AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de C. L. Taylor (82)


Le pire avec la mort, c'est le silence qui l'accompagne.

(Page 52 )
Commenter  J’apprécie          60
« Jeudi 5 février 2015

Choucas44 : Tu veux jouer à un jeu ?
ICE9 : Non.
Choucas44 : Pas un jeu de sexe.
ICE9 : Un jeu de quoi, alors ?
Choucas44 : De questions-réponses. Je m’ennuie. C’est juste pour s’amuser un peu.
ICE9 : …
Choucas44 : Je considère que c’est oui. OK. Première question. Tu préférerais être sourde ou muette ?
ICE9 : Toi, tu t’ennuies vraiment, hein ? Sourde. »
« Choucas44 : Tu préférerais te noyer dans une rivière ou brûler dans un incendie ?
ICE9 : Ni l’un ni l’autre.
Choucas44 : Tu dois choisir.
ICE9 : Me noyer dans une rivière.
Choucas 44 : Être enterrée ou incinérée ?
ICE9 : Je n’aime pas ce jeu.
Choucas44 : Le jeu en soi n’a aucun sens. J’essaie juste de mieux te connaître.
ICE9 : Drôle de façon de t’y prendre.
Choucas44 : Je t’aime. Je veux tout savoir de toi.
ICE9 : Enterrée.
Choucas44 : Être tristement célèbre ou oubliée ?
ICE9 : Oubliée.
Choucas44 : Sérieusement ???
ICE9 : Oui.
Choucas44 : Moi, à tous les coups je choisis l’infamie. »
« ICE9 : Rien de surprenant.
Choucas44 : Pleurer à mon enterrement ou garder tes larmes pour toi ?
ICE9 : QUOI ?!! Arrête d’être aussi morbide.
Choucas44 : Je ne suis pas morbide. Je te prépare, c’est tout.
ICE9 : À quoi ?
ICE9 : Allô ?
ICE9 : ALLÔ ? »
Commenter  J’apprécie          52
Il y a dix-huit ans, c’était l’homme le plus fort et le plus en forme que je connaissais. Aujourd’hui, il est en mauvaise condition physique, souffle comme un asthmatique et sa bedaine dépasse de la ceinture de son jean.
Commenter  J’apprécie          10
J’ai trente-deux ans, et aucune de mes liaisons amoureuses n’a excédé trois mois. Tôt ou tard, je finis par tout foutre en l’air. C’est systématique.
Commenter  J’apprécie          10
— Sue ? demande une voix d’homme dans mon dos. Qu’est-ce que tu fabriques ?
Commenter  J’apprécie          10
Une lame du plancher craque ; je retire vivement mes doigts de la photo et soupire. Depuis quand suis-je névrosée au point que chaque grincement et gémissement d’une maison vieille de deux cents ans me rende catatonique sous l’emprise de la peur ?
Commenter  J’apprécie          10
Charlotte ne m’a pas serré la main lorsque je lui ai demandé si son secret avait quoi que ce soit à voir avec son père. Elle n’a même pas tiqué. Je ne sais pas à quoi je m’attendais en imaginant qu’elle puisse répondre – ou même en posant la question. En fait, si. Je suivais une intuition. Celle qui me disait que mon mari me trompait de nouveau.
Commenter  J’apprécie          10
La moquette du couloir est chaude et étouffe mes pas. Je progresse lentement vers la cuisine, marquant un temps d’arrêt toutes les trente secondes, aux aguets. Une odeur de Javel me saisit et je m’aperçois que je me suis couvert la bouche de la main. J’ai nettoyé la salle de bains plus tôt, et le relent du désinfectant est encore vif sur mes doigts. Je m’arrête de nouveau et tente de calmer ma respiration. J’émets de brefs halètements, signes d’une attaque de panique, mais je ne crains plus que mon mari soit revenu chercher une mallette oubliée ou une clé de maison égarée. Maintenant, j’ai peur de…

— Milly !
Commenter  J’apprécie          10
maison est de nouveau silencieuse.

— Brian ?

Brusquement, je m’agite, comme si l’interrupteur dans mon cerveau m’avait redonné vie, et je sors enfin les mains de son sweat-shirt.
Commenter  J’apprécie          10
Mon cœur bat si fort que le bruit semble emplir la pièce et, en un clin d’œil, me voilà catapultée vingt ans en arrière. J’ai vingt-trois ans, je vis dans le nord de Londres, je suis accroupie dans un placard, une clé volée dans la veste de quelqu’un d’autre dans la main droite. Si je ne respire pas, il ne m’entendra pas. Si je retiens mon souffle, il ne saura pas que je suis sur le point de…

— Brian ? Le sentiment de déjà-vu s’estompe tandis qu’un grattement discret se fait entendre. Brian, c’est toi ?
Commenter  J’apprécie          10
Mon esprit se vide – s’éteint – comme si l’on avait actionné un interrupteur dans mon cerveau. Je suis aussi raide que le manteau à mes côtés, le souffle court, l’oreille dressée. Je sais que je devrais bouger. Je devrais extraire mes doigts de la polaire de Brian, envoyer d’un coup de pied ce que j’ai trouvé dans sa parka cirée dans un coin de la penderie. Personne ne saurait que je suis une abominable épouse méfiante. Mais je ne peux pas.
Commenter  J’apprécie          10
Je viens juste d’en finir avec la veste et de plonger les deux mains dans les poches d’un sweat-shirt à capuche lorsqu’un CRASH ! bruyant m’arrête net dans mon élan. Cela vient de la cuisine.
Commenter  J’apprécie          10
J’attends que Brian parte travailler pour aller fouiller dans ses affaires. Il fait frisquet dans la penderie, le carrelage est froid sous mes pieds nus, la condensation rend humides les parois de verre, mais je ne perds pas de temps à attraper une paire de chaussettes sur le radiateur de l’entrée. Sans attendre une seconde de plus, je me jette sur sa veste préférée. Les cintres bougent furieusement tandis que je passe de poche en poche, les vidant de leur contenu pour tout jeter au sol. J’ai hâte de trouver des preuves.
Commenter  J’apprécie          10
Je traîne ma chaise jusqu’à ce qu’elle soit collée au lit, et mes doigts se referment sur ceux de ma fille.

— Charlotte, rien de ce que tu peux dire ou faire ne me fera cesser de t’aimer. Tu peux tout me raconter. Absolument tout.

Elle reste silencieuse.

— Que ce soit à propos de toi, de l’un de tes amis, de moi ou de ton père n’a aucune importance. (Je marque une pause.) Est-ce que ce secret a quelque chose à voir avec ton père ? Si c’est le cas, serre ma main.

Je retiens mon souffle, priant pour qu’elle n’en fasse rien.
Commenter  J’apprécie          10
Hier, quand Brian était au travail et moi au chevet de Charlotte, j’ai demandé au médecin si elle avait pratiqué un test de grossesse sur ma fille. Elle m’a regardée, l’air suspicieux, et m’a demandé pourquoi. Avais-je la moindre raison de croire qu’elle était enceinte ? J’ai répondu que je n’en savais rien, mais je pensais que cela pouvait expliquer une chose ou deux. J’ai attendu pendant qu’elle vérifiait dans le dossier.

— Non, a-t-elle dit, pas de test de grossesse.
Commenter  J’apprécie          10
Brian dit que ce qui s’est passé est un accident et il a inventé plusieurs théories pour étayer sa conviction : Charlotte a vu un ami de l’autre côté de la rue et n’a pas fait attention avant de traverser en courant ; elle a essayé d’aider un animal blessé ; elle s’est emmêlé les pieds et a trébuché en envoyant un SMS, ou peut-être était-elle juste dans les nuages.

Toutes sont plausibles. Sauf que le chauffeur du bus a déclaré à la police qu’elle l’avait regardé droit dans les yeux puis s’était délibérément engagée sur la chaussée, se plaçant devant ses roues. Brian pense qu’il ment, qu’il se couvre parce qu’il perdra son emploi s’il est reconnu coupable de conduite dangereuse. Je ne partage pas son avis.
Commenter  J’apprécie          10
— Chérie, dis-je en sortant son journal intime pour le feuilleter jusqu’à la page que je connais déjà par cœur. Ne sois pas fâchée contre moi, s’il te plaît, mais… (Je jette un coup d’œil à ma fille pour étudier ses traits.) J’ai découvert ton journal en rangeant ta chambre hier.

Rien. Pas un bruit, pas un frémissement, pas un tic ni un tressaillement. Et le scope continue à émettre ses bips implacables. C’est un mensonge, bien sûr, cet aveu concernant la découverte de son journal. Je suis tombée dessus il y a des années de cela, en changeant ses draps. Elle l’avait caché sous son matelas, exactement comme moi-même à l’adolescence, tant d’années auparavant. Je ne l’avais pas lu alors, je n’avais aucune raison de le faire. Mais hier, oui.

— Dans les dernières lignes, dis-je en marquant une pause pour m’humecter les lèvres, la bouche soudain sèche, tu fais allusion à un secret.

Charlotte ne souffle mot.

— Tu écris qu’il te tue.

Bip-bip-bip.

— Est-ce que c’est pour cela que…

Bip-bip-bip.

— … tu t’es jetée sous un bus ?

Toujours rien.
Commenter  J’apprécie          10
Je le suis du regard tandis qu’il traverse la pièce, refermant doucement la porte derrière lui dans un déclic, puis je pose mon sac sur mes genoux. Mon attention reste rivée sur la porte pendant ce qui semble être une éternité. Brian n’a jamais été capable de quitter la maison sans en repasser le seuil en catastrophe dans les trente secondes pour y récupérer ses clés, son téléphone, ses lunettes de soleil, ou poser une « petite question ». Lorsque je suis sûre qu’il ne reviendra pas, je me retourne vers Charlotte. Je m’attends à moitié à voir battre ses paupières ou à ce que ses doigts soient agités d’un tremblement, à être témoin d’un signe quelconque qui montre qu’elle a compris quel sujet je suis sur le point d’aborder. Mais rien n’a changé. Elle est encore « endormie ». Les docteurs n’ont aucune idée de quand, et même si Charlotte se réveillera. Elle a été soumise à toute une série d’examens – scanners, IRM, la totale –, d’autres sont à venir, et ses fonctions cérébrales semblent normales. Aucune raison médicale n’explique pourquoi elle ne reprendrait pas connaissance.
Commenter  J’apprécie          10
— Pas de problème. (La main revient, ajoutant cette fois-ci une pression à son répertoire.) Je peux faire un saut en ville. Cela ne t’ennuie pas si je te laisse un moment seule avec ta mère ? demande-t-il à Charlotte avec un sourire.

Si notre fille entend sa question, elle n’en montre rien. Je réponds à sa place en me forçant à sourire également.

— Ne t’inquiète pas pour elle.

Les yeux de Brian passent de moi à Charlotte pour revenir à leur point de départ. Il est impossible de se méprendre sur l’expression de son visage – depuis six semaines, j’affiche le même air misérable dès que je dois abandonner le chevet de notre fille, terrifiée à l’idée qu’elle puisse mourir à la seconde où nous quitterons la chambre.

Je répète, plus gentiment cette fois-ci :

— Ne t’inquiète pas pour elle. Je ne bouge pas.

Brian, crispé, se détend très légèrement. Il opine.

— Je reviens vite.
Commenter  J’apprécie          10
— Sue ? Une main pesante sur mon épaule me ramène dans cette chambre d’hôpital nue, et mes bras sont de nouveau vides, si l’on fait abstraction du sac à main que j’étreins contre ma poitrine. Un thé te ferait plaisir ?

Je fais signe que non avant de changer aussitôt d’idée.

— En y réfléchissant, oui, dis-je en ouvrant les yeux. Tu sais ce qui serait bien aussi ?

Brian secoue la tête.

— L’un de ces petits pains aux raisins de Marks & Spencer.

Mon mari semble perplexe.

— Je ne pense pas qu’ils en vendent à la cafétéria.

— Oh.

Je détourne le regard, feignant d’être déçue et je me déteste immédiatement de réagir ainsi. Je ne suis pas manipulatrice de nature. Tout du moins, je ne le crois pas. Il y a tant de choses que je ne sais plus désormais.
Commenter  J’apprécie          10



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de C. L. Taylor (207)Voir plus

Quiz Voir plus

Quiz sur le livre "Le mensonge" de C.L. Taylor.

Quel est le vrai prénom de Janes Hughes

Sheila
Emma
Daisy
Leanne

10 questions
0 lecteurs ont répondu
Thème : Le mensonge de C. L. TaylorCréer un quiz sur cet auteur

{* *}