit Damen. Il était prince et je n’étais…
Il ne put poursuivre. Ses épaules étaient si crispées qu’elles lui faisaient mal. Son passé lui revenait en plein visage ; il ne voulait pas le voir. Mentir signifiait avouer qu’en vérité, il ne savait pas. Il ignorait ce qu’il avait fait pour provoquer, non pas une, mais deux trahisons : celle de sa bien-aimée, et celle de son frère.
— Ce n’est pas la vraie raison. Elle l’aurait choisi même si du sang royal coulait dans tes veines, même si tu étais du même sang que Kastor. Tu ne comprends pas comment fonctionne un esprit comme le sien. Moi, si. Si j’étais Jokaste, et que j’étais une intrigante, j’aurais choisi Kastor plutôt que toi, moi aussi.
— Et vous allez vous faire un plaisir de m’expliquer pourquoi, dit Damen.
Il sentit ses poings se serrer, entendit l’amertume dans sa propre voix.
— Parce qu’une intrigante choisirait toujours l’homme le plus faible. Plus il est faible, plus il sera facile à manipuler.
[...]
— Qu’est-ce qui vous fait croire que Kastor est plus faible que moi ? Vous ne le connaissez pas.
— Mais je commence à te connaître, toi, dit Laurent.
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