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Citation de Cielvariable


J’en sors un carnet rouge et noir à la couverture car-
tonnée, de ceux qu’on trouve dans les magasins à un dol-
lar. Abîmé, taché, avec une odeur de moisi. Je l’ouvre. Sur
la page de garde, écrits en lettres déteintes, effacées par
endroits, quelques mots. Une écriture tremblée.
J’arrête de respirer. Je vacille. Cela ne se peut pas. Je
connais cette écriture. Je la reconnaîtrais entre mille mil-
liards.
— Tu es bien pâle. Qu’est-ce que c’est? marmonne
tante Évelyne.
Mon nom. Avant mon nom, le mot fille, le mot ma,
le mot à.
Remettre à ma fille Viola
. Dessous, l’adresse.
Mes mains prises de panique. Je réussis à glisser l’objet
dans le sac à bulles.
— Rien. Ce n’est rien.
Je ne connais pas cette voix rauque qui sort de ma
gorge. Je ne sais plus de quelle manière on s’y prend pour
remonter les marches. Mais je les remonte. J’entre dans
ma chambre, me laisse tomber sur le lit, jambes fauchées.
Je regarde fixement le colis, je vois le nom de ce vil-
lage perdu estampillé dans le coin droit, à côté des tim-
bres, une série de reines identiques avec une couronne sur la tête. Comment c’est possible, ça? L’univers a viré fou, des points brillants et argentés virevoltent devant mes yeux. Respire, Viola, respire, ça va passer.
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