Le coma. Le terme a quelque chose d’inoffensif, de réconfortant presque, puisqu’il évoque l’image d’une nuit sans rêves. Sauf qu’à mes yeux, Charlotte ne donne pas l’impression de dormir. Ses paupières closes ne portent pas trace d’un doux sommeil profond. Pas de poing serré contre sa tempe. Pas de souffle chaud s’échappant de ses lèvres légèrement entrouvertes. Il n’y a rien de paisible dans la manière dont son corps gît, prostré, sur le lit sans couverture, le tube transparent de trachéotomie serpentant hors de son cou, des électrodes multicolores parsemant son buste.