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Critiques de Charles Baudouin (5)
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Introduction à l'analyse des rêves

Le rêve, on nous en parle depuis des plombes, si bien qu’on va finir par croire qu’il ne veut absolument rien nous signifier et qu’on ferait bien de le laisser reposer au cachot pendant qu’on dort vraiment. Charles Baudouin semble quant à lui croire qu’on peut presser nos rêves et les égorger pour en tirer la substantifique moelle. Mais il le fait avec moins de certitude (et donc plus de réflexivité) que Freud, et avec moins de passion (et donc plus de méthodisme) que Jung. Adler intervient aussi dans les pages de ce livre mais je ne suis pas en mesure de juger de la sauce à laquelle le cuisine ici Baudouin car je n’ai pas les références nécessaires.





Ni plagiat ni invention, ni Freud, Jung ou Adler, Charles Baudouin vivote entre deux eaux, répétant en bien ce qui a déjà été dit en très bien. Il faut croire que c’est le principe fondateur de toute « Introduction » qui se respecte. Il n’apporte rien à la théorie des rêves mais témoigne de la possibilité de faire un heureux mariage des courants plus ou moins disjoints de la psychanalyse. Allez les grands, destituez-vous de vos ego, vous n’êtes pas si éloignés les uns des autres que vous voulez bien nous le faire croire.

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L'Oeuvre de Jung et la psychologie complexe

Trop de légendes urbaines tournent autour de C. G. Jung. Cela l’aurait bien fait rire, lui qui était passionné de mythologies. On l’image éclater de ce rire franc et brave que Charles Baudouin nous décrit lors de sa rencontre avec le vieil homme en 1934, lors du Séminaire de Bâle.





Les rencontres entre l’homme admiré et l’admirateur ne se passent pas toujours bien, preuve que le fantasme est souvent plus nourrissant que la réalité -qu’on évoque par exemple Paul Celan rencontrant Martin Heidegger. Dans le cas de Baudouin et de Jung, pas de mauvaise surprise : l’homme et la théorie s’accordent naturellement. Tout avait déjà été exprimé clairement et Jung n’a plus rien à prouver. Son œuvre est cohérente puisqu’elle survit à son propre critère de validation : « Lorsqu’un philosophe édifie un système, ou lorsqu’un fondateur de religion en prêche une qui suscite en lui des douleurs corporelles, comme par exemple des troubles stomacaux, c’est à mes yeux le démenti le plus sévère qui puisse lui être infligé. Lorsque je veux savoir si une vérité est bonne et salutaire, si c’est une vraie idée, je me l’incorpore, je l’ingère, pour ainsi dire […]. »





Jung avait écrit Ma Vie lors de ses dernières années et il semble avoir toujours appliqué ce critère de validation à ses propres expériences. Toute période durant laquelle il troqua la vie pour la survie fut pour lui une étape de retranchement et de remise en question. Suivant ainsi la voie de Freud, il reconnaissait que la névrose était un signal d’alarme lancé par l’inconscient pour entamer le dialogue avec le conscient.





Charles Baudouin, psychiatre hybride à la croisée de Freud et de Jung, ne reprend pas ces étapes déjà brillamment résumées par Jung lui-même mais se propose plutôt de comprendre les notions qui en ont résulté. Il cherche également à remédier aux injustices dont Jung a pâti quant à l’appréciation de son œuvre. Première hérésie lorsqu’il prend ses distances avec Freud en 1912, après une collaboration étroite de près de cinq années : ainsi les chantres du freudisme de la première école répudient-ils Jung sans vouloir reconnaître que celui-ci n’a pas renié les apports de Freud mais les a simplement élargis au point où la paresse les rend méconnaissables. On a reproché à Jung de se perdre dans un au-delà mythique qui n’a plus rien à voir avec la psychologie humaine avec ses notions d’inconscient collectif, d’anima, d’imago, de synchronicité ou d’individuation. Jung s’est défendu de cette hypocrisie –qui reconnaît pourtant souvent par ailleurs que le singulier s’approche le plus exactement par l’universel et le décentrement de soi- en rappelant qu’il ne s’arroge aucune des prétentions qu’on lui attribue. Il soumet des hypothèses de travail dont il reconnaît la validité par le résultat. En ce sens, Jung fait partie de ces premiers psychiatres à développer une éthique de la psychanalyse théoriquement irréprochable. Il refuse ainsi de prendre en charge l’analyse des enfants, considérant que celle-ci résulte d’une déresponsabilisation des parents qui tentent ainsi, consciemment ou non, de repousser les problèmes qu’ils ne veulent pas aborder sur la génération suivante. Il refuse également de soumettre le patient à l’autorité de son interprétation et il remarque que « la méthode d’interprétation de Freud est une explication réductive qui, si elle est maniée de façon exagérée et unilatérale, devient destructrice ». Dans la réalité toutefois, et c’est ce que Charles Baudouin n’a pas ici évoqué, Jung ne s’est pas montré aussi irréprochable qu’il l’aurait voulu. Qu’on se souvienne par exemple de sa relation amoureuse avec Sabrina Spilrein qui, en période de grande fragilité, aurait pu se montrer désastreuse.





Charles Baudouin se concentre en effet aveuglement sur la tâche de nous faire comprendre que les idées de Jung sont d’un bel humanisme. On peut hésiter à l’aborder par peur d’une trop grande complexité ou d’un hermétisme qui n’existent pas. Mais lorsque la rencontre s’effectue, quel soulagement. L’érudition peut servir lorsqu’elle est appliquée au bénéfice de l’homme. Jung nous apprend à reconnaître l’ambivalence inévitable qui caractérise notre condition d’être humain. Il nous explique que nous pouvons progresser au cours de notre existence mais prend garde à nous signaler les pièges que nous rencontrerons inévitablement : ils ne doivent pas nous forcer à abdiquer mais représentent au contraire la preuve que nous progressons.





Tout ce qu’a pensé Jung est peut-être faux mais celui qui s’est trouvé soulevé par ses bras n’y accordera aucune importance. Comme il dit de Dieu qu’il est une « fonction de l’inconscient, […] activation de l’imago divine par une masse dissociée de libido », nous dirons à notre tour que Jung qui apaise, veille et guérit, mérite lui aussi d’exister ne serait-ce qu’en raison des effets bénéfiques de son œuvre.
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Introduction à l'analyse des rêves

Le rêve, on nous en parle depuis des plombes, si bien qu’on va finir par croire qu’il ne veut absolument rien nous signifier et qu’on ferait bien de le laisser reposer au cachot pendant qu’on dort vraiment.





Ni plagiat ni invention, ni Freud, Jung ou Adler, Charles Baudouin vivote entre deux eaux, répétant en bien ce qui a déjà été dit en très bien. Il faut croire que c’est le principe fondateur de toute « Introduction » qui se respecte. Il n’apporte rien à la théorie des rêves mais témoigne de la possibilité de faire un heureux mariage des courants plus ou moins disjoints de la psychanalyse. On retrouvera ainsi les principes d’association des idées tandis que les instincts seront revisités à la sauce évolutive. On saupoudre un peu des types psychologiques jungiens et on bouche les trous avec Adler. Dis comme ça, on pourrait croire que Baudouin n’est pas un as mais ne vous fiez pas à la simplicité synthétique : certaines idées méritent d’être découvertes.

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L'Oeuvre de Jung et la psychologie complexe

Avec la religion, la philosophie et l'histoire, la psychologie est un des sujets qui me passionnent le plus. Avant de découvrir l'oeuvre du fondateur de la psychologie analytique, je voulais en savoir plus sur l'homme, son parcours personnel et en tant que médecin.

Un livre riche en informations qui m'a permis de pénétrer dans l'univers de ce grand homme sans trop de difficultés. J'ai pu ensuite me plonger dans son autobiographie avec plus d'aisance.
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Christophe le passeur

Oser s'astreindre à un dépouillement volontaire pour pouvoir affronter les forces contraires qui sont en soi, pour les ordonner et tendre ainsi à travers les difficultés de la Vie...
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