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Citation de le_Bison


C’est le début du printemps. Dès que la fonte des glaces l’avait permis, il avait rétracté son bateau jusqu’au plan d’eau du Bighorn Reservoir. Il avait toujours aimé la pêche, mais maintenant il avait du mal à se concentrer. Au bout d’un moment, il n’emporta même plus sa canne. Il prenait seulement un sandwich, une thermos de café et un pack de six bières. Muni d’un jerrican d’essence supplémentaire, il remontait le courant paresseux de la rivière en épousant les parois du canyon. On n’entendait que le ronronnement du moteur hors-bord.
A l’heure du déjeuner, il engageait le bateau dans un petit canyon transversal et jetait l’ancre près d’un rocher pour s’abriter du vent. Après le bruit incessant du moteur, il appréciait l’étrange silence des lieux et, l’espace d’un instant, il avait l’impression de bénéficier d’un répit. Il restait là, immobile, jusqu’à ce que quelque chose brise le silence – la coque qui cognait contre la roche, un poisson qui jaillissait quelque part dans le lac au milieu des éclaboussures – et rompe le charme. Il déballait alors son sandwich et buvait une bière en contemplant les stries anarchiques sur les parois de grès du canyon et en inventant des existences aux quatre hommes qu’il avait tués.
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