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Critiques de Charles Géniaux (9)
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Naia la Sorcière de Rochefort-en-Terre

"Bonjour, mon fils! Je t'attendais. Assieds toi donc sur cette pierre et causons."





Naïa! Ella a aidé et soigné des paysans qui l'ont maudit. Eux qui croyaient en l'Ankou et l'Anaon, ils avaient peur d'une vieille femme...





Je me souviens d'Elle, " Naïa était assise à l'entrée d'une niche enlierrée, un gros bâton ferré à la main".





L'auteur de ce livre a rencontré la magicienne. Ni une Morgane, ni une Dame du Lac, mais plutôt la Sorcière de Blanche Neige... Les plus anciens se souvenaient: "leur petite enfance fut bercée par les récits magiques des exploits" de Naïa ...





Naïa prédisant l'avenir et jouant avec les braises, immortelle et dotée du don d'ubiquité...

Deux frères de Rochefort-en-Terre, la rencontrèrent. "L'un à Malensac, auprès de vastes ardoisières abandonnées. L'autre à la foire de Questembert, vers la même heure."

- "C'est pas comme nous, cette manière de celle-là!

"Les menhirs de Lanvaux n'étaient pas debout, qu'Elle vous courait déjà sur ses manières de pattes croches."...





Charles Geniaux acquit la conviction que "Naïa la noire" était une femme intelligente et instruite. Elle lisait les journaux et l'Avenir dans les lignes de la main.

"Naïa craquait les tisons, les laissait brûler dans sa paume ouverte".





Charles put faire des photographies de Naïa, dont une avec Jeanie, une jolie fille de la métairie de Rieux...





Naïa avait changé ma vie à moué, en m'embrassant et tiré de la mare où je vivais. Mais, en confiant ses secrets à Charles Geniaux, Naïa avait fâché son familier, le démon "Gnâmi":

"Il est Celui qui peut, Celui qui veut, Celui qu'on ne voit pas!" Disait Naïa. " J'ai la puissance, moi, et Gnâmi est plus fort que la mort!"...





Aussi, Naïa n'avait réussi qu'à me transformer en ... korrigan!

Mat an traoú? Kenavo!
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Naia la Sorcière de Rochefort-en-Terre

Un livre très très court, puisqu'il s'agit de la reproduction d'un article paru en 1899.



A lire dans la foulée de la visite du château de Rochefort-en-Terre et du Naia muséum pour prolonger l'état d'esprit touristique et avide de mystères.



Un peu déçu par la rapidité de la lecture, mais les photos restent saisissantes.
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Magiciens, sorciers et culte de la mort

Dans le même esprit que "Naia la sorcière de Rochefort-en-Terre", Charles Géniaux nous conte ici, à travers 4 articles plus ou moins longs, le rapport entre les bretons du début du 20eme siècle, et les magiciens, la mort et tous les différents acteurs qui interfèrent avec l'au-delà et le surnaturel.



Sans être indispensable, ce petit recueil d'une centaine de pages offre un regard plutôt convaincant de l'impact de la magie et de la mort dans le quotidien d'une Bretagne empreinte de surnaturel.
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Les âmes en peine

Après Naia, la sorcière de Rochefort-en-Terre, Stéphane Batigne publie un second récit de Charles Géniaux (1868-1931) : Les âmes en peine, un court roman de quelque 130 pages dont la couverture s’illustre d’une photographie de l’auteur. Une façon de remettre en valeur un écrivain breton né à Rennes qui conserve ses admirateurs et de le faire découvrir aux lecteurs qui ne connaîtraient pas son œuvre.

Auteur entre 1893 et 1931 d’une quarantaine d’ouvrages, Charles Géniaux, romancier, nouvelliste, poète, peintre et photographe connut en son temps un certain succès dans le monde littéraire (il fut récompensé en 1917 par le Prix de l’Académie française pour l’ensemble de son œuvre). Attaché à défendre et promouvoir la Bretagne, il s’intéressa notamment aux marins sauveteurs comme on peut le voir dans La Bretagne vivante, L’Océan ainsi que dans ce récit mettant en scène des pêcheurs chargés de porter secours à la rame aux équipages en détresse.

On retrouvera dans cette histoire âpre l’univers non moins âpre des sardiniers et homardiers de Ploudaniou (Ploudaniel ?), une commune de 800 habitants, sise non loin de Pont Labbé où on se rend entre autre pour prendre le train.

Deux frères, Jean et Julien Buanic, seuls survivants du naufrage de leur bâtiment, le Rosa-Mystica, réapparaissent tels des spectres, « livides et demi-nus », en pleine messe des morts. Dès le premier chapitre, l’auteur pose le nœud du problème : « Comment Jean et Julien avaient-ils pu échapper à la mort, quand un rapport officiel, et les déclarations du capitaine de l’aviso L’Arbalète envoyé sur les lieux du sinistre, assuraient la Rosa-Mystica perdue corps et biens à quinze milles de Molène par une mer épouvantable, sans secours possible ? »

De cette interrogation, les rescapés subiront rumeurs, suspicions, accusations, mépris, jalousie professionnelle, sociale et amoureuse, vindicte populaire et même cérémonie macabre. On leur reprochera de ne pas être « des gens de mer », juste « des marins d’occasion », des « chinchards », c’est-à-dire des poissons de rebut, alors même que l’un est devenu, à force d’études, maître de cabotage et l’autre second capitaine dans la marine de commerce. Les deux frères ont le tort supplémentaire d’être des jeunes gens ambitieux, désireux de faire leur place au soleil, n’hésitant pas à s’expatrier à l’autre bout de la France pour trouver un nouvel embarquement. Il faut dire que, depuis leur naissance, ils dénotent dans la population locale.

Descendus, trente ans plus tôt, des Monts d’Arrhée, autant dire de l’étranger, leurs parents paysans devenus sabotiers, Job et Maharit, ne seront véritablement jamais acceptés dans ce village regroupé en caste autour de ses pêcheurs. « C’est sur des sabots seulement que vous aviez le droit de naviguer ! », lance-t-on aux deux frères. La superstition, la croyance séculaire dans les anaons, ces âmes perdues qui portent malheur où elles passent, feront le reste, les deux survivants deviendront les boucs émissaires des avanies à venir et ne mériteront que rejet et damnation éternelle. Ombres blanches, vaisseaux fantômes, les têtes échauffées auront tôt fait de s’emballer à la vitesse des vagues.

Charles Géniaux dresse ici le portrait sans concession des enragés du drame à travers quelques figures aux noms évocateurs, tel le vieux Plonéour-Œil blanc ou Gourlaouen le Rouge qui croient ferme aux revenants. Entre l’un « au profil pointu de goéland », l’autre au « profil de bœuf » têtu comme une ancre coincée dans son rocher, c’est une population impitoyable et haineuse qui est mise en scène par l’auteur, une communauté grégaire, insensible à la compassion et au devoir de secours qui la porte habituellement au-devant des naufragés. C’est en fait un véritable procès populaire qui sera fait aux deux frères, une condamnation irrémédiable malgré leurs dénégations et leur acte de courage. À l’issue du récit, le lecteur se dit que les « âmes en peine » de l’histoire n’étaient peut-être pas celles qu’on croyait.

Au drame marin se mêle un drame d’amour : les deux filles du patron Gurval, Nonna et Anne Lanvern, fiancées aux deux fils Buanic, feront tout pour braver leurs parents et le village, notamment les rivaux éconduits de Jean et Julien, Corentin Gourlaouen et Sébastien Nédélec, deux jeunes pêcheurs du cru. Toutes deux offriront au fil des événements le visage conjoint du doute, du sacrifice et du fol espoir. On priera Saint-Gildas, le « Saint Patron venu d’Irlande sur les flots », on implorera la Bonne Vierge, on échafaudera des plans, on bâtira des châteaux en Espagne, on rêvera d’un bel avenir au soleil, toute la vie, peut-être.

Au fil de ses onze chapitres, qui condensent les événements sur quelques mois, le roman de Charles Géniaux monte en intensité dramatique jusqu’à l’épilogue qui la clôt sans vraiment la clore. Des scènes fortes se succèdent, très visuelles, des moments saisissants que l’auteur restitue avec beaucoup de présence, dans un style précis, finement travaillé. En fin amateur des traditions populaires, il veille à émailler son récit de détails sur la vie des pêcheurs côtiers, leur manière d’être, leur habitat, leur langage, leurs traditions, leur nature obstinée, violente, prisonnière de la religion, de l’ignorance et de la peur, contribuant ainsi à donner un aspect très réaliste à cette histoire qui prend par moments les accents fantastiques de l’imaginaire breton. On peut d’ailleurs se demander si, comme pour Naia la sorcière, Charles Géniaux ne s’est pas inspiré pour ce roman de personnages et d’événements réels. Avec ses « âmes en peine », on frémit dans la tempête qui fait rage dans les cœurs comme sur l’océan.

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Naia la Sorcière de Rochefort-en-Terre

Stéphane Batigne, dans sa collection Patrimoine, a eu l’excellente idée de traduire et de publier un court texte du Breton Charles Géniaux paru en anglais en 1899, resté inédit depuis. Le récit, raconté par Géniaux à la première personne dans un style fluide et vivant, s’accompagne de 6 photographies originales.



Un amoureux de la Bretagne quelque peu oublié



C’est tout naturellement que ce féru de traditions populaires et de photographie s’intéressa au patrimoine de sa région natale, la Bretagne. Ses pas le menèrent à plusieurs reprises à Rochefort-en-Terre, petite cité morbihannaise, dite « de caractère », située à 35 km à l’est de Vannes, classée aujourd’hui parmi « les plus beaux villages de France ».

Des deux textes écrits par Géniaux sur Naïa la Sorcière de Rochefort, c’est ici le tout premier qui est traduit par Stéphane Batigne, celui paru en anglais en 1899 dans la revue britannique Wide World Magazine spécialisée dans les récits exotiques. On trouvera à la fin de l’ouvrage quelques-uns des écarts significatifs avec la seconde version parue en 1903 dans La Vieille France qui s’en va.

Qui était Naïa la Sorcière ?

 Autant dire qu’à la fin du livre on ne le sait pas vraiment. Le mystère reste entier, sinon Naïa ne serait pas une sorcière et le charme serait rompu. Charles Géniaux enquête pour la retrouver, difficilement, car la vieille femme (qui n’a pas d’âge) a le don d’ubiquité, on l’a vue ici, on l’a vue là. À elle seule, elle semble rassembler tous les pouvoirs des sorcières : guérisons prophéties, lignes de la main, mauvais sorts, insensibilité au feu, parole oraculaire, immortalité, on en passe tant les superstitions rurales vont bon train à cette époque.

On dit qu’elle vit le plus souvent dans les ruines du Château, une forteresse médiévale construite par la puissante famille des Rieux. Elle erre dans la région tel un pur esprit qui n’a besoin ni de se nourrir ni de changer de vêture. Telle elle est, telle elle reste, figée à jamais dans les imaginations. Une photo de Géniaux nous la montre, enveloppée de son châle, rencognée contre un mur, son fidèle bâton à la main, comme confondue avec la paroi. Sauvage, mystérieuse, on la voit plus loin apostropher le ciel, bras levés, yeux d’outre-tombe, ou bien c’est une fumée qui la signale lorsqu’elle intercède avec les enfers, telle une pythie tout droit sortie des légendes antiques. Géniaux, qui finit par la rencontrer dans son « salon » de verdure, ne parvient pas à comprendre tout ce qu’elle dit car elle s’exprime parfois en breton. De plus, elle possède le talent de ventriloquie dont elle joue pour effrayer les campagnards ! C’est en somme un concentré de sorcière, une sorcière-orchestre qui dispose d’une panoplie complète, en tout cas suffisamment fournie pour tenir à distance celles et ceux qui croisent son chemin. Elle a conclu un pacte avec le diable, c’est évident. Pourtant, après une divination, il arrive qu’on la quitte avec le sourire, telle cette jeune Yvonnette que photographie l’auteur au cours de son reportage.



Et maintenant ?

Charles Géniaux dans son enquête, même s’il a sans doute forcé le trait pour flatter l’imagerie populaire et le folklore, essaie à certains moments de déconstruire le mythe en rapportant les propos d’un médecin ou du juge de paix : il doit bien y avoir une explication rationnelle à tous ces événements surnaturels rapportés dans le pays.

Au lecteur de se faire son idée car le mystère Naïa reste entier. Une chance pour les imaginatifs ! D’où venait-elle ? Quel âge avait-elle au moment de l’enquête ? Comment faisait-elle pour subsister ? D’où détenait-elle son savoir ? Mystère. Même son nom de Kermadec est contesté. Après la lecture de Géniaux/Batigne, soit le mordu de Naïa se laissera porter par la magie du personnage et du lieu − Rochefort-en-terre s’y prête facilement – et il s’efforcera alors de retrouver sa présence sous un porche, dans la forme d’un rocher, sous les pampres d’un lierre, soit il se lancera dans une recherche historiographique où le sérieux de l’archiviste prendra le pas sur la fantaisie du conteur, soit il se jettera séance tenante sur son clavier pour écrire les aventures de Naïa la Sorcière, son fantôme qui rôde encore dans les rues de la cité, parmi les ardoisières, sur les berges du Gueuzon, au Naïa Muséum ou dans l’enceinte du château ayant certainement plus d’une d’histoire à raconter… Les contes un peu sorciers n’échappent-ils pas eux aussi aux lois du temps ?

Mais chut, les murs de Rochefort ont des oreilles… La Porte de l’Enfer ouvre déjà grand sa bouche… Un souffle s’en échappe… ah !!!

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Naia la Sorcière de Rochefort-en-Terre

Les sorcières sont à la mode, paraît-il. Mais celle-ci a de la bouteille : 120 ans que ce récit a été écrit par Charles Géniaux (journaliste et photographe avant d'être un romancier assez célèbre de son temps). Vers 1895, Géniaux arpente les campagnes morbihannaises pour observer et photographier les traditions populaires qui se perdent (selon lui). Arrivé à Rochefort-en-Terre, il découvre l'existence d'une véritable sorcière, ou du moins d'une vieille femme qui vit dans les ruines du château et qui a cette réputation. Il en fallait peu, à l'époque, pour avoir cette étiquette. Il enquête, pose des questions, cherche à la rencontrer, finit par y arriver, la prend en photo (avec son accord), l'interviewe et raconte tout ça dans un long article publié en anglais dans une revue britannique, Wide World Magazine (un genre de National Geographic de l'époque). Ce serait la toute première mention de Naïa, qui recevra une certaine notoriété grâce aux photos que Géniaux a prises d'elle et qui seront éditées en cartes postales au début du XXe siècle. Ce tout petit livre est donc une réédition de ce reportage, traduit en français, présenté et annoté par l'éditeur. Une belle découverte.
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Naia la Sorcière de Rochefort-en-Terre

Quoi de mieux pour prolonger une visite de Rochefort-en-Terre que de lire ce petit livre qui décrit la rencontre entre Naïa, sorcière du village et l'auteur ?

Un article qui paraît parfois décousu mais qui nous donne des détails sur l'existence de cette femme qui continue d'intriguer depuis plus de 100ans.
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Les rebouteux du Morbihan en 1900

Comme dans Naïa, la sorcière de Rochefort-en-Terre, Charles Géniaux enquête sur un aspect des traditions populaires du Morbihan : les rebouteux et les guérisseurs. En 1900, les campagnes n'ont presque pas accès aux médecins (peu nombreux, chers) et la médecine empirique traditionnelle est encore le premier choix dans la plupart des cas. Géniaux est allé observer, interroger et photographier plusieurs de ces «médecins de campagne», notamment autour de Muzillac. Il en a rapporté des descriptions croustillantes, des dialogues parfois très drôles, des photos étonnantes et une analyse très progressiste de la situation: il faudrait un système de santé gratuit et universel ! C'était presque 50 ans avant la Sécurité sociale.
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Une sultane marocaine

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