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4/5 (sur 5 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Bourg-Blanc (Finistère) , 1959
Mort(e) à : Paris , 2019
Biographie :

Caroline de Kergariou est un auteur et metteur en scène français né en 1959 au Bourg-Blanc (Finistère), lauréat du Prix Radio SACD 2015.

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Bibliographie de Caroline de Kergariou   (1)Voir plus

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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
En matière de culture britannique, il est rare de ne pas croiser l'éminente figure du « barde », William Shakespeare. L'histoire du mot « punk » ne fait pas exception. Son origine est obscure, il semble même ne pas avoir d'étymologie connue en anglais. On sait seulement qu'il apparaît vers 1590 et qu'à l'époque il désigne une prostituée. Et c'est dans ce sens que le grand dramaturge l'emploie dans plusieurs de ses pièces. La plus ancienne mention figure dans Les Joyeuses Commères de Windsor, pièce écrite aux alentours de 1597. Curieusement, la réplique « This punk is one of Cupid's carriers » (« cette catin est envoyée par Cupidon ») sort de la bouche d'un personnage dénommé Pistol. En 1603, dans Tout est bien qui finit bien, du même auteur, on trouve « Your french crown for your taffeta punk... » (« un écu pour une putain attifée de soie... »).
Une punk figure aussi, en 1604, dans Mesure pour mesure et le mot y possède toujours le même sens : « My lord, she may be a punk ; for many of them are neither maid, widow, nor wife » (« Seigneur, elle pourrait être une catin, car il y en a beaucoup d'entre elles qui ne sont ni filles, ni femmes, ni veuves »).
À noter que toutes ces occurrences désignent des personnes de sexe féminin.
Quatre siècles plus tard, le mot « punk » appartient à l'argot des prisons ; il a toutefois subi un léger glissement de sens. Les « punks » sont maintenant les jeunes hommes utilisés par leurs aînés pour assouvir, avec ou sans leur consentement, leurs pulsions sexuelles. D'après le Routledge Dictionary of Modern American Slang and Unconventional English, c'est en 1904 que le mot désigne pour la première fois « un homme jeune et/ou faible utilisé comme partenaire homosexuel passif, particulièrement en prison ». Dès lors, on retrouve « punk » désignant une personne peu impressionnante physiquement, un gringalet. Le poète de la Beat Generation Charles Plymell raconte en 2011 avoir entendu utiliser ce mot pour « traiter de mauviettes les fans de jazz avec coiffure en "queue de canard" ». Il ajoute que cette « connotation a attiré l'attention de l'écrivain William Burroughs quand dans la conversation il se posa la question du rapport avec la nouvelle musique, disant qu'il avait eu connaissance de son usage dans les prisons et parmi les junkies dans la rue pour suggérer la soumission sexuelle ». Mais loin de se figer dans cette signification, le mot « punk » s'éloigne peu à peu de ses racines sexuelles pour acquérir le sens de mauvais, moche, minable, sans valeur et, lorsqu'il est employé en tant que substantif, de vaurien. À partir des années 1950, il désigne fréquemment un jeune délinquant dans les films noirs puis, les années passant, dans les séries policières diffusées à la télévision.
« Punk » est enfin, et parallèlement, un terme de l'argot de la marine utilisé pour désigner le pain, particulièrement dans l'expression piss and punk signifiant « au pain sec et à l'eau ». Ce sens de « punk » a-t-il le moindre rapport avec celui qu'il a dans l'argot des prisons ? La question ne paraît pas tranchée.

Le mot « punk » ou les glissements progressifs de la sémantique, p.
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Le punk est-il la énième - mais peut-être pas la dernière - incarnation du rock ou bien possède-t-il une identité propre ? Et d'ailleurs, peut-on résumer le punk à du rock, à de la musique ?

Le punk a-t-il des précurseurs ?, p. 27
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En rock, le look est primordial, il fonctionne comme la couverture d'un livre, l'affiche d'un film, la pochette d'un disque : il résume la ligne éditoriale et accroche l'attention.

De l'autre côté de l'Atlantique, p. 63
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Le réalisateur Julien Temple a ressenti le même choc : " À l'origine, j'étais attiré par la férocité et l'originalité des Pistols. C'était plus qu'un groupe, c'était une présence théâtrale sur scène. Du théâtre de choc. Il y avait une colère et une force qui semblaient prendre leurs racines dans quelque chose de bien plus ancien que le rock'n roll" [Johnny Lydon, avec Keith et Kent Zimmerman, Sex Pistols. Rotten par Lydon, Camion Blanc, 2005, p. 112].

La montée en puissance des six premiers mois, p. 98
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Le français traîne toujours la fâcheuse réputation de ne pouvoir se marier au rock. À chanter en français "on risque de tomber dans le style Higelin", pensent encore les membres de Marquis de Sade en 1978. Mais tout le monde n'est pas d'accord, à commencer par Louis Bertignac, bassiste de Téléphone, qui a lui-même joué avec Jacques Higelin: "Ce n'est pas vrai. C'est une histoire d'éducation. S'ils avaient entendu du rock français en 55, et pas en anglais, ils auraient dit que l'anglais, ça e marche pas."
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Cette idée que la langue française est incapable de se marier avec la musique ne date pas d’hier, comme en témoigne ce texte : « Je crois avoir fait voir qu’il n’y a ni mesure ni mélodie dans la musique française, parce que la langue n’en est pas susceptible ; que le chant français n’est qu’un aboiement continuel, insupportable à toute oreille prévenue ; que l’harmonie en est brute, sans expression, et sentant uniquement son remplissage d’écolier ; que les airs français ne sont point des airs ; que le récitatif français n’est point du récitatif. D’où je conclus que les Française n’ont point de musique et n’en peuvent avoir, ou que, si jamais ils en ont une, ce sera tant pis pour eux. »
La conclusion de la Lettre sur la musique française, de Jean-Jacques Rousseau, publiée en 1753, ne parle pas de rock mais d’opéra, et défend l’italien et non l’anglais. Pour le reste, il n’y a aucune différence, le français n’est pas fait pour être chanté ! C’est une affaire entendue. Il s’ensuit une conséquence fatale pour le passage sur les ondes de tous les groupes qui partagent le point de vue du philosophe des Lumières : la radio française a des quotas de diffusion pour la musique anglo-saxonnes es quotas qu’elle consacre aux stars britannqiues ou américaines. Elle ne va pas les gaspiller pour des petits groupes français complètement inconnus !

Au sud du Channel, p. 79
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Dans le tiercé gagnant du punk anglais, les Damned sont les clowns, les Pistols les outrageux ingérables et The Clash le groupe dont tout le monde avait besoin, la bonne conscience de gauche, appelant à la révolution mais de manière responsable, en un mot - créé bien plus tard -, "politiquement correct" !

Chapitre 9. L'explosion, p. 156
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Après les premiers frémissements de 1975, l'année 1976 est celle du bouillonnement. La température est montée d'un cran, l'agitation aussi. Tout s'accélère et les quelques îlots de punktitude présents depuis deux ans dans le paysage américano-européen commence à faire tâche d'huile.

La montée en puissance des six premiers mois, p. 93
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À cette époque [1974], le français traîne toujours la fâcheuse réputation de ne pouvoir se marier au rock. À chanter en français « on risque de tomber dans le style Higelin », pensent encore les membres de Marquis de Sade en 1978.

Au sud du Channel, p. 79
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En observant Johnny Rotten interagir avec le public, ils [les fondateurs de SS London, Mick Jones, Brian et Tony James] sentent qu'une rupture est en train de se faire dans le rock'n roll : les Pistols jouent pour agresser tenon pour faire plaisir à leur public ! De la part de celui-ci, ils n'attendent ni amour, ni admiration, ni adulation, bien au contraire. Quand ils se font huer par les spectateurs, Johnny Rotten insulte ceux-ci en retour. C'est nouveau, c'est perturbant, cela rompt avec toutes les traditions du spectacle.

La montée en puissance des six premiers mois, p. 97
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