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Citation de araucaria


Nous recommençons à appâter longtemps, très longtemps, jusqu'à rejeter les palangres à la mer, appâter encore jusqu'à les ramener à bord, et ainsi, sans fin.
Et puis il n'y a plus de jours ni de nuits, mais des heures qui s'égrènent, le ciel qui s'assombrit, l'obscurité qui recouvre l'océan, il faut alors rallumer les lumières du pont. Dormir... Quelquefois on mange. Un petit déjeuner à quatre heures de l'après-midi, un déjeuner à onze heures du soir. Je dévore. Les saucisses qui baignent dans leur huile, les haricots rouges trop sucrés, le riz collant, je pense que chaque bouchée va me sauver la vie. Les hommes rient.
- Mais qu'est-ce qu'elle avale!
On tombe sur le banc de morues noires la troisième nuit. La mer ne s'est pas calmée. Simon et moi continuons de perdre l'équilibre, au gros de l'effort, et d'aller nous écraser contre les angles des casiers sous le regard excédé des hommes. On se relève sans un mot, comme pris en faute. Mais ce soir-là on n'en aura pas le temps. La première palangre arrive à bord et c'est une déferlante de poissons qui jaillit à nous en un flot presque ininterrompu. Les hommes hurlent de joie.
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