Klein m'a construit. Ma construction a débuté par le judo, je voulais être professeur de judo, mais je n'ai pas pu, j'ai donc conservé la peinture.
J'avais commencé à peindre avant de le rencontrer, mais je dirais qu'il m'a appris qu'il fallait évoluer, c'est ce qui fait partie de la science du judo. Je continue quelque chose, je ne m'avoue jamais vaincu, et je le dois peut-être à lui. Si Klein avait vécu, il aurait été un grand maître dans plusieurs disciplines, un maître à penser. Ce n'est pas un hasard si Klein est admiré dans le monde entier. On va voir les œuvres de Klein parce qu'il y a un message philosophique, un message spirituel, c'est quelque chose de très puissant. Je ne dis pas qu'il aurait été pape, mais il est pape dans sa peinture. (p.181)
On insiste souvent sur le catholicisme d'Yves, mais lorsque j'ai vécu un peu au Japon, beaucoup plus tard, je me suis rendu compte qu'Yves était débiteur du shintoïsme à plein d'égards, notamment pour son idée du vide comme départ et comme aboutissement, et pour le fait de se focaliser, dans les Anthropométries, sur la partie centrale du corps, siège de l'énergie vitale universelle. (p.177)