On aurait été pour le moins embarrassé d’entreprendre le tour du monde sur la foi des informations que fournit la carte ; mais nous pouvons tenir pour sûr que l’auteur de la carte d’Ebstorf songeait aussi à un voyage imaginaire où c’est le regard curieux, saisi d’admiration ou enchanté, qui vagabonde inlassablement parmi les noms et les figures, véritables « lieux de mémoire ». Les souvenirs de voyage sont ainsi des souvenirs de lecture qui s’offrent surtout à la méditation du voyageur selon son désir.