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Critiques de Charles Robinson (13)
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J'accepte

L’obscurantisme numérique concilie technologie et peurs archaïques ; j’ai eu envie de mettre en chair ce paradoxe. » (Charles Robinson)





On se souvient( ?) de « Fabrication de la guerre civile » livre stupéfiant de Charles Robinson, par sa forme, le sujet et son traitement.

Plus de nouvelles de cet écrivain depuis et donc, en cherchant, je suis ‘’tombé’’ sur le texte de sa première pièces de théâtre.

« J'accepte » est sa première pièce. Elle expose en cinq textes cinglants et caustiques l’addiction de l’homme pour le numérique. Et sa perte annoncée.

Dans le théâtre et dans le roman, la langue n’a pas la même fonction.

Dans le roman, elle est tout : paroles et silences, apparitions et présences, idées et doutes etc. Au théâtre, la langue ne doit prendre en charge qu’une partie, le reste relève de la mise en scène et des acteurs.

Son premier roman, Génie du proxénétisme avait déjà été est adapté au théâtre.

« Lors des représentations, en écoutant les comédiens, j’ai éprouvé une étrange sensation. Est-ce que l’écriture est une blessure ? En tout cas, le texte avait cicatrisé en moi, et à de nombreux moments, parce que les comédiens donnaient le texte dans l’exacte musique de l’écriture, j’avais l’impression de sentir leur voix toucher et suivre mes blessures, avec une précision affolant les nerfs. Cette expérience a été décisive ; elle m’a poussé vers la performance, et à poursuivre l’expérience des textes et de l’écriture en live, en plus du livre. »

« J’accepte »est donc le fruit d'une écriture du Groupe Merci avec Charles Robinson, la pièce est issue d'un processus de création réinventé tant par la compagnie que par l'auteur.

Elle a été interprétée essentiellement dans les villes du Sud-Ouest, notamment à Toulouse, Ales Etc...En 2022 et fin 2023.

C’est une petite case que vous cochez plusieurs fois par jour qui sert de titre à ce spectacle original. J’accepte (les cookies)

L’univers étrangement familier de Boss, Diva, Pong et Nobody.

Le résultat final est une pièce qui dérape vers le burlesque mais le tout reste tragique dit le journal «La Dépêche du Midi »

Je n’en sais pas plus mais je sais au moins que Charles Robinson écrit toujours.

Reviendra-t-il au roman ?



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Fabrication de la guerre civile

C’est un roman noir, âpre, d’une violence crue, parfois insupportable. C’est le roman des cités où sont parqués ceux que la société ne veut pas voir. The Wire (sur Ecoute) à la sauce bleu, blanc, rouge. La Cité des Pigeonniers se dresse depuis plus de trente ans en banlieue parisienne, loin du centre ville, comme une tumeur externalisée par un corps qui veut continuer à vivre tranquille, sans histoire. Trafic de drogue, gangs, violences de toute sorte, solitudes mais aussi histoires de familles, d’amitiés, d’amours et de réussites, forment la trame narrative. On y suit le parcours de quelques jeunes, chacun suivant sa trajectoire, sans boussole, ou mode d’emploi, pour vivre dans un espace fermé, sans connexion avec l’extérieur en dehors de la « Très Grande Surface ». Au début du roman, qui fait suite à Dans les Cités, paru en 2011, le projet de rénovation des immeubles entre dans sa phase active. La question se pose alors de faire partir les habitants en évitant les conflits. Mais tout ne se passe pas comme prévu, les expulsions traînent, la tension monte, d’abord imperceptible, puis palpable, jusqu’à l’explosion finale.



Il y a une énergie folle dans ce roman, un langage visuel étonnant et des phrases qui claquent et résonnent. Une littérature de fin de civilisation où les trajectoires se croisent et s’entrecroisent, se heurtent et se disloquent, à l’image de ces jeunes dont l’univers se réduit à la taille des murs de la cité. Pas de jugement, juste un constat : les cités, laissées en déshérence, sont devenues des lieux de non-droit. Mais, grâce à un tour de force étonnant, l’auteur arrive à nous rendre presque sympathiques ces personnages qui mettent toute leur intelligence au service de trafics en tout genre. Derrière eux se cache une humanité en souffrance. Un livre qui ne laisse pas indemne.

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J'accepte

Adepte des pièces de théâtre classiques, enfin surtout dans ma prime jeunesse, je n'avais jamais encore lu de pièce moderne. C'est chose faite grâce à Babelio et sa masse critique.

Ma lecture a été un peu compliquée au départ. On est bien loin de Molière ou Marivaux. Mais une fois que j'ai compris qui était qui au niveau des personnages/entités, j'ai tout de suite adhéré.



J'accepte est une sorte de satire angoissante sur la société d'aujourd'hui, ou plutôt de demain. Angoissante parce qu'elle décrit une société lobotomisée par le numérique et les intelligences artificielles. Angoissante car c'est une vision du futur qui n'est absolument pas irréel et encore moins lointain. Angoissante car je me suis sincèrement demandée quel monde je vais laisser à mes enfants, ou comme je l'ai entendu récemment à la radio, à quels enfants va t'on laisser le monde de demain.

Les GAFAs, les réseaux sociaux, ChatGPT et tout le numérique qui nous entoure contribue à former une génération d'assistés et de "non-penseurs" (dont je commence à faire partie malheureusement).



J'accepte mets le doigts sur un des sujet d'actualité les plus brulants et nous offre une vision du futur que j'ai trouvé pour ma part déprimante mais tellement près de la réalité ce qui la rend d'autant plus déprimante.



Encore merci à Babelio et aux éditions espace34 qui m'ont permis de découvrir cette petite pièce qui donne beaucoup à réfléchir.
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Dans les Cités

Magnifique, poétique, drôle et tragique odyssée d'une immersion ethnologique en banlieue.



Publié en 2011 chez Fiction & Cie au Seuil, le deuxième roman de Charles Robinson nous offre, en 520 pages denses, hautes en couleur, en poésie et en surprises, une véritable odyssée d’une « cité » de grande banlieue parisienne.



Mandaté par un cabinet d’architecture, à la fois posément cynique et gentiment post-moderne, le narrateur, jeune ethnologue à peine sorti des études, entreprend une enquête aussi approfondie que possible, à la rencontre méthodique des habitants des Pigeonniers, ex-cité urbanistiquement radieuse dont il est lui-même originaire – mais qu’il a quittée il y a fort longtemps -, alors qu’elle est secrètement promise à une destruction prochaine avant d’être rebâtie « à neuf ».



Le regard ethnologique, magnifique position narrative, permet de rencontrer un maximum d’acteurs locaux – conformément au cahier des charges de l’étude – et de retranscrire leurs perceptions dans leur propre langage, rodomontades et provocations comme passions et désirs, bâtissant une ample fresque sous nos yeux de lecteur de moins en moins incrédule : GTA le « fixer », 666 ou No Life les bio-goths, M l’entreprenant entrepreneur des vices tous azimuts, Jizz et Craps les musclées petites mains des micro-empires en gestation, Goune la joueuse de poker en ligne, Booz et Mooz les obèses intellectuels autodidactes et prophétiques, Gerberine le passe-muraille qui sait tout des secrets de la cité, la Grenouille infatigable responsable locale de Pôle Emploi, Mister Gaulois le concierge jadis vilipendé reconverti en garde-champêtre informel et néanmoins reconnu, et tant d’autres mutants plus ou moins prononcés produits par les lieux… jusqu’à l’Opossum, la propre sœur enseignante du narrateur.



Tandis que remontent à la surface, conscience et mémoire du narrateur, les souvenirs d’enfance et d’adolescence, des amours de l’époque avec la surdouée Bach Mai et de la complicité contrariée avec le « meilleur ami », l’enquête verra surgir le sans doute inévitable : la violence sourde, nourrie de légendes urbaines et de rêves impossibles à maîtriser, qui peut jaillir sans prévenir, geyser de préjugés et de fatalité.



Un grand livre, qui mérite d’être mis en résonance avec le très beau et si surprenant « Clan Boboto » du « griot junior » Joss Doszen.
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J'accepte

Une étrange pièce de théâtre. 



Dans j'accepte, les personnages semblent être des caricatures : Nobody représenterait l'humain lambda, le boss représenterait tous ces hommes et femmes qui gèrent des applications numériques et génèrent de l'argent et puis il y a Diva et Pong qui semblent représenter pour l'un les pro- numériques et pour l'autre les techno- sceptiques. 



Drôle de pièce où les échanges ne semblent pas toujours des conversations, certains se parlent mais ne s'écoutent pas vraiment. D'autres sont dans des monologues qui illustrent les effets de la technologie sur nos vies. 



Dans cette pièce de théâtre, l'auteur nous fait réfléchir à notre propension à "accepter" que ce soit les conditions générales d'utilisation d'une application, la surveillance, la place de la technologie dans notre quotidien. Nous devenons dépendants. Un personnage fait référence à une époque où nous bricolions dans nos garages, lieu de tous les possibles. On pensait au futur. Mais la pièce semble souligner que cette époque est finie. Comme si les machines pensaient pour nous à présent et que nous ne nourrissions plus ces désirs d'évolution et de révolution. 



Le style d'écriture est plutôt simple mais le côté décousu de certains propos ont eu tendance à me perdre. Les propos disparates ont trouvé des échos en moi, m'ont fait réfléchir, sourire mais aussi un peu peur sur l'avenir. 



En écrivant ma critique, je comprends que le style un peu "barré" de cette pièce sort de l'ordinaire et traite de façon originale le sujet de la technologie dans notre vie. Le côté farfelu serait-il à l'image de l'humain parfois abruti par les réseaux, les nouvelles technologies qui font à notre place ?

Je recommande donc la lecture de cette oeuvre à tous ceux qui mènent une réflexion sur le sujet mais je les préviens qu'ils risquent d'être surpris voire un peu dépassés par l'originalité !



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Fabrication de la guerre civile

Dans ce roman qui flirte avec l'étude sociologique, Charles Robinson déconstruit le mécanisme de fabrication de la guerre civile par le prisme de ses acteurs. La cité des Pigeonniers, déjà sujet du précédent opus, est aujourd'hui au cœur d'un ambitieux projet de rénovation urbaine, qui passera par la destruction de ses grandes tours.

Les habitants, qui doivent être relogés, s'inquiètent de leur avenir. Certains prennent les devants, d'autres espèrent être pris en charge. Certains, enfin, résistent aux pouvoirs publics qui tentent de les déloger. Charles est chargé d’enquêter dans le quartier qui l'a vu naître et grandir. Il s'embarque dans une sorte de retour au pays natal qui va le confronter au passé comme à l'avenir. Il retrouve ceux qu'il côtoyait à l'époque et fait la connaissance de la jeune génération.

Loin d'être un simple reportage, ce texte se lit comme un polar politique, le suspens est de mise et le scénario n'a rien à envier aux meilleurs films d'action. En marge du projet, c'est tout une société qui se dévoile. La faune des cités est variée, elle se compose en particulier de prédateurs, de caïds, d'habitants et d'officiels, mais aussi de quelques rares éveillés. Mais les apparences sont souvent trompeuses...

On découvre ainsi la variété des destins qui se dissimulent dans ces bâtiments fatigués et les drames qui frappent sans distinction les uns et les autres. Dans ce monde où la liberté se réduit à la clandestinité l'avenir se dérobe sans cesse sous les pieds. Un roman aussi édifiant qu'envoutant, au style percutant, dans lequel l'auteur s'amuse à faire sens avec le corps du texte dans une inventivité graphique rafraîchissante. Charles Robinson fait œuvre d'utilité publique en éclairant les cités de ses lumières
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Fabrication de la guerre civile

Ville nouvelle, banlieue parisienne : L'enfer est encore en travaux. Mais un jour, ici, il y aura le meilleur parc d'attractions du monde !

Charles Robinson relate ce qui aurait dû être « un projet de rénovation urbaine », avec « concertation et diagnostic social » dans la cité des Pigeonniers. Il écrit ainsi le roman le plus féroce, le plus drôle et le plus sombre, le plus poétique et le plus politique que l'on ait lu depuis longtemps. MR
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Fabrication de la guerre civile

Poudre et crise, feu et esprit d’entreprise. L’étincelle.



Sur mon blog : http://charybde2.wordpress.com/2016/01/11/note-de-lecture-fabrication-de-la-guerre-civile-charles-robinson/


Lien : http://charybde2.wordpress.c..
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Génie du proxénétisme : beautés de la religion péri..

Projet entrepreneurial et captivant questionnement langagier de la marchandisation à outrance.



Sur mon blog : https://charybde2.wordpress.com/2014/12/08/note-de-lecture-genie-du-proxenetisme-charles-robinson/

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Dans les Cités

(...)





Mais c’est surtout le travail sur la langue qui est absolument sidérant. Qu’il retranscrive le parler des cités, qu’il analyse son fonctionnement ou qu’il nous raconte juste une histoire d’amour, Charles Robinson touche juste à chaque fois. C’est virtuose. Dans les Cités est donc un roman assez génial, malgré ses quelques longueurs, aussi fascinant, complexe et vertigineux qu’ambigu. Une grosse claque.


Lien : http://racines.canalblog.com..
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J'accepte

Spécial ! Deuxième lecture d’une pièce aux éditions espace 34 et le moins que l’on puisse dire est que c’est souvent déroutant !

J’ai d’abord été attiré par la dernière de couverture qui évoquait notre rapport aux technologies, j’ai apprécié quelques un des « chapitres » qui font références à des personnages ou situations réelles mais en les lisant on se dit c’est absurde, mais finalement ce n’est pas si éloigné de la réalité ou de ce qu’elle pourrait devenir… #steeve #musk

J’ai été plus hermétique à certains autres chapitres qui m’ont laissée dans l’incompréhension 😅

Merci pour cette découverte
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Ultimo

Hilarant jeu textuel à contraintes, d'où surgissent poésie barbare et effets surprenants.



Publié en 2012 aux éditions ère, en marge de ses deux premiers romans "Génie du proxénétisme" et "Dans les Cités", ce texte de Charles Robinson constitue un redoutable exercice de style, cherchant à créer de baroques assemblages dans la lignée de prédécesseurs prestigieux impliquant des tables de dissection, des machines à coudre et des parapluies, en s'appuyant sur un arsenal de contraintes avec lequel certains des mathématiciens de l'Oulipo familiarisèrent jadis le lecteur.



Ainsi en est-il de ces 92 définitions recomposées à partir d'un dictionnaire : chaque page ciblée voit ses définitions brisées en menus morceaux, avant d'être recomposée en une nouvelle notule au service du premier mot de la page. Un résultat savoureux et nimbé d'une subtile ironie, grâce au polissage discret mais efficace que fait subir l'auteur aux mots ainsi pré-agencés.
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Génie du proxénétisme : beautés de la religion péri..

Dans ce livre qui jamais ne plonge dans le vulgaire ni le graveleux, mais au contraire aborde avec humanité une relation commerciale délicate, on a élu le plaisir au rang de religion. Non sans une ironie cinglante, il aborde le sexe et ses variantes avec une logique d’économie de marché, avec la puissance d’un esprit libéral, qui décrypterait un marché en plein développement. Et c’est le cas… Génie du proxénétisme, c’est un humour corrosif, un pamphlet surhumain et méticuleux, c’est aussi un livre léger et plaisant, une mine de renseignements sur l’attitude de l’entrepreneur idéal…Ici, on ne va pas par quatre chemins : business is business…
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