Il semble que chacune de nous ait un visage - las, usé, figé - et par-dessous ce visage abîmé, un autre visage - éclairé, mobile, celui qui est dans notre mémoire - et, plaqué sur les deux autres, un masque passe-partout, celui qu'elle met pour sortir, pour aller dans la vie, pour aborder les gens, pour prendre part à ce qui se passe autour d'elle, un masque de politesse comme celui que s'ajustent les vendeuses en même temps qu'elles enfilent leur tenue de vendeuses. Sans doute n'y a-t-il que nous qui voyions la vérité de nos camarades, sans doute n'y a-t-il que nous qui voyions leur visage nu par en dessous.