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EAN : 9782226325815
304 pages
Albin Michel (20/09/2017)
3.92/5   69 notes
Résumé :
Toutes les nouvelles réunies dans ce recueil se passent dans le Montana ou le Wyoming. Plus qu'un décor, l'Ouest américain, la Nature et les grands espaces prennent vie dans ces récits, et les hommes que Callan Wink met en scène dans son univers si riche et singulier sont seuls de bien des façons ; pourtant, ça ne les empêche pas d'être drôles, courageux ou insoumis.
On rencontre ainsi un ouvrier du bâtiment poursuivi par deux types un peu louches qu'on appel... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (42) Voir plus Ajouter une critique
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Que ne ferait-on pas pour un chien ? ou pour une femme ? Courir au clair de lune avec un chien volé,nu,
Comment trouver bonheur et paix dans un monde de traumatismes ? Un jeune ambulancier coure vers son destin,
Aérer son couple avec une liaison annuelle, "l'année prochaine, même endroit, même date"? Un acteur de commémoration de Little Bighorn s'y adonne sans scrupule avec une indienne mariée du spectacle,
"A breatharian?”, vivre et être satisfait uniquement en respirant ..... le motto de la mère d'Auguste, dont le père occupé ailleurs lui donne ses premières leçons de cruauté,....dur, dur d'être enfant,......
Au total dix nouvelles surprises, toutes gagnantes.

Callan Wink, jeune écrivain de 33 ans, guide de pêche à la mouche au Montana nous raconte,
Dans le décor d'une nature sauvage des grandes espaces de l'Ouest américain, aux rivières qui montent ou qui sèchent, de Crow country où vit la population de la réserve des indiens Crow du Montana,
La vie de gens ordinaires, tous seuls d'une certaine façon, dans des conditions d'existence peu faciles, en quête d'une vie meilleure.

Pas de chutes classiques dans ces récits d'une sincérité désarmante.
Des détails quasi cinématographiques et une prose simple et singulière (v.o) qui désamorce même le pire; des personnages d'âge et d'éducation divers, attachants, qui défient l'existence., à différents stades de la vie. Apparemment Wink raconte ce qu'il connaît, sans fioriture, vu le naturel du fond et de la forme. Pareille aux matriochkas, ses histoires en encastrent d'autres,mais habilement articulées elles n'ont font qu'une, celle du protagoniste du départ.

La forme dans un texte est toujours prioritaire au fond, pour moi, car finalement les histoires se répètent. Ici l'originalité de Wink c'est justement cette forme toute simple mais si riche de sens, le plus difficile en littérature à mon avis. Dans une des histoires un homme vient annoncer à sa maîtresse, qu'il la quitte , on n'en sait rien jusqu'à cette phrase qui suit un fait," He'd come to tell her that he was leaving. It seemed rather impossible now—the telling, not the leaving"( Il était venu annoncer qu'il la quittait.Mais maintenant c'était impossible -non la quitter, l'annoncer).Des petits mots insérés par surprise font le sel de ces récits que personnellement j'ai beaucoup aimé.




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Un grand merci à Babelio et aux éditions Albin Michel...

Un homme qui court au clair de lune avec un chien volé,
une montée des eaux dévastatrice,
une histoire d'amour singulière lors de la reconstitution de la dernière bataille du Général Custer,
des chats massacrés par un gamin partagé par ses parents,
un été au ranch, bien loin des salles de classe pour ce professeur,
un chef de chantier qui tente d'oublier ses morts,
un séjour en prison,
un voyage entre père et fils,
et une vie, dans tout ce qu'elle regorge de joies et de désillusions...

Callan Wink nous plonge dans le grand Ouest Américain, au coeur d'une nature sauvage et insaisissable, de la réserve des Indiens Crows à l'Écho Canyon Ranch en passant par le plan d'eau du Bighorn Reservoir ou Saginaw. Ces neuf nouvelles, se déroulant dans le Montana ou le Wyoming, sont emplies de soif de vivre et d'un certain vent de liberté. Habitées par des personnages puissants et remarquables, nous plongeant dans une ambiance particulière, tantôt mélancolique, tantôt exotique ou anticonformiste. Des nouvelles ramassées et pertinentes au ton particulièrement riche et ciselé. Callan Wink dépeint avec subtilité et force la fragilité de l'existence.
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La découverte d'un nouvel auteur a toujours pour moi quelque chose de magique.
Quand cet écrivain est totalement inconnu du monde littéraire surtout en France et que l'on me demande de lire et de faire une critique sur son premier livre, là je me pose une question: "vais-je être à la hauteur."
" Courir au clair de lune avec un chien volé" déjà le titre est quelque peu déroutant. Dans ce recueil on trouve neuf nouvelles, Callan Wink nous invite au voyage, un petit tour dans le Montana et le Wyoming. On pense bien sur à Jim Harrison. Les thèmes abordés, l'amour, la solitude, le temps qui passe, la détresse et bien sur la liberté.
Dans ce recueil il y a des histoires qui me touche comme " montée des eaux" " la danse du soleil" , des histoires qui me parle comme dérapage " et d'autres qui nous renvoient à nous même" regarder en arrière" ou Moïse au pays des indiens Crows".
Big Jim s'en est allé en 2016 laissant une place dans l'école du Montana" Callan Wink sera-t-il le prochain sociétaire, est-ce le renouveau littéraire, la nouvelle vague du naturewriting ? je pense que oui.
merci à babelio , terres d'Amérique, et Albin Michel pour ce cadeau.
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Neuf , tout neuf ce jeune talent !
Neuf aussi le nombre de nouvelles de son premier ouvrage ...
" Courir au clair de lune avec un chien volé " : c'est la première histoire qui va donner son titre à cet ouvrage ,énigmatique à souhait , on s'attend à du déjanté mais très vite le ton est donné et on sait que l'on va vers des horizons d'humanité, de tendresse et de sensibilité.
Puis, les textes vont se succéder pour dénoncer la cruauté, la bêtise ,le pouvoir ,les inégalités sociales ou encore les problèmes familiaux.

A travers une peinture de l'Amérique profonde aux multiples nuances , Callan Wink aime à donner de la puissance aux héros du quotidien avec une diversité de tons et de styles aussi.
Les personnages trahissent un auteur lucide, critique ,parfois désabusé : le ton peut être doux-amer ou sarcastique mais à d'autres moments , la nature aidant ,on retrouve le poète et le texte redevient symphonie au coeur du Montana ou du Wyoming .

Si les nouvelles offrent un thème bien différent, à chaque fois , j'ai eu l'impression d'assister à une éclosion, une naissance, celle d'un écrivain qui laisse jaillir une révolte juvénile longtemps contenue et qui après maturation a enfin trouvé le ton juste pour s'exprimer avec puissance , tendresse ou sensibilité.

Tous les textes sont servis par une belle écriture .Certains vont se distinguer par une forme particulièrement subtile qui consiste à ménager le suspens dans la banalité du quotidien .
D'autres nés de l'introspection vont briller par la force des symboles.
D'autres encore inspirent le respect par leur profondeur ,témoins d'une grande maturité (je pense au thème du deuil par exemple )
D'autres récits auront vocation de rappels historiques comme la bataille de Little Bighorn ou d'évocation de la diversité en présentant des coutumes et croyances indiennes.

Mais, malgré de bonnes résolutions, j'avoue avoir manqué de neutralité : je n'ai pas pu éviter des comparaisons !
Voilà : ici ,j'ai" reconnu " du Benchetrit ! et j'ai imaginé un petit court-métrage d'art et d'essai de telle histoire : à vous de trouver laquelle !
Là, tiens, on dirait du Ron Rash !
Et là, non c'est plutôt David Vann avec sa problématique père-fils , et si c'était Pete From ?
Inévitable donc, mais c'est un ressenti tout à fait personnel bien sûr !
Mais j'ai surtout été sensible à l'un des éléments biographiques de l'auteur qui révèle que c'est un disciple de Jim Harrison et pour une fois , la quatrième de couverture n'a pas exagéré en rapportant les paroles du maître dans un but marketing :" Des nouvelles vraiment impressionnantes, dont les personnages m'ont habité longtemps "

Très prometteur ce jeune auteur déjà talentueux ,qui a des maîtres, qui apprend de ses pairs !
Toutes les nouvelles m'ont plu, je n'en ai pas de préférée.
Alors, bien sûr, je ne manquerai pas de le suivre et pour une fois, aucune critique négative ne me vient à l'esprit , c'est rare !
Cependant,j'ai un souhait: le prochain Callan Wink sera peut-être un roman, une longue histoire qui nous emporte longtemps ?
En attendant,je souhaite une belle course à cet auteur, en pleine lumière cette fois avec un succès qu'il n'aura pas volé !

Après cet excellent moment de lecture, il me reste à remercier les éditions Albin Michel et Masse Critique pour m'avoir permis cette belle découverte.
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Silence. Aucun bruit ne s'envole de ces terres, lointaines contrées perdus dans la solitude des espaces et le silence qui se perd au-delà de l'horizon. Je n'entends que la complainte du vent venu mourir dans ces lieux sauvages que les autorités ont appelé Montana ou Wisconsin. Peu importe la frontière de l'état, lorsque je lève les yeux, je vois cette lune, clair de lune, blue moon, et ses étoiles qui scintillent tout autour. Dire que le silence est complet serait injuste et même irrespectueux envers mes compagnons nocturnes de ce soir, bêtes à poil, loups et coyotes hurlant à la mort aussi leur peine et leur solitude.

Et je suis bien, là, assis dans mon rockin' chair, rock in my ranch. Une guitare, une petite bière ou une bouteille de rye, un roman millésimé littérature de l'ouest, « Terres d'Amérique ». Les sabots dans la bouse, l'odeur du vrai ouest sauvage en prime. Walk on the Wild Side. Sauvages, comme des petites nouvelles tristes et sombres de l'Amérique profonde. Prendre même la route Sixty-Six, une boite de Huit-Six entre tes cuisses, descendre même jusqu'au Texas, y perdre son stetson envolé par la poussière et le retrouver sur la tête de Kris Kristofferson ou de Townes van Zandt. J'entends, tout au long de ces nouvelles, des mélodies country sans artifice, peines de coeur, grandeurs d'une solitude.

Sans faire de bruit pour ne pas altérer le silence de la nuit, je tourne les pages sans envie de faire de pauses. Ou si, justement... Si l'entrain m'attire, j'ai envie de prendre mon temps, d'y savourer chaque nouvelle comme on savoure un BBQ Ribs sorti du feu, d'y tremper mes lèvres comme si c'était la dernière bière qui accompagnait ma putain de vie, d'y entendre la musique d'une brochette de marshmallows roses crépitant de bonheur sur un feu de camp au milieu d'une nature vidée de nature humaine. Images éculées d'une certaine Amérique, certes, mais que je contemple entre les lignes, comme des lignes de pêches alignées sur le Bighorn Reservoir. Prendre son temps pour pêcher le bonheur.

Est-ce qu'il y a quelque chose de plus beau que de se retrouver seul, au bord de ce lac, entouré d'une nappe de brouillard et de silence, d'attendre que le soleil se lève – ou se couche -, et de feuilleter des histoires à la Thomas McGuane ou à la Jim Harrison. Et puis, ce soir, au clair de lune, c'est un nouvel auteur que je découvre, du talent dans un premier recueil de ses contes, sauvages et américains, au coeur de l'Amérique et des réserves indiennes, Callan Wink. Un auteur qui a illuminé ma lecture, jeune écrivain que je suivrai encore, s'il veut toujours m'embarquer dans ces grands espaces, car ce recueil est aussi bon qu'un sandwich au saucisson avec une bière fraîche, le clapotis de l'eau noire berçant une vie de silence sous le clair de lune.
Lien : https://memoiresdebison.blog..
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critiques presse (1)
LeFigaro
15 décembre 2017
Des personnages solitaires et perdus hantent ce premier livre d'un jeune auteur talentueux.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (57) Voir plus Ajouter une citation
C’est le début du printemps. Dès que la fonte des glaces l’avait permis, il avait rétracté son bateau jusqu’au plan d’eau du Bighorn Reservoir. Il avait toujours aimé la pêche, mais maintenant il avait du mal à se concentrer. Au bout d’un moment, il n’emporta même plus sa canne. Il prenait seulement un sandwich, une thermos de café et un pack de six bières. Muni d’un jerrican d’essence supplémentaire, il remontait le courant paresseux de la rivière en épousant les parois du canyon. On n’entendait que le ronronnement du moteur hors-bord.
A l’heure du déjeuner, il engageait le bateau dans un petit canyon transversal et jetait l’ancre près d’un rocher pour s’abriter du vent. Après le bruit incessant du moteur, il appréciait l’étrange silence des lieux et, l’espace d’un instant, il avait l’impression de bénéficier d’un répit. Il restait là, immobile, jusqu’à ce que quelque chose brise le silence – la coque qui cognait contre la roche, un poisson qui jaillissait quelque part dans le lac au milieu des éclaboussures – et rompe le charme. Il déballait alors son sandwich et buvait une bière en contemplant les stries anarchiques sur les parois de grès du canyon et en inventant des existences aux quatre hommes qu’il avait tués.
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- Le monde a bien changé, et des fois j'suis pas mécontent à l'idée de le quitter bientôt.
- Raconte pas de conneries.
- Nan, j'suis sérieux. T'entres dans un bar et personne se parle plus. Y z'ont tous les yeux fixés sur leur téléphone ou je sais pas quoi. L'autre jour, je suis allé à Denver voir mon fils. A l'aéroport, dans tous les bars y z'ont foutu ces foutus iPods. Vissés devant les tabourets pour qu'on puisse pas les faucher. Je demande une bière au barman, et y me répond qu'y peut pas me servir. Fallait que j'appuie sur une touche de l'iPod. Alors, j'fais, qu'est-ce que vous foutez là si vous pouvez pas me servir ? Y me répond, ben faut bien qu'y ait quelqu'un pour décapsuler les bouteilles. Faites gaffe, j'y dis, passqu'un jour y trouveront un moyen pour le faire aussi.
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Peu après l’aube, elle vit depuis sa véranda six vautours qui, portés par un courant ascendant, les ailes déployées, planaient en décrivant des cercles. Les corbeaux et les corneilles aussi étaient venus. Elle les entendait, un vol noir qui piquait vers la ravine, sombre comme du marc de café répandu sur l’herbe sèche. Elle songea qu’elle aurait peut-être dû recouvrir la carcasse de terre, mais c’était sans doute mieux comme ça. Des funérailles bouddhistes – elle avait entendu dire que c’était ainsi que le Tibétains procédaient.
La veille encore, le spectacle des oiseaux dévorant son bœuf l’aurait anéantie, mais aujourd’hui, les choses se présentaient mieux. Un projet, c’était ce dont les gens avaient réellement besoin pour aller de l’avant.
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Parvenu à ce qu'il estima le milieu du plan d'eau, il arrêta de ramer. La lune qui ne brillait déjà pas beaucoup avait fini par succomber aux nuages et le ciel formait au-dessus de lui une tache d'encre impénétrable. Il n'y avait pas de vent, si bien que le canot ne tanguait pas, pas plus qu'il ne dérivait. Il restait là, immobile, comme suspendu dans le vide. Terry s'aperçut qu'en renversant la tête en arrière, il pouvait s'absorber dans la contemplation d'un univers insondable de ténèbres, un ciel sans étoiles et si immense qu'il paraissait aspirer son regard. Il avait l'impression que ses pupilles étaient composées de petits morceaux de cette même matière noire, pareille à des éclats d'obsidienne, qu'il avait gardés en lui toute sa vie comme s'ils lui appartenaient, pour découvrir qu'il les avaient seulement empruntés et que maintenant leur propriétaire légitime les réclamait.
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Au-dessus de la chaine des Bighorn Moutains, le ciel était rouge, sillonné d'un noir de suie. Il roula vite et aborda à plus de cent quarante kilomètres heure la dernière colline qui descendait vers la vallée de la Little Bighorn. On aurait dit une charge impétueuse, une percée dans les dernières lueurs d'un coucher de soleil sur Mars. Il baissa sa vitre pour laisser entrer l'air du soir. Il n'y avait qu'ici, songea-t-il, que le ciel évoquait une blessure infectée. Que disait le dicton déjà ?
Ciel rouge le soir, les marins perdent espoir ?
Ciel rouge le soir, enferme ta femme dans le noir ?
Et pourquoi pas : ciel rouge le soir, les méchants surgissent du purgatoire ?
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Vidéo de Callan Wink
Callan Wink vient de publier son premier roman chez Albin-Michel "Courir sous la lune avec un chien volé". Ecoutez cet entretien de ce journaliste du New Yorker qui revient sur son recueil de nouvelles !
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