C'était le dortoir des hommes et, malgré l'heure très matinale, on réveillait déjà les patients pour les habiller. Contemplant tous ces visages qui m'entouraient, j'y vis autant d'expressions de la dégénérescence, du crétinisme et de la manie : des visages durcis par les sévices et la souffrance, d'autres au contraire brisés par les épreuves, certains rendus combatifs par l'impérieux besoin de se prouver leur propre valeur, d'autres encore aux yeux vides à jamais. Plusieurs portaient comme moi des camisoles de force. Je tentai de trouver ne serait-ce qu'une seule personne en qui l'on pût discerner un signe d'intelligence et d'humanité.