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Citations de Chiara Frugoni (26)


Dans chaque foyer, le sucre, en morceaux bruts, était conservé religieusement dans une boîte en aluminium. Vingt grammes de café et cinquante de sucre,tel était le cadeau que l'on faisait à la femme qui venait " d'acheter", à savoir d'accoucher.
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Pour nous , la messe consistait surtout à allumer les cierges et à préparer l'eucharistie, après que nous avions obtenu des domestiques un peu de vin et supplié en douce maman d'acheter les hosties à la pharmacie (nous les savourions, même si elles étaient insipides et collaient au palais)
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C'était au " petit coin ", dans un recoin prévu à cet effet, qu'était entreposé le bonnet d'âne. Avec le cahier incriminé fixé sur le dos à l'aide d'une énorme épingle de sûreté, il servait au rite de la " honte " pour une fillette en larmes, menée par la meilleure élève d'une classe à l'autre, où se posaient sur elle des regards étonnés et moqueurs.
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Au paradis perdu qu’était devenue la terre pour les descendants d’Adam et Eve, les animaux – pour nous imaginaires – étaient eux aussi menaçants : personne ne doutait de leur existence, certifiée par la Bible, par quantité de textes antiques dignes de foi et par des récits de voyage.
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Les petits garçons jouaient. Et qu'en était-il des petites filles ?
Les pédagogues conseillaient de les mettre rapidement au travail et de ne pas les envoyer à l'école, sauf si elles étaient destinées à devenir religieuses, parfois dès l'âge de cinq ou six ans. Devenues adultes, seraient-elles nécessairement malheureuses ? Non, d'ailleurs nombre d'entre elles semblaient déjà annoncer le destin espéré par Virginia Woolf dans son célèbre essai "une chambre à soi".
Si elles étaient entreprenantes et intelligentes, elles pouvaient étudier, écrire, copier des manuscrits, enluminer et bien sûr se reposer dans leurs cellules sereines et ordonnées. Leur espérance de vie était plus grande que si elles avaient vécu dans le siècle. Elles évitaient les périls de l'accouchement, les maladies contractées à sa suite, ne connaissaient pas les disettes ni les violences domestiques, si fréquentes.
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Être destinée à la vie religieuse comportait pour une jeune femme la négation du désir sexuel et de sa satisfaction, la négation de la maternité, imposait des interdits à des jeunes filles qui auraient désiré un époux et des enfants. Mais la fête des noces passée, que restait-il à l'épouse alors même qu'elle n'avait pas pu choisir l'homme avec qui elle passerait sa vie, puisque dans le cadre du mariage, la femme était l'objet d'un don ou d'un échange entre le père et le prétendant ? De quelle qualité de vie bénéficiait une servante, une paysanne, ou même une femme de marchand ? Elles étaient toujours les femmes "de", les belles-filles "de", auxquelles il était seulement demandé d'obéir.
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Les garçons et les filles qui n'étaient pas envoyés à l'école étaient mis au travail dès l'âge de six ou sept ans, habituellement comme garçon de boutique ou jeune servante, selon leur sexe. [...]
Il pouvait arriver pire encore aux enfants : au XIVème siècle en effet, de petits esclaves, garçons comme filles, travaillaient au domicile des riches. Pétrarque, dans une lettre écrite à Venise en 1367, rappelle qu'à son époque appareillaient dans la cité des Doges des navires "plein d'esclaves que leurs parents, étreints par le besoin, mettent à prix", provenant de la Scythie (région entre le Danube et le Don). Le poète se désole seulement de leur laideur et d'être obligé de se mêler à eux.[...]
Boccace, lui non plus, lorsqu'il parle des esclaves, n'émet pas le début d'une critique devant un tel commerce ; c'est pour lui seulement une donnée de la réalité.
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Dans les westerns, les affrontements entre les cow-boys et les Indiens survenaient toujours dans des paysages ensoleillés, sous un ciel dégagé, sans le moindre nuage. Au Moyen Age, en revanche, on a l'impression que l'été n'a jamais lieu. Souffrir du froid devait être une sensation profondément intériorisée. Par le châssis approximatif des fenêtres s'engouffraient les courants d'air qui pénétraient jusque dans les interstices des poutres en bois du plafond;
(p. 13-14)
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Innocent III, père authentique de l'Église, à l'heure à laquelle il s'était abandonné au sommeil, voit cette église menacer ruine ; quand soudain un homme en loques, hirsute et méprisable lui offre ses épaules pour la soutenir. Le souverain pontife se réveille, voit François et crie : « Est-ce vraiment bien celui qui vient de m'apparaître ; l'Église qui tremble et la foi est prête à la soutenir. » Et il [François] — tout ce qu'il demande lui fut accordé — s'en va heureux et content. Descendant de François, premier parmi les frères mineurs — ainsi le voulut le destin —, celui qui naquit sous la nom de Girolamo se fit appeler Nicolas et monta sur le trône du Saint-Siège : évêque de Rome, il s'aperçoit que dans cette église les murs s'affaissaient et menaçaient ruine. Il la redresse, devant et derrière, et ce qui se décompose, il le refaçonne et le décore, et il la reconstruit en partie depuis les fondations. Enfin, le saint portrait de Dieu qui resplendit en premier aux yeux des hommes, il le remet intact là où il avait toujours été, à sa place. Accueille par conséquent, toi ou Dieu, le voeu que l'évêque a accompli, aime la splendeur de cette maison qui est la tienne. Garde Nicolas, donne-lui la vie, au ciel comme sur Terre, rend-le heureux et sauvegarde-le des mains de son perfide ennemi. Quand, par la suite, le peuple pieux entrera ici, qu'il prenne le don que ce bon berger lui offre en lui accordant avec bienveillance l'indulgence et en lui pardonnant paternellement ses péchés avec une généreuse diligence. Dans l'année de l'incarnation de Notre Seigneur Jésus-Christ 1291, dans la troisième année du pontificat du pape Nicolas IV.
(À propos du Songe du Latran)
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Au Moyen Age, partir en voyage ou simplement prendre la route, c'était se lancer dans une aventure périlleuse. (...) Il n'était pas rare d'être confronté à des glissements de terrain ou à des ponts effondrés, au coeur même du maquis, ou du moins d'une végétation dense et peu accessible, les épaisses broussailles étant d'autant plus difficiles à franchir que l'entretien des routes, si assidu et efficace au temps de l'Empire romain, faisait désormais défaut.
(p. 81-82)
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Pétrarque fait montre d’une mélancolie douteuse quand il évoque le soleil qui se couche à l’Occident : « Notre jour vole vers des peuples qui l’attendent peut-être là-bas. »
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Le moine et théologien Guillaume de St Thierry (1085-1148) a décrit en des termes absolument pessimistes la naissance d'un enfant, même s'il ne s'appuyait pas pour cela sur des souvenirs qui le concernaient directement : "Ce malheureux a à peine vu le jour qu'immédiatement des liens et des bandages l'enserrent pour bien lui faire comprendre qu'il est entré dans une prison. Seuls les yeux et la bouche demeurent libres d'accomplir leur tâche, qui du reste ne consiste qu'à pleurer et à crier. Et même si un fils de roi ou d'empereur est entouré par davantage de soins, son sort n'est guère différent. Il vit pieds et poings liés, pauvre animal gémissant, inaugurant ainsi une vie de tourments, par la seule faute d'être né."
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La suprématie d’Adam sur tous les êtres vivants appartenait à un passé irrémédiablement perdu, bien différent de la réalité à laquelle l’homme était contraint de faire face au Moyen Âge, étant donné l’inadéquation des armes à sa disposition pour se défendre contre les animaux ou les attaquer. Dominateur pacifique dans le jardin de l’Éden, l’homme, après la transgression, entretient un rapport beaucoup plus compliqué avec la faune qui l’entoure.
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Le premier et le second chapitres de la Genèse sont en effet deux exposés entièrement différents l’un de l’autre – Dieu n’y agit pas de la même manière –, et même si, au Moyen Âge, ils ont été lus à la suite comme un unique récit, il est bon de noter leurs points de divergences car les exégètes et les artistes médiévaux accentuèrent tantôt le premier récit, tantôt le second, offrant ainsi diverses interprétations.
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A mesure que le petit grandissait, il était libéré de ses langes : les bras reconquéraient les premiers le droit au mouvement, ce qui se produisait vers l'âge de six mois, quand le bébé parvenait à se tenir assis.
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Sur les images qui le représentent, François, qui passa sa vie à prêcher, n'a jamais devant lui un auditoire, mais seulement des oiseaux. On peut qualifier de véritable censure cette absence de foule humaine, que remplacent des volatiles : elle trahit le malaise de l'Église face à un religieux très singulier qui ressemble encore de trop près à un laïc. Et aux laïcs qui, à l'époque de François, demandaient à prêcher, l'Église en refusait résolument le permission, estimant que seul le clergé était adapté à la difficulté de la tâche qui consistait à expliquer la profondeur des Saintes Écritures.
(à propos de le représentation du Sermon aux oiseaux)
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François reposait dans la basilique inférieure d'Assise depuis 1230. Pourquoi laissa-t-on nus les murs de cette église pendant vingt ans au moins et pourquoi ceux de la basilique supérieure restèrent-ils blancs pendant plus d'un demi-siècle ?
Cette question fut mon point de départ.
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Les adultes s'intéressaient bien peu au monde infantile, et quasiment pas à celui des petites filles, qui devaient rester essentiellement à la maison car elles étaient évidemment déjà chargées d'apprendre le rôle de future mère de famille ou occupées comme soubrettes.
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Où vivaient les nombreux animaux dangereux et menaçants que nous avons rencontrés au fil des pages et que citent un si grand nombre de textes dignes de foi ? C’est ce que se chargeaient de montrer les mappæ mundi en parchemin, de grandes cartes géographiques exposées dans les églises ou dans les monastères, ou bien d’un format plus réduit sur les pages d’un codex (ou même étendues sur des pavements en mosaïque). Elles permettaient de faire des voyages imaginaires ; l’espace représenté était rempli de dessins où abondaient les détails tirés du répertoire géographique, historique, religieux et de la mythologie païenne ; les édifices, les villes, les animaux et les plantes y étaient accompagnés de légendes. Les véritables fauves et les bêtes imaginaires, tout aussi féroces, vivaient surtout en Asie et en Afrique, dans des lieux très éloignés.
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Au Moyen Âge, en revanche, les hommes entretenaient des rapports très intenses avec les animaux dont ils dépendaient presque entièrement pour se nourrir et pour recevoir de l’aide ; les animaux étaient présents à domicile, dans les étables et les enclos, mais aussi dans les rues des villes, et, comme une menace, dans les vastes étendues et les forêts épaisses.
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