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Critiques de Cédric Bru (4)
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Le mystère Yves Adrien

« C’est l’histoire d’un homme qui a passé plus de temps à se cacher qu’à se montrer. Orchestrant soigneusement ses retraites comme ses retours, il a visé la présence par l’éclipse, la postérité par l’absence, la reconnaissance par l’oubli. »



Dandy vaniteux, écrivain aux textes prophétiques parfois hermétiques qui furent publiés dans le magazine Rock&Folk pour beaucoup., Yves Andrien est sans doute 'un des écrivains les plus singuliers et secrets de ces cinquante dernières années



Incontestablement cet écrivain visionnaire et esthète inclassable aura marqué la vie parisienne des années 1970-1980 et aura initié le commun des mortels au monde du punk.



Dans le livre de Cédric Bru qui rend un vibrant hommage à cet homme aussi orgueilleux qu' insaisissable, on traîne au Palace entre les années 70 et le début de la décennie suivante avec lui et l'aussi culte que lui Alain Pacadis.Cédric Bru signe ici un texte où la biographie de l’écrivain culte est savamment mélangée à une fiction tout imprégnée du style inimitable d’Yves Adrien.



Plongeons dans le mystère Yves Adrien, récit qui entremêle fiction et biographie avec érudition et pas mal d'élégance, histoire de tenter de cerner les mystères d'un mystificateur hors pair!
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Les irascibles - Pollock, De Kooning, Rothk..

L'auteur, le livre (384 pages, 2023) :

C'est une lecture pas facile mais enrichissante que nous propose Cédric Bru journaliste, écrivain, et chroniqueur de diverses revues (dont Rock&Folk), avec Les irascibles : un livre bourré de culture qui mêle fiction et quasi-biographies pour nous dépeindre la naissance d'un mouvement artistique à New-York dans les années 50, quand prenait forme l'expressionisme abstrait sous les pinceaux des Pollock, Rothko, de Kooning et consorts à qui l'on pouvait acheter une toile pour quelques centaines de dollars (aujourd'hui certaines toiles de Pollock valent plusieurs centaines de millions de dollars).



On aime ... ou pas :

C'est un peu comme si Cédric Bru nous invitait à un vernissage dans une galerie d'art de la 57e rue mais oubliait un peu de faire les présentations et nous laissait en plan, un verre à la main. Tout autour de nous [quelques habitués bien éméchés, un couple ou deux], chaque invité ressemble à un [intellectuel reconnu, juif farouchement new-yorkais]. Il y a bien quelques figures que l'on connait : Peggy Guggenheim qui passe là-bas près du buffet, Mark Rothko et Willem de Kooning qui discourent sur la terrasse, et n'est-ce pas Jackson Pollock là-bas qui s'agite, un peu ivre ?

Mais qui sont donc tous les autres invités que l'on ne connait pas : ce Robert Motherwell dont tout le monde parle, ce Barnett Newman autour de qui tournent ces dames, et ce Clyfford Still, et ces galeristes, et ces critiques d'art, et Arshile Gorky et Adolph Gottlieb, ... ?

Ouf, on n'en peut plus, vexé de notre ignorance crasse de ce petit milieu de l'art moderne new-yorkais, et on finit donc par sortir notre smartphone et pêcher sur le web quelques images des oeuvres de l'un et de l'autre, comme pour participer au jeu de qui a peint quoi ?

Après quelques verres et quelques chapitres bien déroutants, on finira par s'habituer au style elliptique de l'auteur, à sa chronologie chahutée, à ses portraits esquissés peu à peu, quelques touches ici sur de Kooning, quelques couleurs là-bas sur Pollock, la silhouette de Motherwell, et revenons à de Kooning, et puis Pollock encore, et puis ...

Finalement, c'est un véritable traité de l'histoire de la peinture moderne que l'on tient entre les mains et notre persévérance sera bientôt récompensée : découvrir ce mouvement en train de naître sous nos yeux, cette [nouvelle peinture, communément appelée « expressionnisme abstrait »], [une peinture moderne américaine dégagée du cubisme analytique ou du surréalisme].



Le contexte :

L'effervescence d'une bande d'artistes [supposément communistes, ou tout au moins proches de ces idées progressistes], même si [depuis un certain temps, il n'était plus vraiment question d'engagement politique parmi les peintres] : [ville monde, ville monstre, New York, désormais, donnait le la de l'art moderne, reléguant Paris au niveau d'une belle ville secondaire.]

Par [le foisonnement hypercréatif de leurs peintures gestuelles], les américains [étaient en train de surmonter le complexe d'infériorité qu'ils nourrissaient de longue date à l'égard des artistes européens]. [Il n'y avait qu'à Paris qu'on finissait les toiles. Ici, on remettait son sort entre les griffes de l'oeuvre, qui décidait ou non si elle avait tout dit].

Mais ce sont les années 50, celles de la guerre froide qui paralyse le monde, celles du maccarthysme qui empoisonne les États-Unis et à NY, deux musées s'opposent : à ma gauche, Rockefeller et son MoMA [qui à l'inverse du Met accueillait depuis longtemps déjà des oeuvres de Pollock, Gorky ou de Kooning]. À ma droite, le MET, le Metropolitan Museum of Art, et ses dirigeants [bien décidés à mener, et contre l'air du temps, ce qui apparaissait désormais comme un combat d'arrière-garde].



L'intrigue :

Les boires (beaucoup de boire !) et les déboires de ces artistes (typiques du milieu intellectuel juif new-yorkais) qui dans les années 40-50 peinaient à atteindre la reconnaissance et la célébrité jusqu'à ce que l'instable génie Jackson Pollock brise enfin la glace et consacre une nouvelle peinture abstraite qui voulait s'affranchir du cubisme et du surréalisme, son héritage européen.

La fronde contestataire des fameux "Irascibles", leur lettre ouverte au MET et la photo de couverture n'occupent finalement qu'une petite part du bouquin plutôt consacré à la carrière de Pollock et de ses collègues.



On aime moins :

La construction du bouquin est plutôt déroutante avec de nombreux allers-retours entre les personnages ou les années qui provoquent longueurs et répétitions. C'est une lecture difficile, exigeante où il faut vraiment avoir soif de connaissance et être passionné de peinture pour persévérer et profiter ainsi de la grande culture de Cédric Bru qui nous fera mieux comprendre et apprécier le travail de ces peintres.

Pour celles et ceux qui aiment l'histoire de la peinture moderne.
Lien : http://bmr-mam.blogspot.com/..
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Les irascibles - Pollock, De Kooning, Rothk..

Mais qui sont donc ces Irascibles que l’on voit poser pour la photo de groupe qui orne la couverture de ce roman ? Une poignée d’artistes qui, dans les années 1940, révolutionnèrent la peinture, donnant ainsi naissance à l’expressionnisme abstrait, autrement appelé Ecole de New York - même si ce terme englobe un mouvement plus large -, rendant ainsi mieux compte de la diversité des personnalités et des gestes artistiques qui le composaient.



Car l’idée de constituer un groupe et de partager une même conception de l’art pour faire émerger un nouveau mouvement - comme avant eux l’avaient fait les surréalistes, les expressionnistes ou même les impressionnistes - semble avoir été complètement étrangère aux célèbres tenants de la modernité artistique américaine. Sous la plume de Cédric Bru, on découvre ainsi Jackson Pollock, mais aussi Willem De Kooning, Mark Rothko, Clyfford Still ou Barnett Newman au moment où chacun d’eux trouvait sa voie respective, assumant la rupture avec tout ce qui les précédait. Mais il nous les montre également pris dans leurs doutes et par une soif de reconnaissance qui tardait à arriver et qui les amenait à se regarder mutuellement comme des rivaux plus que comme des compagnons de route.



Ils avaient certes en commun de s’être résolument affranchis des avant-gardes européennes qui dominaient jusqu’alors et d’avoir rompu avec une peinture figurative qui avait encore les faveurs des plus grandes institutions artistiques de leur pays pour se tourner vers une abstraction radicale. Mais il y avait somme toute assez loin du dripping de Pollock aux colour fields de Rothko, deux des figures emblématiques de cette époque.



Cedric Bru nous présente ces personnalités tourmentées et plus soucieuses de leur parcours individuel que de promouvoir un mouvement collectif. Si l’auteur s’attache plus particulièrement à la figure de Pollock c’est sans doute parce qu’il est celui qui finit par connaître un réel succès critique et commercial, bien que le statut de figure tutélaire ait pu lui être disputé par De Kooning. L’un des points forts de ce roman est sans doute de mettre en lumière la complexité des relations qui unissaient ces peintres, frères ennemis qui cherchaient tous à capter l’attention des galeristes et des institutions muséales.



Or, cette forme de compétition s’inscrivait dans un antagonisme déclaré entre le MET, tenant d’un art figuratif et académique, et le MoMA qui n’avait que quelques années d’existence et qui s’affirmait en véritable promoteur de l’avant-garde artistique. Tel est l’autre point d’intérêt de ce récit que de révéler les enjeux d’influence et les stratégies à l’œuvre dans la diffusion des productions culturelles américaines, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays.



Par ailleurs, si, dans le périmètre de leur atelier, ces artistes étaient doués d’une vivifiante audace, il n’en allait pas de même dans leur vie privée : ils étaient en effet de ce côté-là d’un terrifiant conformisme dont - quelle surprise ! - les femmes firent les frais. Il n’est qu’à regarder leur fameuse photo de groupe. Seule Hedda Sterne y figure - encore fut-elle accueillie comme un chien dans un jeu de quilles. Lee Krasner aurait pourtant pu en être si elle n’avait sacrifié sa propre carrière artistique pour soutenir celle de son mari Jackson Pollock, profondément instable et consumé par ses problèmes d’alcoolisme. Quant à Barnett Newman, il avait la chance de pouvoir compter sur sa femme pour faire bouillir la marmite tandis qu’il peignait…



Cédric Bru domine de toute évidence son sujet et offre au lecteur l'occasion de découvrir les acteurs de cette révolution picturale remarquablement contextualisée. Mais quel dommage qu'il n'ait pas su trouver de véritable structure narrative pour dérouler son propos ! Bien qu'il se déploie sur une période guère plus étendue qu'une décennie, le récit opère de constants allers-retours chronologiques qui finissent par semer la confusion et occasionnent de nombreuses redites. La matière est très riche, les personnages sont admirablement campés (l'auteur ne leur fait pas de cadeaux !), les perspectives sont multiples, les enjeux parfaitement cernés : l'intérêt est indéniable. Mais on aurait eu plus de plaisir à faire connaissance avec ces artistes majeurs du XXe siècle si la forme littéraire avait été plus maîtrisée.
Lien : https://delphine-olympe.blog..
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Les irascibles - Pollock, De Kooning, Rothk..

Au tournant des années trente, sous l’impulsion du programme d’aide aux artistes, le Federal Art Project, de nombreux artistes se rassemblent pour former ce qui deviendra, dans les années cinquante-soixante, l’école de New York. Ils s’appellent Mark Rothko, Jackson Pollock, Lee Krasner, Willelm de Kooning, Adolph Gottlieb, Barnett Newman et sont les pères du premier mouvement artistique d’avant-garde ayant vu le jour sur le sol américain : l’expressionisme abstrait. Influencés par les grands noms du surréalisme et d'autres mouvements d'avant-garde européens ; s’extirpant de la peinture figurative, ils innovent dans une nouvelle esthétique, vers une peinture devant désormais donner à réfléchir.

Les Irascibles, ce sont ces peintres, entrés en résistance contre l’establishment qui leur interdisait l’accès à l’exposition « American Painting Today », organisée par le Metropolitan Museum of Art (Met).

Ce roman nous emmène à la rencontre de ces grands artistes, nous invite dans leur atelier, chez leurs galéristes, mais aussi à leur table au Cedar bar. On partage alors leurs failles, leurs doutes, comme pour mieux appréhender leur génie créatif, seule échappatoire pour ne pas sombrer totalement dans la folie. Hormis le travail de Jackson Pollock, j’ignorais tout de ce mouvement artistique. Si vous êtes dans le même cas, je ne saurais trop vous conseiller de garder votre tablette à portée de main pour découvrir les œuvres des peintres que vous croiserez en chemin.

Un excellent livre pour parfaire votre culture générale et vous plonger dans le creuset bouillonnant de créativité de ces artistes.

Merci à #NetgalleyFrance et à #ChercheMidiEditeur de m'avoir permis de lire ce livre.

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