Enchaînant les pas de danse, tournoyant sur elle-même, souple et gracieuse. Puis, détendue et emportée par l’ambiance, elle finit par pivoter la tête et remarqua que quelqu’un s’était approché d’elle. Il portait un costume. D’un simple réflexe malheureux, elle plongea ses yeux dans les siens. Il lui avait élégamment tendu la main pour l’inviter à danser.
Comme prise au piège, il lui était impossible de décrocher son regard des prunelles de cet homme. Elle était foudroyée.
Ambre resta figée telle une statue de marbre. Son pouls s’était affolé et elle se sentait comme une antilope savourant ses derniers instants, la gorge prise entre les redoutables crocs d’un fauve. Elle réalisa immédiatement qu’un véritable piège s’était refermé sur elle, mais une délicieuse sensation d’extase, partant de sa poitrine, submergea progressivement tout son corps.
Comme ensorcelée, elle finit par adresser un sourire radieux au magnifique brun face à elle. Elle lui offrit délicatement sa main et il l’enveloppa habilement en posant la sienne dans son dos, avant d’amorcer leur danse.
Tout en se déhanchant sensuellement, Ambre s’était mise à contempler le visage de son cavalier. Les cheveux courts, coiffés légèrement plus longs sur le dessus, les traits fins de son visage étaient rehaussés d’une épaisse barbe. Il dégageait un charme fou et débordait de virilité. Elle se noyait dans son regard, à la fois mystérieux, vif et rassurant. Elle savait exécuter une multitude de pas de Bachata grâce à des cours de danse qu’elle avait suivis et connaissait par cœur la chanson qui était diffusée dans le club.
Son partenaire excellait également dans ce domaine, ce qui rendait l’union des deux danseurs extrêmement harmonieuse. Le duo semblait presque magique, comme si leurs deux corps avaient été faits pour s’allier en cet instant. Relevant son bras au-dessus de leurs têtes, l’inconnu lui fit faire un tour sur elle-même, interrompant quelques dixièmes de seconde l’ardente analyse d’Ambre.
Les minutes s’écoulèrent, malgré l’impression qu’elle avait, d’avoir été fixée dans le temps. Puis il décida de l’entraîner dans une autre salle du club, prenant soin de ne pas lui lâcher la main.
Ambre s’agrippa à celle-ci comme si sa vie en dépendait, craignant de perdre de vue, dans cette foule délirante, celui qui venait vraisemblablement de lui faire perdre la tête.
David n'était peut-être pas le grand méchant loup qu'elle pensait et il ne lui voulait pas de mal. Elle émergea de ce flot de pensées jaillissantes.
Un détail avait capté le peu d'attention qu'elle réussissait à conserver. Étonnée de remarquer qu'il ne lui avait pas retourné la question, elle osa demander :
- Tu ne veux pas connaitre mon prénom ?
Yeux dans les yeux, d'un regard ardent et d'une voix calme, il lui lança le plus simplement du monde :
- Non...