Mince alors! Ils se connaissaient, ils étaient amis. Ils avaient travaillé ensemble dans une usine de Bohème et ils se retrouvaient le jour de Pâques, l'un en face de l'autre, ennemis.
Molon ne se le fit pas dire deux fois; il sauta au bas du parapet et se mit à remonter la pente en courant: celui d'en face, lorsqu'il le vit arriver, se précipita vers lui comme une furie.
Plusieurs soldats, d'un côté et de l'autre, commencèrent à se montrer, curieux de savoir ce qui se passait, et comme ces deux là s'entendaient à merveille, quelques-uns se risquèrent, de chaque côté, à franchir les parapets.
La contagion se communiqua à tous. En peu de temps tous les soldats, italiens et autrichiens, sortirent, sans armes, pour fraterniser les uns avec les autres.