Charles Méré. Le Carnaval de l'amour. 1928.
En 1827, à Paris. La chambre de Berlioz, 96 rue de Richelieu, au coin de la rue Neuve-Saint -Marc.
Une chambre mansardée ; fenêtre à gauche, porte d'entrée à droite donnant sur le palier ; mobilier usagé : piano, table, commode, lit.
Devant le lit, un paravent.
Sur la table, lampe, papiers, musique, le tout en grand désordre.
Sur la commode, une guitare.
Devant la cheminée un petit fourneau de fonte, ustensiles de cuisine, poêle, pot à bouillir, etc...
C'est l'après-midi.
Avant que le rideau ne se lève, l'orchestre joue des fragments de "la messe de Saint-Roch".....
Monsieur Charles Méré connaît son public ; il sait quelles fibres il doit toucher chez les spectateurs auxquels son expérience inspire la confiance.
Il y a entre eux et lui l'habitude d'une communication intime.
Ils se laissent conduire par une main sûre, et leur gratitude d'avoir exactement ce qu'ils désirent fait le succès.
Il n'a été plus douteux cette fois que les autres.
(critique de Paul Ginisty dans "Le Petit Parisien")
La biographie dramatisée est un genre spécial auquel le romantisme propose, plus facilement que les époques classiques, des héros capables de concilier toutes ses exigences.
Et quel destin plus romantique que celui d'Hector Berlioz ?
Aventures d'amour, extases, rugissements de douleur, activité fébrile, lutte pour l'argent, misère et ruine, triomphes enivrants, chutes à plat, volcanismes, aspirations à l'idéal, grandes envolées lyriques jusqu'aux sommets du rêve, vieillesse désespérée qui semble l'agonie et le martyre d'un fantôme".
Charles Méré a fort heureusement et fort adroitement simplifié, pour la mettre à la scène, la vie d'Hector Berlioz, tout en en conservant l'atmosphère et en fixant les étapes essentielles.
Dans cette tempête perpétuelle, il a choisi avec beaucoup de jugement et de goût, les heures d'orage et les minutes d'embellie.
(critique écrite, en 1927, à la suite de la répétition générale, par Robert de Flers dans "Le Figaro")
A Saint-Cergue, près de Genève, en Suisse.
Le hall-salon d'une grande hôtellerie moderne.
A gauche, porte menant au bar.
A droite, au premier plan, porte menant à l'étage.
Large baie vitrée, au fond, donnant sur la terrasse d'où l'on découvre une vue splendide : le lac de Genève et, au loin, les Alpes.
Quatre heures de l'après-midi. C'est le mois de juin.
Irène est assise sur la terrasse. Robert est à côté d'elle.
En scène, Maurice Brinon et Lutard.....
Chez Pratti Della Corba.Une salle basse du rez-de-chaussée ; à droite, au premier plan, cheminée rustique ; au deuxième plan, escalier menant à l'étage supérieur.
Au fond, porte donnant sur l'extérieur.
En pan coupé à gauche, fenêtre garnie de barreaux de fer.
Table, armoire et chaises massives. Un portrait de Napoléon est piqué au mur, entre un fusil à deux coups pendu par la bretelle et une ceinture garnie de cartouches.
A gauche, des statuettes de saints sont disposés sur une étagère ornée de cierges minuscules et surmontés d'un crucifix ; au bas de ce modeste autel est un prie-Dieu...
Mancecca est aux écoutes, auprès de l'escalier. Paolo, en scène, cause avec Viola qui, de la rue, apparaît à la fenêtre ouverte, derrière les barreaux....
(lever de rideau de la pièce de théâtre "les trois masques" signée Charles Méré)