AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

3.21/5 (sur 14 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1966
Biographie :

Cécile Mainardi alias Cécile Mainard/i est une poétesse française.

Elle a été pensionnaire de la Villa Médicis en 1998 et en résidence à la Villa Arson en 2005. Son travail a fait l'objet de performances, interventions, lectures publiques et de créations radiophoniques, participant à l'Atelier de création radiophonique de France Culture.

Deux de ses livres, "Rose activité mortelle" (2012) et "Idéogrammes acryliques" (2019), ont été publiés dans la collection Flammarion "Poésie", dirigée par Yves di Manno.

Cécile Mainardi n'est pas qu'une poétesse lyrique : elle se prête volontiers à l'expérimentation et à l'exploration de formes de création nouvelles. Deux livres, "L'Histoire très véridique et très émouvante de ma voix de ma naissance à ma dernière chose prononcée" (2016) et "Le degré Rose de l'écriture" (2018), se décalent ainsi de l'écriture poétique pour imaginer une autre forme de rapport à la création artistique.

Elle vit entre Nice et Paris.
+ Voir plus
Source : Wikipédia
Ajouter des informations
Bibliographie de Cécile Mainardi   (9)Voir plus

étiquettes

Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
5


À cette occasion, et pour payer en quelque sorte mon tribut à Mallarmé, je me donne pour tâche d'apprendre par cœur les 111 vers de L'Après-midi d'un Faune. Je m'en récite consciencieusement les vers, strophe par strophe, lors de mes promenades quotidiennes dans le parc du Chalet Mauriac. Parfois, des joggers me croisent alors que je me les répète tout haut. Je crains qu'ils ne m'imaginent en train de parler toute seule. Je baisse la tête, baisse la voix, mais jamais ne m'interromps. Ils penseront que je téléphone, harnachée d'une oreillette. Mais non, le son que produit là ma voix est tout autre, il est celui d'une flûte sourde, il contredit la voix du portable, la voix portative, la voix "kit mains libres", il ne laisse pas les mains libres, il ne laisse pas le corps libre. Il est dans le poing qui se serre, dans les doigts qui s'étirent et qui comptent, il est dans tout ce que je tiens.
Commenter  J’apprécie          110
le mot éternité est le premier mot que je me suis mise à prononcer dans ta bouche,
avec soudain l'impression que je n'avais plus à reprendre mon souffle une fois en avoir poussé la forme sonore
à travers mon corps

extrait de "Je suis une grande actrice" Séquence poétique II du recueil
Commenter  J’apprécie          100
Il n'y a pas de perception qui ne soit imprégnée de souvenirs : dans la vue de l'eau superliquide qui s'écoule, il y a les anciennes images de l'eau superliquide qui s'écoulent. Il n'y a pas d'écoulement ni de phrase sans cela, sinon le verre éclaterait, sinon le texte serait déjà en morceaux. A la base même de notre conscience du rythme, il y a cela
Commenter  J’apprécie          50
j'emmagasine la charge électro-magnétique d'une phrase et la reverse dans la doublure d'une autre

je disparais dans une phrase de neige
qui est avalée par la surface du fleuve plus chaude de deux ou trois degrés
quand je la prononce
c'est déjà presque de la pluie quand je la prononce
à peine encore de la neige quand je l'ai prononcée
c'est ainsi que je rends prononçables les mots "neige fondue" dans ma voix
quand au fond du seau, je
suis le bruit
du jet d'eau
(gravier/embonpoint)

extrait de "Je suis une grande actrice" Séquence poétique II du recueil
Commenter  J’apprécie          40
 
 
(...)

la pluie qui tombe en lui
est la condition non programmable
de son apesanteur

un cercle d’inutilité motrice
tous les six mètres
non tous les dix


le lire est la seule manière pour vous de le comprendre
et pourtant je regrette de l’exprimer avec des choses lisibles


quel ensemble la notion d’indessinable
et celle d’invisible ont-elles en commun ?


ce lieu où tombe la pluie
ce lieu que n’emprisonne pas la pluie
ce lieu du potentiel pur
d’où imperturbablement et sans répit
par une ligne tu surgis

(...)
Commenter  J’apprécie          20
 
 
car ta blondeur éteinte peut décharger la batterie du mot blond
toujours sur le point d’expirer dans ce qu’on trouve de couleur blonde au Tibre
exactement là où les noms de couleur cessent d’appeler
– nous vous prions de les excuser pour cette interruption momentanée
de la couleur –
comme la teneur en rêve de certains rêves à un moment donné
fait qu’on se réveille, sous l’effet d’un trop fort accès de rêve
– pas parce qu’on va mourir – qui emporte la matière même rêvée
[...]
Commenter  J’apprécie          20
AI-JE UNE VOIX DU FAIT DE PORTER UN NOM…


ai-je une voix du fait de
porter un nom ai-je une
voix de porter mon nom
ma voix est-ce mon nom
porté par moi et prononcé
par moi et par personne
d’autre est-ce mon nom
prononcé par moi quand
je cours oui est-ce cela
qui me donne une voix
d’avoir une fois porté mon
nom pour toujours hors
du rapport entre le passé
et l’avenir rien qu’une
fois est-ce d’avoir été en
train de courir pour cela
Commenter  J’apprécie          20
 
 
CETTE NUIT J’AI PASSÉ SI
LONGTEMPS À CHERCHER
LA DURÉE DU POÈME, QUE
LE POÈME A FINI PAR
ABANDONNER TOUT CE
DONT IL PARLAIT POUR NE
PLUS RIEN DIRE D’AUTRE
QUE SA DURÉE. C’EST LA
SEULE CHOSE QU’IL PUISSE
MAINTENANT VOUS
OFFRIR, MAIS SI VOUS
ACCEPTEZ DE LE LIRE
JUSQU’AU BOUT, IL VOUS
L’OFFRE ENTIÈREMENT ET
SANS DETOUR, QUELQUE
SOIT L’ENDROIT OÙ IL
S’ARRÊTE DE LUI-MÊME
COMME PAR
ENCHANTEMENT – PUISQUE
IL M’EST AUTANT
IMPOSSIBLE QU’À VOUS DE
SAVOIR QUAND ‒ À DÉFAUT
DE FIGURES, IL VOUS
DONNERA AU MOINS CELA,
LE SENTIMENT D’AVOIR
DURÉ TANT DE TEMPS, ET
IL FAUDRA JUSTE FAIRE EN
SORTE D’ÊTRE
PARTICULIÈREMENT
SENSIBLE AU MOMENT OÙ,
ÉTANT ENCORE EN TRAIN
DE LIRE, VOUS NE LIREZ
PLUS, POUR QUE LE
SENTIMENT DE SA DURÉE
VOUS ARRIVE, SANS
EFFORT, SANS VOUS
CONCENTRER
SPÉCIALEMENT SUR LA
NOTION DE DURÉE, COMME
L’ÉCLOSION D’UN
NÉNUPHAR DE SILENCE. ET
SI VOUS ÊTES SURPRIS
AUTANT QUE JE PEUX
L’ÊTRE EN L’ENTENDANT
S’ARRÊTER, ALORS PEUT-
ÊTRE AVONS-NOUS
RÉELLEMENT UNE CHANCE
DE NOUS RENCONTRER LÀ.
MAIS PEUT-ÊTRE NOUS
CONNAISSONS-NOUS DÉJÀ.

Commenter  J’apprécie          10
 
 
comme c’est le cas pour
les piscines il existe les
muses à débordement
les muses à déborde-
ment sont un type de
muse ou de miroir d’eau
conçu pour donner l’illu-
sion que la muse fait
partie à part entière du
bassin où elle se trouve
disons que le bassin
c’est le texte disons que
la muse c’est vous qui
êtes en train de le lire ou
quelque chose comme ça
Commenter  J’apprécie          20
Extrait 2


je tiens des rôles de
décomposition
et vous parle (en dernière
analyse de derrière la barrière
de corail
ça me fait la voix hyperchangeante
hyper-instable
hyper-inutile
et qui rutile dans vos oreilles
(comme si vous l’écoutiez les
yeux plongés dans un liquide
dont on filme le scintillement
au super-zoom
- pastilles éthérées-diluviennes,
surplace -)
et le corps avec des jambes de
sirènes
(évidemment que vous ne le
croyez pas
quand on embrasse au
moment de la décision
ça n’est pas plus l’un que
l’autre
qui décide quoi que ce soit à la
voix qu’il va ne plus avoir/c’est
encore une voix, la preuve on
en a déterré la statuette
je suis une grande actrice
dès que je lâche l’idée,
l’image des radiateurs tombe

Commenter  J’apprécie          10

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Cécile Mainardi (11)Voir plus

Quiz Voir plus

La place (Annie Ernaux)

De quel roman la narratrice doit-elle expliquer un passage pour les épreuves pratiques du Capes ?

Le Père Goriot
Madame Bovary

15 questions
154 lecteurs ont répondu
Thème : La place de Annie ErnauxCréer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *} .._..