Camille Genton

J’ai toujours voulu flirter avec les limites. Me mettre en danger pour me sentir vivre. Ne jamais faire les choses à moitié, les faire radicalement, bousculer les frontières, aller toujours plus vite, plus vite que la moyenne. Aller souvent trop vite

Je souhaite pour nous tous le droit à l'oubli, le droit à la vie, au lieu du droit au mépris.

Inséparables, insolents et invincibles, nous dévorons notre jeunesse comme des boulimiques, et rions aux éclats pour prouver que nous sommes immortels.

Le temps est venu de nous accorder un droit à l'oubli, afin de nous permettre de nous accomplir pleinement dans la liberté, la fraternité et la légalité.

Je t'écris comme on jette une bouteille à la mer, tu fais partie de moi, tu es un songe qui sommeille, je ne t'en veux pas mais je ne t'oublie pas.

A cet instant j'ai peur, peur d'être malade, peur de mourir, peur de finir seul, peur d'être exclu. Je me sens sale, repoussant, contaminé et contaminant.

Quand on est jeune on se sent vivant, intouchable, immortel. La mort, c'est pour plus tard ou pour les autres. Jamais pour soi.

Quand on y entre, on a l'impression que le temps s'est arrêté, qu'il règne là une fierté nostalgique du passé. Ce sentiment étrange que les jours heureux sont derrière nous.

Désormais, nous sommes trois dans notre couple.

Je réalise que cette maladie va m'imposer un inévitable tête à tête avec mon pire ennemi: moi-même.

Avec Alice, nous nous complètons. Elle est mon somnifère, je suis sa cocaïne. L'amour fusionnel d'un frère et d'une soeur.

Les vraies victoires se mesurent souvent à l'ampleur de la bataille.

C'est cela : me réparer moi, c'est aussi se réparer eux-mêmes.

Camille, aime-toi toi-même et les autres t'aimeront.

La nuit était notre rite initiatique dans l'ascension vers l'âge adulte, notre chemin de croix vers la liberté.