Croire que nous devons rendre l'autre heureux est un leurre et nous risquons de courir à l'échec. Que d'orgueil dans ce désir de rendre l'autre heureux ! Car c'est lui faire croire qu'il n'en est pas capable par lui-même et que nous sommes donc indispensables à son bonheur. Lorsque chaque partenaire est déjà heureux au fond de lui, chacun offre à l'autre ce rayonnement de joie, de sérénité et de plénitude, ce qui contribue au bonheur du couple et permet de vivre la relation avec plus de maturité émotionnelle.
Le sexe est notre 6ème sens. Il a sa propre intelligence et s'il peut être vécu comme tel, il va développer les cinq autres sens : le toucher, la vue, l'odorat, le goût, l'ouïe. Il sera le tremplin vers la communion intime et profonde s'il a de l'espace pour s'exprimer par lui-même, sans être court-circuité par notre mental contrôleur, par notre volonté d'être performant(e) ou à la hauteur. Le sexe n'est pas étranger à notre fonctionnement de base. Il fait partie de nos fondations, de notre ancrage dans la vie terrestre. Il est le symbole de notre créativité, de notre capacité à nous ouvrir au monde, à l'univers, à une autre personne, dans une dimension physique, mais aussi dans une dimension beaucoup plus vaste qui inclut les émotions, le ressenti et le sens du sacré.
Être centré permet d'être à l'écoute de soi tout en étant proche de l'autre et également à son écoute, sans se perdre ni mettre de la distance.
Être centré, c'est aussi prendre conscience qu'il n'y a pas de séparation entre l'autre et soi. Si vous êtes proches de vous, de ce que vous ressentez, de ce qui vous fait vibrer et que vous êtes capables d'en tenir compte et de le communiquer, vous ne fusionner pas avec votre partenaire ou plutôt vous ne vous perdez pas en lui. Vous vous sentez exister et, en même temps, vous vous sentez proche de celui ou celle qui partage votre vie et cela, quelle que soit la distance kilométrique qui pourrait vous séparer.
La colère, la rage, la violence, la haine sont simplement l'ombre de la compassion, de l'amour, du désir, du plaisir, de la joie. Plus l'ombre est reconnue, plus elle se transforme en lumière. Il ne s'agit pas de préférer l'une à l'autre. Ce sont les deux faces d'une seule et même chose : la manifestation de la VIE. L'ombre n'existe que par l'absence de lumière. Tout ce qui empêche l'énergie de vie de circuler en soi forme l'ombre et nous enferme dans les restrictions et le manque de liberté.
L'engagement consiste à choisir d'écouter son intuition, son corps, son coeur, plutôt que son mental. C'est oser prendre le risque d'aller vers ce qui nous tient à coeur plutôt que vers ce qui est raisonnable ou vers ce que l'on nous a dit ou appris à faire ; c'est oser remettre en question ou déranger. Cela prend racine, chez l'homme comme chez la femme, dans notre féminin intérieur, cet aspect de soi qui nous permet de développer l'accueil, la réceptivité, l'écoute bienveillante. Lorsque nous investissons vraiment cet espace, nous prenons contact avec ce qui est sacré en nous et pouvons rendre sacré ce qui, au quotidien, tombe souvent sous le coup de l'habitude.
Accueillir l'amour, c'est accepter de se laisser toucher dans tous les sens du terme : se laisser traverser, pénétrer par la Vie sans s'attacher ni s'identifier à ce qu'elle propose. L'amour donne du sens à la vie et si nous acceptons d'en être le vecteur, alors c'est le travail de toute notre vie car il n'est jamais acquis une fois pour toutes. Nous pouvons apprendre à le conjuguer sous de multiples formes et le voir dans chaque expérience heureuse ou malheureuse en nous posant la question : "Qu'est-ce que l'amour ferait dans cette situation ?"
Il est important de pouvoir vivre à deux en pouvant dire : "Je suis, j'existe, en dehors de toi, et je choisis consciemment de conjuguer ma vie avec la tienne, même si je ne sais pas jusqu'à quand. Je ne fixe aucune limite dans le temps qui puisse entraver mon engagement quotidien et, si je disparaissais demain, ou si tu disparaissais demain, j'aurais le sentiment d'avoir vécu totalement parce que j'aurai su goûter pleinement aux moments délicieux et j'aurai su utiliser les crises pour mieux me connaître et apprendre à être en relation dans le respect et l'amour."
La peur de la solitude peut entraver l'engagement, car dans cette peur plus ou moins consciente, l'amour tient peu de place, il se transforme en besoin, en dépendance et c'est alors le compromis qui tient la relation, non l'engagement. Le partenaire n'est alors qu'une béquille permettant de combler cette peur. Dans d'autres cas, la course à la relation idéale et l'illusion qui en découle provoquent une impossibilité de s'engager car demeure au fond de soi la sensation que l'idéal est ailleurs, pas avec la personne qui est là.
En fait, nous avons la chance, de nos jours de pouvoir mieux nous connaître, mais nous fonctionnons toujours avec de vieux schémas liés à l'amour. Nous n'avons pas encore intégré le sens de l'amour vrai qui rend libre. L'attachement est nécessaire pour créer des liens solides, mais son revers est de créer l'enfermement plutôt que de la liberté et de l'autonomie. Nous sommes encore dans la dualité de l'attachement ou de la liberté, comme si les deux ne pouvaient pas être compatibles.
[...] ce besoin d'indépendance, d'autonomie et de liberté est au fond une réaction de l'égo face à l'éducation : l'autoritarisme du père, la soumission ou le sacrifice de la mère, le manque de respect, d'écoute, de valorisation ou de reconnaissance, le sentiment de solitude, d'abandon ou de rejet ont crée des blessures qui les maintiennent dans des comportements inconscients de fuite face à l'amour.