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Citation de JaimeLear


Tout en marchant à l’aveugle, je trébuche et me retrouve à genoux (décidément, c’est une habitude chez moi). Ça ne manque pas de raviver ma blessure mais curieusement la douleur s’efface très vite alors que mon attention se focalise sur mes mains, pleines de terre. De boue surtout, il a beaucoup plu ces derniers jours.
Et je reste là, fascinée par le sang de Mère Nature que je tiens au creux de mes mains.
Je les approche de mon visage et hume ce parfum entêtant.
L’ivresse m’emporte.
Comme si je redécouvrais une odeur de mon passé, une madeleine de Proust.
Amusée, je malaxe la pâte entre mes mains, m’enivre de cette sensation nouvelle pour moi (ai-je jamais un jour mis les mains dans la terre, même pour jardiner ?).
Le banal devient féerie, la matière se mue en richesse.
Non, je ne suis pas pauvre. J’appartiens à ce monde, à cette Terre.
Les seules frontières sont celles que nous imposent nos esprits étriqués (aurais-je lu cela dans un livre ?).
Je suis libre, je suis en vie, je suis valide (...).
Et là, une image s’impose d’elle-même.
Le rêve de toute une vie se rappelle à mon bon souvenir.
Les yeux toujours ouverts, le champ s’efface et une prairie de hautes herbes sauvages apparaît, surplombant un fjord. Derrière moi, une forêt de conifères et en contrebas, roches et verdures s’entremêlent. Par-delà cette vue enchanteresse, des monts enneigés à perte de vue.
Enfin, à ma gauche, elle est là : une petite cabane en bois peinte en rouge, ses fenêtres blanches, sa clôture, blanche elle aussi, un petit potager anarchique à côté et le toit si caractéristique de là-bas recouvert de végétaux…
Je comprends.
Je sais quelle direction je dois emprunter.
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