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Citation de Lilou08


La guerre de Sécession terminée et la frontière ouverte à l'ouest, Custer avait pensé qu'un bon massacre d'Indiens lui donnerait une image de présidentiable : Lakota et Cheyenne l'avaient scalpé à Little Big Horn, lui et tous les soldats de son 7e régiment de cavalerie.
« Une autre vie ! », braillait Sam dans ses rebuffades éthyliques.
Car la terre des ancêtres était maudite. Il suffisait d'y grandir. Terres incultes, chômage endémique, l'alcool interdit mais tout le monde bourré du matin au soir ; une réserve, comme disaient les Wasichu. Sam avait vu son père se détruire sous ses yeux et n'avait rien fait pour l'en empêcher. Leurs ancêtres n'étaient pas de ceux qui avaient écrasé l'armée de Custer à Little Big Horn : non, Sam et son père étaient de ceux que ce même 7e de cavalerie reconstitué avait massacrés dix ans plus tard, à Wounded Knee, des centaines de Sioux oglala passés à la mitrailleuse au cœur de l'hiver, en majorité des femmes, des enfants et des vieillards qu'on avait achevés au sabre, pour se venger de l'humiliation. On disait que les « tuniques bleues » avaient éventré les femmes pour clouer leurs fœtus sur les tipis, qu'ils avaient achevé le vieux chef qui les guidait jusqu'au campement d'hiver ; ils l'avaient tué comme du bétail avant d'incendier leurs biens, leurs animaux…
Wounded Knee : Sam avait ce sang sur le visage.
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