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Critiques de Chapour Haghighat (1)
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Histoire de la crise du Golfe

Il ressort du livre que la guerre du Golfe a été préparée, voulue et organisée par les Etats-Unis dans le but de soutenir une croissance économique en berne à la fin des années 80. Faire la guerre génère de la croissance et les Etats-Unis se seraient fait payer 80% voire la totalité les frais de guerre par les alliés, surout les monarchies pétrolières (50%).



Saddam trouve très vite une parade subtile : à savoir que l'invasion du Koweït par l'Irak n'est pas plus choquante que celle de la Palestine par Israël ou du Liban par la Syrie. La Russie, la France et l'Allemagne reprennent et suggèrent une conférence internationale, catégoriquement refusée par les Etats-Unis tant que l'Irak est au Koweït. L'Europe, d'abord unie pour promouvoir une solution diplomatique, se disperse devant la volonté américaine. La Russie se défile un peu, occupée de son côté avec ses désordres intérieurs.



La réponse de l'ONU a été très rapide et très ferme, mais aussi très irrégulière. D'abord la diplomatie n'a pas prévalu devant la guerre, très vite imposée comme solution inévitable, la procédure a été menée par les Etats-unis et non par l'ONU, l'ultimatum fixé au 15 janvier avant le recours à la force aurait dû être validé à l'unanimité des cinq membres permanents, or la Chine s'est abstenue.



Il y a eu de timides tentatives de la Russie de proposer un plan alternatif à la guerre, rejeté, et un plan français, in extremis, les 14-15 janvier, vivement rejetés par les Etats-Unis et la Grande-Bretagne. La guerre est menée selon la résolution de l'ONU 678 qui prévoit un recours à la force pour appliquer la résolution 660 qui prévoit, elle, le retrait des forces irakiennes et... la négociation entre l'Irak et le Koweït pour régler leur "différend" [sic]. La conclusion de l'application de la résolution 678 est donc, "logiquement", la destruction de l'Irak.



De son côté, Saddam Hussein, après sa "victoire" (à la Pyrrhus) contre l'Iran, aurait compris que sans autonomie militaire son pays resterait à la merci des puissances étrangères et a très fortement poursuivi son armement (vendu par l'Occident, y compris les systèmes d'allumage nucléaire par les Etats-Unis, de l'uranium depuis l'Allemagne, des tubes en métal pour fabrique des super canons dela Grande-Bretagne, des partenariats industriels avec la France, l'Allemagne, le RU, etc.). Aucune résolution de l'ONU contre les crimes contre les Kurdes avant la guerre, aucun embargo, en particulier sur les armes.



Saddam Hussein n'a peut-être pas été très diplomate en annonçant qu'il fermait les frontières du Koweït et se servirait des populations occidentales se trouvant au Koweït comme bouclier humain.



Il n'est pas très clair pourquoi il choisit d'envahir le Koweit alors que la moitié de l'Occident a toujours des navires dans le Golfe, restés depuis la guerre avec l'Iran, et comment il a pu se planter si vite une deuxième fois, après l'erreur d'évaluation de la durée de la guerre avec l'Iran, en n'envisageant aucune réaction de personne, et en ne retirant pas ses troupes quand on lui promet d'engager les armées de 29 pays contre la sienne. A priori, c'était pourtant assez dissuasif.



On ne comprend pas non plus très bien pourquoi les pays qui avaient choisi la solution diplomatique (les 13 pays sur 15 qui donnaient leur avis à l'ONU, France, Allemagne, Begique, Autriche et pays non alignés à l'exception de... Etats-Unis et Royaume-Uni) se sont tout de même engagés dans la guerre.



Il n'est pas non plus expliqué pourquoi l'Arabie Saoudite, qui pendant la guerre Iran-Irak était alliée de l'Irak et avait refusé la présence américaine sur son sol, s'est engagée avec une forte volonté dans la guerre et a accepté immédiatement la présence de soldats américains dès l'invasion du Koweït.



Après l'intervention, des révoltes éclatent en Irak, mais aussi au Koweït. La réponse de l'armée irakienne est sévère et Saddam Hussein ne se sent pas responsable de sa boulette monstrueuse, la deuxième en dix ans. 2 millions de Kurdes fuient, et pour mater les révoltes, on gaze et on bombarde.



George Bush ne voit pas pourquoi il interviendrait. Quand on lui fait remarquer que la libération du Koweït n'impliquait pas nécessairement la destruction de l'Irak (y compris les centrales électriques, les stations d'épuration, les canalisations d'eaux, les bombardements des civils, sur 88 000 tonnes de bombes déversées, 80 000 auraient été non guidées ce qui relativise la notion de "frappe chirurgicale"), et que si l'objectif était la desctruction il pouvait être judicieux de songer à la stabilisation politique, il reste interdit, paraît-il.



Ecrit en 1992, il se peut que le texte ait été écrit trop tôt après les événements. On sent que l'auteur hésite souvent entre une présentation historique (on remonte quelques siècles en arrière) et une forme journalistique sinon politique (à tendance pamphlétaire par instants). Si bien que le tout manque un peu de cohésion et d'uniformité, favorisant parfois les chiffres quand les explications manquent ou assénant des vérités qui paraissent être des opinions. Intéressant, mais sans doute pas l'ouvrage de référence.
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